Congrès FNCF 2015 - Ymagis aborde le marché de l'occasion

Face aux besoins de pays émergents en matière d'équipements cinématographiques et tenant compte de leurs contraintes économiques le groupe envisage de reconditionner le matériel des exploitants français lors du renouvellement de leurs parcs afin de lui donner une seconde vie.

Passée la grande vague d'équipement numérique des années précédentes qui a culminé en 2011, certaines salles commencent à présent à se retrouver avec du matériel handicapé par une certaine obsolescence, notamment avec l'apparition de nouveaux standards de projection correspondant à des besoins différents et toujours plus exigeants. Une évolution matérialisée notamment dans le domaine des projecteurs par le passage des séries 1 aux séries 2. Or, au vu des investissements parfois considérables effectués, les exploitants qui souhaitent se rééquiper à neuf ne souhaitent pas voir leur ancien matériel partir simplement à la casse. L'une des solutions pourrait provenir d'un marché de l'occasion destiné aux exploitants de pays qui n'ont pas eu de VPF, où le soutien des pouvoirs publics reste très limité et qui souhaitent pouvoir accéder à du matériel standard, dans un contexte propre à leur environnement économique.

Un marché sur lequel Ymagis, fort de son rayonnement à l'international, a imaginé de se positionner. "Nous sommes présents notamment en Europe de l'Est, en Asie centrale et en Afrique du Nord", résume Jean Mizrahi. "Or, dans ces pays, il y a une demande pour du matériel d'occasion. C'est donc à nous de leur apporter des solutions adaptées." Parmi les débouchés quasi immédiats figurent par exemple le Maroc ou le CCM (Centre du cinéma marocain) a décidé de soutenir activement son exploitation. Et Ymagis est déjà présent en Turquie, en Ouzbékistan ou encore au Kazakhstan et vient de rééquiper à neuf la salle du Majestic Ivoire à Abidjan (photo).

Le matériel repris aux exploitants sera entièrement remis en état à Liège avant d'être acheminé vers son nouveau site. Son installation sera accompagnée d'une garantie de six mois. Mais la fenêtre de tir pourrait être relativement étroite et le marché de courte durée. "Nous sommes au tout début d'une période durant laquelle les salles voudront remplacer massivement leurs équipements", prédit Jean Mizrahi. "Cela s'accélérera tôt ou tard. On se retrouvera alors avec des demandes très importantes d'offres de rachat que le marché ne pourra pas absorber dans leur ensemble. Car en face la demande ne sera sans doute pas aussi élevée. Il y aura donc excès de matériel ce qui entraînera une baisse de la valeur globale. Aujourd'hui, pour un exploitant, c'est le bon moment de sortir d'un vieux parc d'équipement. Ce sera plus compliqué dans un an ou deux."