La Guilde des scénaristes s'inquiète du passage de France 4 en numérique
La Guide française des scénaristes a fait part de ses craintes concernant la suppression de la diffusion linéaire de France 4 dans le cadre de la réforme de l'audiovisuel public, expliquant que ce passage au tout numérique de la chaîne aurait un impact qualitatif, mais aussi économique.
La Guilde française des scénaristes s’est dite "consternée", par "la décision prise par le gouvernement, sans aucune concertation avec les créateurs, de supprimer la seule chaîne publique dédiée à la jeunesse et aux enfants."
Pour l’organisme, la chaîne jeunesse offrait "après des années d’errements", "une offre éditorialisée, sans publicité, rassurante quant aux contenus proposés aux enfants" pour les parents, et "un lieu identifiable et rassembleur, prescripteur de contenus adaptés et originaux" pour les enfants.
"Un basculement immédiat, sans préparation, ni transition, d’une offre de service publique dédiée aux enfants vers une plateforme intégralement numérique, aura forcément un d’impact quant à la visibilité et la qualité des programmes proposés", affirme la Guilde.
Elle ajoute : "Il est difficile de croire, dans le contexte d’extrême rigueur budgétaire annoncé, que France Télévisions sera doté des moyens financiers et marketing nécessaires pour que cette plateforme ressorte parmi toutes les autres offres déjà existantes et à venir, notamment celles des Netflix, Amazon et YouTube."
Pour elle, en raison "d’un manque de visibilité", cette plateforme risque de ne pas rencontrer son public, "laissant parents et enfants se réorienter vers un océan d’offres disparates, majoritairement subventionnées par la publicité, et proposées par des grands groupes privés".
La Guilde s’inquiète également de l’impact économique de cette décision qui, selon elle, "déstabilisera en premier lieu scénaristes, réalisateurs et auteurs graphiques dans leur mode de rémunération, dont une proportion considérable dépend directement des droits de diffusion télévisuels. Le projet envisagé par le gouvernement amputerait brutalement les revenus des créateurs sans qu’aucune solution de compensation n’ait été envisagée pour le moment. À terme, elle risque de déstabiliser tout le secteur d’excellence de l’animation française, en sabordant son navire amiral dans les eaux de la mondialisation".
Elle apporte donc son soutien au Syndicat des producteurs de films d’animation (SPFA), "dans l’exigence du maintien d’une plateforme de diffusion hertzienne à destination des enfants, de 6h à 19h, du lundi au dimanche, le temps de préparer un basculement au tout numérique, dans des bonnes conditions, et en ayant pris soin d’étudier sérieusement les exemples étrangers pour en tirer les meilleures leçons".
Océane Le Moal
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