Congrès FNCF 2019 - DKM traque les punaises de lit dans les salles
Signe d’un problème concernant de plus en plus d’exploitants, DKM expert propose, lors du Congrès, des solutions d’éradication, mais aussi de prévention, face au fléau des punaises de lit.
Créée en 2013 par David Kato à Mulhouse, DKM Expert est spécialisée dans la 3D et la 4D. Rien à voir avec des dimensions familières au milieu du cinéma, ces concepts recoupant chez les professionnels de la lutte contre les nuisibles dératisation, désinsectisation et désinfection (hygiène 3D), mais aussi dépigeonnisation (hygiène 4D). La société fonctionne sur un système de franchises, le territoire français étant couvert par huit franchisés actifs qui maillent l’ensemble du territoire, à l’exception encore de l’Ouest, en cours de démarchage. À termes, le réseau devrait comprendre une vingtaine de franchisés.
"Nous sommes venus dans ce monde du cinéma car les punaises de lit sont un insecte hématophage et nocturne qui se plait bien dans les salles obscures et peut s’y développer", résume le directeur commercial Thierry Maneyrol, franchisé sur la Drôme et l’Ardèche. Le repas complet d’un insecte durant entre 10 et 20 minutes, les salles, avec des personnes assises dans le noir pendant au moins 2 heures, constituent de formidables buffets à volonté.
Vivant aux côtés des hommes depuis la plus haute antiquité (on a retrouvé ses traces dans des sarcophages égyptiens), cet insecte hétéroptère, de la famille des Cimicidae, a bénéficié récemment de plusieurs facteurs favorables, comme l’arrêt du recours au DDT dans les années 1970, puis la Coupe du monde de 1998, événement entraînant un brassage de population accélérant sa propagation. Autres phénomènes propices, l’explosion des locations de logements de particulier à particulier, de type Airbnb, ou encore le développement du marché des vêtements d’occasion. Plus inquiétant encore, ces infestations n’ont aucun rapport avec des problèmes de salubrité, tout le monde pouvant être concerné. Et l’absence de réaction coordonnée des pouvoir publics sur le sujet pose un réel problème. Selon certaines sources, 400 000 sites étaient touchés en France en juillet dernier contre 200 000 l’an passé.
De nos jours, plus aucun lieu n’est épargné, que ce soit transports en commun, locaux universitaires, maisons de retraite, navires de croisière et logements, la salle de cinéma faisant partie des derniers touchés, du moins officiellement. Parmi les établissements récemment concernés figurent notamment le MK2 Quai de Loire à Paris, le Pathé Liberté de Toulon ou encore le Kinépolis de Thionville. Des salles qui assurent avoir pris le problème à bras le corps, une telle situation s’avérant rapidement dramatique en termes d’image, mais aussi de perte de chiffre d’affaires. De nombreux autres sites seraient touchés, mais les infestés restent notoirement peu diserts sur le sujet, à la différence des usagers qui n’hésitent pas à se répandre en commentaires dévastateurs sur les réseaux sociaux.
"La plus simple façon de traiter est d’identifier le siège infecté, de traiter deux rangées entières devant et derrière en enlevant les housses. Il y a trois traitements à raison de un par semaine car aucun insecticide ne tue les œufs et il faut traiter une nouvelle fois après éclosion. On utilise aussi la vapeur sèche qui fait éclater les œufs, mais on peut également les traiter par le froid" détaille Thierry Maneyrol. DKM expert a mis au point un contrat spécifique avant infestation, déjà pris par quelques salles, qui assure une réaction en moins de 24 heures en cas de suspicion, le but étant d’arrêter immédiatement toute prolifération. Les interventions, qui durent entre 4 et 5 heures, sont opérées le matin tôt afin de permettre à l’exploitant de ne perdre aucune séance. "Il faut être constamment dans la veille et la prévention et nous formons en ce sens le personnel des salles."
DKM Expert va également proposer des pièges connectés, actuellement en phase de tests. "Cela permettra de prévenir de l’infestation par un sms ou un mail, qui nous dira automatiquement quel lieu est concerné, explique David Kato. Le système peut aussi nous envoyer à distance une photo qui permettra de savoir instantanément si nous avons affaire à une punaise de lit. C’est une innovation sur laquelle nous sommes précurseurs."
Patrice Carré
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