Congrès FNCF 2016 – Le DTS:X propose un écosystème ouvert au service du son immersif
Depuis juin, la société opère un retour dans les salles de cinéma qu’elle avait quittées en 2007. Son DTS:X, dont elle a décidé la gratuité de la licence, est déjà opérationnel dans un grand circuit et une cinquantaine de salles américaines. Et la Chine commence à s’équiper massivement.
Le Digital Theater System (DTS) a vu le jour en 1993. L’un de ses premiers investisseurs fut Steven Spielberg, très soucieux d’améliorer spectaculairement le son de ses films en salle. Son système de rendu sonore sur six canaux était en concurrence frontale avec le Dolby Digital, tout en offrant un taux de compression différent. Mais en 2007, DTS mettait fin à toutes ses activités dans le cinéma. "C’est un choix que nous avons fait car il n’y avait plus besoin de faire de la compression de données pour distribuer le son dans les salles, le cinéma numérique ayant suffisamment de place sur son support, explique Gérard Loupias, directeur Europe de DTS. Nous sommes rentrés dans le domaine du PCM, technologie ressortant du domaine public, ce qui signifiait la disparition d’une source de revenus." DTS développe alors les déclinaisons de sa technologie pour la télévision, les mobiles, les fournisseurs de contenus et même l’automobile.
DTS rachète ensuite SRS, société ayant parmi ses brevets le MDA, permettant une navigation des objets sonores entre divers canaux, soit une véritable spatialisation du son. DTS décide alors d’adapter cette technologie aux salles de cinéma, mais aussi pour l’ensemble de ses devices. "Le cinéma est une niche. Cela représente environ 140 000 salles dans le monde et, dans le meilleur des cas, trois opérateurs vont se partager 20 000 salles pour faire de l’immersif. C’est en fin de compte assez peu. Nous avons donc décidé la gratuité de la licence et d’ouvrir notre format à ceux qui souhaiteraient le rejoindre."
De nombreux partenaires tels que les serveurs USL et GDC, les processeurs audio Trinnov Audio, QSC, USL et GDC ainsi que le marque historique française d’enceintes Elipson ont choisi de soutenir la démarche en intégrant cette technologie immersive baptisée DTS:X. "Mais nous avons choisi d’aller encore plus loin. Mixer en DTS:X permet de rester compatible avec tous les formats, y compris dans une salle mono." En outre, le système fonctionne quelle que soit la disposition dans la salle, quitte à simuler des enceintes virtuelles en plus. Un atout appréciable aux yeux des exploitants confrontés à des retours sur investissement de plus en plus problématiques. Ouvert à 100%, DTS:X est compatible avec l’ensemble des équipements préexistants. Autrement, dit pas de nouvelle guerre fratricide des formats à l’horizon comme entre Dolby Atmos et Auro 3D.
Plus d’une centaine de salles sont déjà opérationnelles en Chine, et 350, encore en construction, bénéficieront prochainement d’une installation. Aux États-Unis, un grand circuit et une cinquantaine de salles ont fait le même choix. En revanche, aucun cinéma n’est encore équipé en France, "ce qui nous laisse une marge de progression incroyable", sourit Gérard Loupias. Une cinquantaine de films, essentiellement américains, ont déjà été mixés en DTS:X et quatre studios de postproduction parisiens viennent d’équiper leurs auditoriums.
Patrice Carré
© crédit photo : Patrice CarréVous avez déjà un compte
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