Annecy 2015 - Sidonie Dumas : "Pour Ballerina et The Boy and the Beast, c'est la démarche artistique qui nous a convaincus"
À Annecy, dans le cadre des Work in Progress, la société à la marguerite présente deux films d’animation qu’elle distribuera en 2016, Ballerina (photo), produit par Quad, et The Boy and the Beast, produit par le Studio Chizu. Entretien express avec la directrice générale de Gaumont.
Ballerina, attendu dans les salles en France au second semestre 2016 est une production de 28 M€, la plus ambitieuse en animation dans laquelle Gaumont s’est engagée. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ? Et quel public vise-t-il ?
Après Intouchables, nous avions naturellement envie de continuer à travailler avec Quad. Quand ces producteurs nous proposent le projet Ballerina, nous y voyons d’abord un film de divertissement. Qu’il s’agisse d’animation ou non, il raconte une aventure humaine, à travers l’histoire de cette jeune fille qui part rejoindre Paris pour faire de la danse. Il dit aux enfants qu’il ne faut pas renoncer à leurs rêves. C’est un très beau récit, dont je n’ai pas l’impression qu’il a déjà été raconté au cinéma. C'est aussi ensuite une aventure d'animation.
Comptez-vous renforcer la présence de ce genre dans votre line-up ?
Gaumont distribue entre 12 et 15 films par an. Avoir dans ce programme un ou deux films d’animation est cohérent, logique. D’autant que le paysage de l’animation a beaucoup changé. Ceux que nous avons dans notre line-up sont tous les deux familiaux. Et Ballerina s’inscrit dans la même ligne que Belle et Sébastien par exemple.
Je crois aussi que l’animation permet encore du rêve supérieur à la fiction, avec des possibilités plus délirantes grâce au dessin. La création artistique de Ballerina est une aventure artistique assez passionnante. Ensuite, l'animation implique un processus de production plus long. Mais depuis l’acquisition de Gaumont Animation, nous avons appris dans ce domaine, avec les deux opus de L’apprenti Père Noël, et nous sommes plus dans cette démarche. Pour autant notre vocation n’est pas de nous transformer en studio d’animation.
Vous sortirez donc aussi The Boy and the Beast, un film japonais, début 2016. Comment avez-vous acquis ce projet ?
Nous le distribuons et le vendons dans le monde entier en dehors de l’Asie. Nos équipes des ventes internationales ont rencontré les producteurs au Japon, le Studio Chizu de Mamoru Hosoda, le réalisateur, avec Nippon Television Network. Ils cherchaient un partenaire ambitieux pour le film. Nous avons notamment été très impressionnés par les enfants loup, encore au stade de sa conception. Il sort cet été au Japon et nous le distribuerons en France le 13 janvier 2016.
Là aussi c’est avant tout la démarche artistique qui nous a convaincus. Cette démarche, la rencontre avec ceux qui la portent prend toujours le pas sur les autres considérations dans nos choix de films.
Quel public vise-t-il ?
C’est un film plus adulte qui vise les 25-35 ans fans d’animation, pour lequel nous avons l’ambition d’élargir le public. Il est un peu différent de ceux que nous distribuons d’habitude, mais cela nous permet en interne de nous repositionner, nous réinterroger. Lui et Ballerina ont un positionnement très différent. Entre les deux, il y a les films que produit Gaumont Animation. Mais ce qui fait la différence de Gaumont, c’est notre éclectisme.
Propos recueillis par Sarah Drouhaud
© crédit photo : Gaumont QuadVous avez déjà un compte
Accès 24 heures
Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici