Annecy 2019 - Tout sur la "Calamity" de Rémi Chayé
Date de publication : 15/06/2019 - 08:29
- Modifié le 17/06/2019 - 17:46
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, le nouveau long métrage de Rémi Chayé, a été présenté dans une session de Work in Progress à l’issue de laquelle quatre minutes exclusives ont été projetées. Le film est attendu courant 2020.
De Calamity Jane, star de la conquête de l’Ouest américain dans la seconde moitié du XIXe siècle, on connaît surtout les audaces et les excès. "Elle s’habillait comme un garçon, picolait comme un cow-boy. C’était une personne qui adorait se déguiser et faire la fête, à une époque où c’était totalement interdit pour une femme de rentrer dans les saloons", résume le réalisateur Rémi Chayé, invité d’une session de Work in Progress, mercredi 12 juin, à Annecy, autour de son nouveau long métrage Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, actuellement en pleine fabrication à Paris, à Angoulême, dans le studio de 2 Minutes et au Danemark, où se font un peu d’animation et du compositing.
Pour l’occasion, Rémi Chayé était accompagné de Maïlys Vallade, créatrice graphique, décoratrice, animatrice, Sabine Hitier, superviseuse 3D CGI, Claire La Combe (Maybe Movies) et Claus Toksvig Kjaer (Norlum). Ainsi que le titre du long métrage l’explique, ce n’est pas cette Calamity, née Martha Jane Cannary, que le réalisateur a décidé de raconter. "Nous faisons un film pour enfants [à partir de 4 ans, et au-delà, la famille, Ndlr]. On a donc oublié tous ces aspects-là."
Le pitch du film : 1863. Dans un convoi qui progresse vers l'Ouest avec l'espoir d'une vie meilleure, le père de Martha Jane se blesse. C'est elle qui doit conduire le chariot familial et soigner les chevaux. L'apprentissage est rude, et pourtant Martha ne s'est jamais sentie aussi libre. À l'extérieur du convoi, commence son aventure pleine de dangers et riche en rencontres, qui révélera la mythique Calamity Jane.
La Calamity de Rémi Chayé trouve son origine dans un documentaire d’Arte grâce auquel il a découvert que la jeune fille avait fait "le grand voyage des pionniers, la route de l’Oregon". C’est là qu’elle apprend à conduire un chariot, monter à cheval et tirer au fusil. "Ce documentaire m’a fait gamberger. Je me suis dit : 'Et si son père avait un accident et qu’elle devait le remplacer…'", se souvient Rémi Chayé. Un événement fondateur qui la mènera à contester son statut de jeune fille. Fort de cet "embryon d’histoire", Rémi Chayé a proposé à Sandra Tosello et Fabrice de Costil de travailler sur le scénario. Six mois plus tard, ils soumettaient le synopsis à Henri Magalon (Maybe Movies), reconstituant ainsi une partie de l’équipe de Tout en haut du monde, le précédent long métrage de Rémi Chayé sorti en 2015.
"Quand nous démarrons le projet, nous avons conscience d’être dans cette lignée de raconteurs d’histoire qui utilisent la vie de Martha Jane Calamity, ce qui était déjà le cas de son vivant", où elle alimentait beaucoup les gazettes, commente le réalisateur. Le scénario du film n'en est pas moins documenté et s’appuie sur l’Histoire avec un grand H, en particulier une biographie signée de l’auteur américain Richard W. Etulain, a priori l’une des plus fiables. Car "énormément de mensonges" circulent sur Calamity Jane, explique Rémi Chayé. Grâce à cet ouvrage, les faits sur la famille de Calamity durant cette traversée sont authentifiés et leur chronologie avérée.
Alors que sa mère est morte pendant le voyage, Calamity va ensuite perdre son père. Le long métrage de Rémi Chayé s’arrête avant la tragédie. Deux axes importants le structurent. Il y a, d’un côté, la vie quotidienne de Martha dans le convoi, où sa charge familiale est forte. En l’absence de sa mère, c’est elle qui s’occupe de ses frères et sœurs, travaille aux champs… Ce contexte, renforcé par l’accident de son père, va l’entraîner à emprunter les codes des garçons pour être libre de ses mouvements (porter des pantalons, plus commode que les robes longues…) et auxquels elle va finir par prendre goût. Le quotidien, c’est aussi la vie avec le groupe des filles.
D’un autre côté, il y a la vie rêvée de Martha, sa rencontre avec Sanson, ce commandant décoré qui la fascine complètement et qui va devenir son modèle…
Dès le début du projet, l’écriture était guidée par cette question : "Qu’est-ce que c’est que d’être une fille ? Un garçon ? Si je change d’habits, je suis toujours une fille ?", raconte Rémi Chayé. Dès le début également, les créateurs ont eu "à cœur de faire des portes d’entrées pour les enfants" dans le scénario, ce pour quoi ils se sont beaucoup appuyés sur les animaux, très nombreux entre les chiens, les chevaux, les pumas croisés durant la traversée, les vaches du convoi (44 !), aux côtés des 51 personnages du film et des 1 053 décors…
Cette caractéristique a motivé le choix d’introduire de l’animation 3D dans un film en 2D, afin de gagner du temps dans la fabrication et pour faciliter l’animation dans certains cas (celui des chevaux notamment).
Dès lors, quelle représentation donner à Martha ? Le travail graphique a été mené "comme un ping-pong" entre Rémi Chayé et Maïlys Vallade, explique cette dernière à son tour. "Rémi désirait qu’on dessine le personnage en faisant le story-board. C’est ce que nous avons fait." Dans la boucle également, le producteur, qui "voulait qu’on lui rabote un peu le nez, qu’on essaie de la rendre jolie…" "Martha est une petite nénette bourrue, affirmée, pleine de volonté et tout ça devait transparaître dans son visage et son allure", argumente Maïlys Vallade. Elle "ne pouvait pas avoir un joli minois et un air gentillet !"
À l’arrivée, Martha est très brune avec un regard tout aussi foncé et profond, surligné par des sourcils fournis et froncés – "Martha est observatrice… ça va avec son caractère". Le choix de la voix est à l’avenant. La jeune Salomé Boulven prête la sienne à ce personnage au caractère bien trempé, on l’aura compris.
"Calamity, c’est une aventure, un western, un road trip. Nous avons beaucoup de décors, de personnages… En moyenne, le film compte 2,52 personnages par plan. C’est beaucoup", poursuit Claire La Combe. Lors de son intervention, la productrice du film, au côté de Henri Magalon, chez Maybe Movies, a mentionné en outre la parité au sein des équipes, "y compris dans les chefs de poste", ce qui n’est pas le plus facile faute de candidates.
Pour mener à bien le long métrage piché au Cartoon Movie de 2017 et entré en production à l’été 2018, après deux ans d’écriture, le réalisateur est reparti du pipeline de Tout en haut du monde "beaucoup basé sur Flash".
"Deux contraintes importantes" ont été soulignées dans le story-board. D’une part, la présence de Martha dans quasiment toutes les séquences du film et les décors de plaines désertiques avec le convoi, qui impliquent que "tout doit être axé sur les personnages et les enjeux entre eux", explique Maïlys Vallade. D’une certaine manière, le convoi est un personnage en soi, comme l’a souligné le modérateur de la session, Patrick Eveno, l’ancien directeur de Citia, l’établissement organisateur du Festival et du Marché d’Annecy. Au total, 20 chariots composent le convoi, chacun d’une couleur différente et pour lesquels Rémi Chayé a conçu un "plan Ikea" de fabrication, à l’adresse des story-boardeurs…
Autre enjeu de taille (au sens propre et figuré), les paysages. Là encore, comment donner à voir les espaces de l’Oregon et cette grande traversée, située dans le film "essentiellement dans le Wyoming jusqu’aux montagnes rocheuses", précise Rémi Chayé. Afin d’étudier tous ces paysages, lui-même et le chef décorateur Patrice Suau ont fait une résidence de deux mois à Ciclic (région Centre-Val de Loire). "Les arbres marrons, l’herbe verte, le ciel bleu. Je trouvais ça un peu ennuyeux. Je voulais quelque chose de plus décalé par rapport à la réalité. Patrice a commencé à travailler sur des principes qui ressemblent plus aux Nabis, des effets de lumière qu’utilisaient les Impressionnistes : mettre un rose pêchu avec un vert pêchu, de sorte que les deux couleurs vibrent l’une à côté de l’autre et créent un effet de lumière sur l’œil qu’on ne peut jamais obtenir dans le réel."
De par sa culture de peinture classique, le chef décorateur a également utilisé dans Photoshop les pigments pour obtenir quelque chose de très peint et qui donne le rendu si particulier des images montrées à Annecy. Outre un promo reel en animatique, quatre minutes exclusives non terminées (quelques plans composités et d’autres en précompositing) ont été projetées à la fin de la session.
Le film affiche "un style qui n’est pas basé sur l’objet", explique Rémi Chayé. "On n’exprime pas les objets, on n’exprime pas les détails, ni la volumétrie, on les traite en lumière, en brillance. Par exemple, le soleil tape sur le rocher ou sur l’arbre et il y a une ombre qui se crée. On est généralement sur une ou deux valeurs, par objet, pas plus. Cela implique d’être toujours sur la synthèse, un exercice pas facile. Comme faire des nuages sur deux valeurs. De même que l’herbe n’est pas exprimée brin par brin mais par l’ombre générée entre les brins…"
Le long métrage, dont la musique a été composée par Florencia Di Concilio, bénéficie d’un budget de 8 M€. Ses principaux partenaires sont France 3 Cinéma, le CNC, via l’Avance sur recettes, et des différentes aides (à la création visuelle et sonore…). Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary est en outre accompagné par le distributeur Gebeka* et Indie Sales, aux ventes internationales. La sortie est envisagée mi-2020.
*Détenu par Hildegarde, propriétaire du Film français.
Pour l’occasion, Rémi Chayé était accompagné de Maïlys Vallade, créatrice graphique, décoratrice, animatrice, Sabine Hitier, superviseuse 3D CGI, Claire La Combe (Maybe Movies) et Claus Toksvig Kjaer (Norlum). Ainsi que le titre du long métrage l’explique, ce n’est pas cette Calamity, née Martha Jane Cannary, que le réalisateur a décidé de raconter. "Nous faisons un film pour enfants [à partir de 4 ans, et au-delà, la famille, Ndlr]. On a donc oublié tous ces aspects-là."
Le pitch du film : 1863. Dans un convoi qui progresse vers l'Ouest avec l'espoir d'une vie meilleure, le père de Martha Jane se blesse. C'est elle qui doit conduire le chariot familial et soigner les chevaux. L'apprentissage est rude, et pourtant Martha ne s'est jamais sentie aussi libre. À l'extérieur du convoi, commence son aventure pleine de dangers et riche en rencontres, qui révélera la mythique Calamity Jane.
La Calamity de Rémi Chayé trouve son origine dans un documentaire d’Arte grâce auquel il a découvert que la jeune fille avait fait "le grand voyage des pionniers, la route de l’Oregon". C’est là qu’elle apprend à conduire un chariot, monter à cheval et tirer au fusil. "Ce documentaire m’a fait gamberger. Je me suis dit : 'Et si son père avait un accident et qu’elle devait le remplacer…'", se souvient Rémi Chayé. Un événement fondateur qui la mènera à contester son statut de jeune fille. Fort de cet "embryon d’histoire", Rémi Chayé a proposé à Sandra Tosello et Fabrice de Costil de travailler sur le scénario. Six mois plus tard, ils soumettaient le synopsis à Henri Magalon (Maybe Movies), reconstituant ainsi une partie de l’équipe de Tout en haut du monde, le précédent long métrage de Rémi Chayé sorti en 2015.
"Quand nous démarrons le projet, nous avons conscience d’être dans cette lignée de raconteurs d’histoire qui utilisent la vie de Martha Jane Calamity, ce qui était déjà le cas de son vivant", où elle alimentait beaucoup les gazettes, commente le réalisateur. Le scénario du film n'en est pas moins documenté et s’appuie sur l’Histoire avec un grand H, en particulier une biographie signée de l’auteur américain Richard W. Etulain, a priori l’une des plus fiables. Car "énormément de mensonges" circulent sur Calamity Jane, explique Rémi Chayé. Grâce à cet ouvrage, les faits sur la famille de Calamity durant cette traversée sont authentifiés et leur chronologie avérée.
Alors que sa mère est morte pendant le voyage, Calamity va ensuite perdre son père. Le long métrage de Rémi Chayé s’arrête avant la tragédie. Deux axes importants le structurent. Il y a, d’un côté, la vie quotidienne de Martha dans le convoi, où sa charge familiale est forte. En l’absence de sa mère, c’est elle qui s’occupe de ses frères et sœurs, travaille aux champs… Ce contexte, renforcé par l’accident de son père, va l’entraîner à emprunter les codes des garçons pour être libre de ses mouvements (porter des pantalons, plus commode que les robes longues…) et auxquels elle va finir par prendre goût. Le quotidien, c’est aussi la vie avec le groupe des filles.
D’un autre côté, il y a la vie rêvée de Martha, sa rencontre avec Sanson, ce commandant décoré qui la fascine complètement et qui va devenir son modèle…
Dès le début du projet, l’écriture était guidée par cette question : "Qu’est-ce que c’est que d’être une fille ? Un garçon ? Si je change d’habits, je suis toujours une fille ?", raconte Rémi Chayé. Dès le début également, les créateurs ont eu "à cœur de faire des portes d’entrées pour les enfants" dans le scénario, ce pour quoi ils se sont beaucoup appuyés sur les animaux, très nombreux entre les chiens, les chevaux, les pumas croisés durant la traversée, les vaches du convoi (44 !), aux côtés des 51 personnages du film et des 1 053 décors…
Cette caractéristique a motivé le choix d’introduire de l’animation 3D dans un film en 2D, afin de gagner du temps dans la fabrication et pour faciliter l’animation dans certains cas (celui des chevaux notamment).
Dès lors, quelle représentation donner à Martha ? Le travail graphique a été mené "comme un ping-pong" entre Rémi Chayé et Maïlys Vallade, explique cette dernière à son tour. "Rémi désirait qu’on dessine le personnage en faisant le story-board. C’est ce que nous avons fait." Dans la boucle également, le producteur, qui "voulait qu’on lui rabote un peu le nez, qu’on essaie de la rendre jolie…" "Martha est une petite nénette bourrue, affirmée, pleine de volonté et tout ça devait transparaître dans son visage et son allure", argumente Maïlys Vallade. Elle "ne pouvait pas avoir un joli minois et un air gentillet !"
À l’arrivée, Martha est très brune avec un regard tout aussi foncé et profond, surligné par des sourcils fournis et froncés – "Martha est observatrice… ça va avec son caractère". Le choix de la voix est à l’avenant. La jeune Salomé Boulven prête la sienne à ce personnage au caractère bien trempé, on l’aura compris.
"Calamity, c’est une aventure, un western, un road trip. Nous avons beaucoup de décors, de personnages… En moyenne, le film compte 2,52 personnages par plan. C’est beaucoup", poursuit Claire La Combe. Lors de son intervention, la productrice du film, au côté de Henri Magalon, chez Maybe Movies, a mentionné en outre la parité au sein des équipes, "y compris dans les chefs de poste", ce qui n’est pas le plus facile faute de candidates.
Pour mener à bien le long métrage piché au Cartoon Movie de 2017 et entré en production à l’été 2018, après deux ans d’écriture, le réalisateur est reparti du pipeline de Tout en haut du monde "beaucoup basé sur Flash".
"Deux contraintes importantes" ont été soulignées dans le story-board. D’une part, la présence de Martha dans quasiment toutes les séquences du film et les décors de plaines désertiques avec le convoi, qui impliquent que "tout doit être axé sur les personnages et les enjeux entre eux", explique Maïlys Vallade. D’une certaine manière, le convoi est un personnage en soi, comme l’a souligné le modérateur de la session, Patrick Eveno, l’ancien directeur de Citia, l’établissement organisateur du Festival et du Marché d’Annecy. Au total, 20 chariots composent le convoi, chacun d’une couleur différente et pour lesquels Rémi Chayé a conçu un "plan Ikea" de fabrication, à l’adresse des story-boardeurs…
Autre enjeu de taille (au sens propre et figuré), les paysages. Là encore, comment donner à voir les espaces de l’Oregon et cette grande traversée, située dans le film "essentiellement dans le Wyoming jusqu’aux montagnes rocheuses", précise Rémi Chayé. Afin d’étudier tous ces paysages, lui-même et le chef décorateur Patrice Suau ont fait une résidence de deux mois à Ciclic (région Centre-Val de Loire). "Les arbres marrons, l’herbe verte, le ciel bleu. Je trouvais ça un peu ennuyeux. Je voulais quelque chose de plus décalé par rapport à la réalité. Patrice a commencé à travailler sur des principes qui ressemblent plus aux Nabis, des effets de lumière qu’utilisaient les Impressionnistes : mettre un rose pêchu avec un vert pêchu, de sorte que les deux couleurs vibrent l’une à côté de l’autre et créent un effet de lumière sur l’œil qu’on ne peut jamais obtenir dans le réel."
De par sa culture de peinture classique, le chef décorateur a également utilisé dans Photoshop les pigments pour obtenir quelque chose de très peint et qui donne le rendu si particulier des images montrées à Annecy. Outre un promo reel en animatique, quatre minutes exclusives non terminées (quelques plans composités et d’autres en précompositing) ont été projetées à la fin de la session.
Le film affiche "un style qui n’est pas basé sur l’objet", explique Rémi Chayé. "On n’exprime pas les objets, on n’exprime pas les détails, ni la volumétrie, on les traite en lumière, en brillance. Par exemple, le soleil tape sur le rocher ou sur l’arbre et il y a une ombre qui se crée. On est généralement sur une ou deux valeurs, par objet, pas plus. Cela implique d’être toujours sur la synthèse, un exercice pas facile. Comme faire des nuages sur deux valeurs. De même que l’herbe n’est pas exprimée brin par brin mais par l’ombre générée entre les brins…"
Le long métrage, dont la musique a été composée par Florencia Di Concilio, bénéficie d’un budget de 8 M€. Ses principaux partenaires sont France 3 Cinéma, le CNC, via l’Avance sur recettes, et des différentes aides (à la création visuelle et sonore…). Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary est en outre accompagné par le distributeur Gebeka* et Indie Sales, aux ventes internationales. La sortie est envisagée mi-2020.
*Détenu par Hildegarde, propriétaire du Film français.
Emmanuelle Miquet
© crédit photo : Maybe Movies
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