Cinéma

Congrès FNCF 2015 – Journée des distributeurs : épisode II

Date de publication : 02/10/2015 - 09:31

La reprise de l'après-midi a été consacrée à dix présentations particulièrement exhaustives qui ont offert leur lot d'images totalement inédites, dévoilées pour la première fois en France à l'occasion du Congrès.

C'est à Océan Films Distribution qu'est revenue l'ouverture de cette seconde partie, avec des bandes-annonces propres à dissiper toute torpeur post-prandiale. Ont été ainsi dévoilées les premières images du film catastrophe Ouragan, qui suit la formation d'un cyclone particulièrement dévastateur jusqu'à son arrivée sur les côtes de Louisiane. Venait ensuite Hiyam la fille de l'usine (Factory Girl), centré sur un personnage de femme dont la vie amoureuse va se heurter à l'intolérance d'une société qui refuse l'indépendance des femmes. Réalisé par Mohamed Khan, considéré comme le père d'une certaine nouvelle vague des années 1980, le film a connu un grand succès en Égypte où il est sorti il y a deux ans. Mais les bouleversements provoqués par la révolution avaient jusqu'ici bloqué son exportation. Changement de registre avec The Hallow, premier long métrage de l'irlandais Corin Hardy, présenté à Sundance mais aussi dernièrement au Festival du film fantastique de Strasbourg, où il a été primé. Un film terrifiant qui a secoué la salle et promet un véritable retour aux sources du cinéma d'horreur classique. Venait enfin Miss You Already de Catherine Hardwicke, avec Drew Barrymore et Toni Collette, sur le destin croisé de deux amies. Il a fait, au cours de sa sortie le week-end dernier en Grande-Bretagne, le 3e meilleur démarrage de tous les temps pour un film anglais. Lors de sa présentation sur scène, Grégory Ouaniche a tenu à mettre également l'accent sur Adama,qu'il suit depuis trois ans et pour lequel il a reçu des soutiens aussi prestigieux qu'inattendus comme celui de l'Unicef. Les avant-premières pour les enseignants débutent dès la semaine prochaine, le film sortant le 21 octobre.

Bac Films avait choisi de montrer beaucoup de bandes-annonces françaises. Taj Mahal de Nicolas Saada, qui s'inspire d'une histoire vraie survenue lors de l'attaque sanglante du plus grand palace de Bombay en novembre 2008 et Le grand jeu de Nicolas Pariser qui déroule son intrigue, inspirée par l'affaire de Tarnac, sur fond de manipulation politique. Il est interprété par André Dussollier, Melvil Poupaud et Clémence Poésy. Deux films datés respectivement au 2 et 16 décembre qui vont commencer leur tournée province dès la semaine prochaine. Ils étaient suivis de Vendeur de Sylvain Desclous, avec Gilbert Melki et Pio Marmaï, dont le titre résume l'enjeu central, celui d'un homme qui a toujours fait passer son métier avant toute chose, Je ne suis pas un salaud d'Emmanuel Finkiel, l'histoire d'un homme confronté à l'erreur judiciaire qu'il a lui-même provoquée et Où sont les femmes ? de Diane Kurys, adapté du roman de Sylvie Testud C'est le métier qui rentre et servi par un trio d'actrices de choc en la personne de Josiane Balasko, Zabou Breitman et, bien sûr, Sylvie Testud. Côté films européens ont été dévoilés les teasers de Soleil de plomb de Dalibor Matanic et Land of Mine de Martin Zandvliet au sujet saisissant : le sort de jeunes soldats allemands prisonniers contraints de déminer les plages du Danemark après la guerre. Philippe Lux a tenu à rappeler également l'engagement de Bac envers le cinéma de patrimoine. Après Sorcerer qui été le succès de l'été, la société sortira l'an prochain un cycle consacré aux films australiens de Peter Weir dont le mythique Pique-nique à Hanging Rock.

Walt Disney Company, qui a rassemblé autour de ses films 15 millions de spectateurs depuis janvier dernier, a projeté des images encore inédites en France. Une présentation ouverte par deux longs extraits de Zootopie, nouveau film d'animation réalisé par Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush et dont l'action se déroule dans une ville peuplée uniquement d'animaux. Son efficacité humoristique redoutable a déclenché des salves de rire dans toute la salle. Seconde présentation exclusive, celle du teaser de Captain America: Civil War, qui marquera le retour à l'écran du héros incarné par Chris Evans, entouré de ses Avengers préférés, pour une confrontation qui pourrait être la dernière. Autre héros, mais bien réel par contre, Monsieur Burel, dit Bubu, l'instituteur qui est le pivot central du film Mon maître d'école d'Émilie Therond. Son producteur, François-Xavier Demaison, a expliqué sur scène la série de coups de cœur qui se sont succédés autour de la genèse du film. Celui-ci suit avec humour le quotidien de cet homme qui enseigne la tolérance en même temps que les maths ou le français. En revanche, Disney n'a pas dévoilé de nouvelles images de Star Wars, une nouvelle bande-annonce, qui devrait marquer les esprits, étant prochainement prévue en sortie mondiale. La dernière aura fait plus de 100 millions de vues sur internet. Et Frédéric Monnereau de rappeler au passage que la France sera le premier pays au monde à sortir le film le 16 décembre, avec la Belgique et la Hollande. Une présentation qui s'est conclue par la projection en 3D des images du premier teaser du Livre de la jungle réalisé par Jon Favreau. Une nouvelle adaptation en images de synthèse cette fois, du roman de Rudyard Kipling prévue pour le 13 avril 2016 ou le seul acteur du film sera le jeune Neel Sethi dans le rôle de Mowgli.


Gaumont a fait un double pari, celui de la nouveauté et de remettre au goût du jour un de ses titres fétiches. Dans un registre destiné à fédérer le plus grand nombre Les visiteurs 3, la Terreur promet de faire l'événement le 6 avril. Il a été défendu sur scène en personne par Jean Reno et Christian Clavier, ce dernier expliquant que le film "n'était en rien une suite, tout en retrouvant incroyablement l'esprit du premier". Une réalisation signée Jean-Marie Poiré qui a déclaré "avoir eu l'impression de retrouver de vieux amis en voyant arriver les personnages de Jacquouille et Godefroy le premier jour des essais". Changement d'univers mais pas de cible pour Belle et Sébastien, l'aventure continue qui sortira le 9 décembre. Un deuxième opus réalisé par Christian Duguay dans lequel Sébastien se trouve confronté à la disparition de sa mère adoptive dans un accident d'avion. Le 24 février, Pattaya réalisé par Franck Gastambide, transportera les Kaïra en Thaïlande, pays qui leur semble être l'Eldorado par excellence. Qualifié par Sidonie Dumas "d'aventure incroyable et cinématographique", le nouveau Roshdy Zem, Chocolat, raconte à la fois la destinée du premier clown noir de France et la prise de conscience d'un homme. Un propos servi par deux comédiens hors pair : James Thierrée et Omar Sy. Sortie le 3 février. Enfin, Un homme à la hauteur de Laurent Tirard confrontera Jean Dujardin à Virginie Efira dans un duo étonnant à partir du 4 mai.

Studiocanal avait notamment choisi de mettre l'accent sur Robinson Crusoe, animation en 3D réalisée par les créateurs de Sammy, Ben Stassen et Vincent Kesteloot, dont un large extrait a été projeté en début de sa présentation. Un film daté pour les vacances de Pâques 2016. Autre temps fort, Je m'appelle Malala de Davis Guggenheim qui promet d'être un documentaire dégageant une émotion rare sur le personnage de cette jeune Pakistanaise devenue symbole de la lutte pour l'éducation des filles face à l'obscurantisme religieux. Sortie le 27 janvier. Parmi les 20 films datés pour 2016 figurent 8 longs français. Ont ainsi présentées des images de La grande cuisine de Florent Emilio-Siri qui revisite d'une façon tout à fait libre La cuisine au beurre, Franck Dubosc et Gérard Lanvin marchant avec bonheur dans les traces de Fernandel et Bourvil. Puis est venu Au nom de ma fille de Vincent Garenq, inspiré de l'affaire Bamberski, Down by Love de Pierre Godeau dans lequel Guillaume Gallienne, directeur de prison, noue une relation passionnelle avec l'une de ses détenues, Adèle Exarchopoulos et La folle histoire de Max et Léon de Jonathan Barré, premier film réalisé par l'équipe du Palmashow et qui promet d'être encore plus fou que son modèle télévisé. Un teaser de l'intrigant Bastille Day, thriller d'action de James Watkins qui imagine une conspiration terroriste au cœur de la capitale était également au programme. Il est interprété notamment par l'épatant Idris Elba.

Autre distributeur susceptible de remplir les salles, Paramount avait fait venir sur scène Gérard Depardieu dans une vidéo et Mehdi Sadoun en personne, lequel a échangé quelques balles au pied avec Didier Allouch, afin de mettre en avant La Dream Team, nouvelle comédie de Thomas Sorriaux datée pour le 1er trimestre 2016. Parmi les films du line-up 2016 ont été projetées des images de 13 Hours de Michael Bay, qui revient sur l'attaque du consulat américain de Benghazi en Libye, au cours de laquelle périt l'ambassadeur Christopher Stevens. Venaient également Ben Hur, le remake signé Timur Bekmambetov, avec Jack Huston et Morgan Freeman, plus fidèle au roman original de Lew Wallace que ne l'étaient les versions précédentes. Puis The Big Short d'Adam McKay, une plongée au cœur de la crise financière des subprimes emmenée par un casting de luxe : Brad Pitt, Ryan Gosling et Steve Carell. Enfin, 2oolander ou Zoolander 2, de et avec Ben Stiller, dans lequel on retrouve le personnage de Derek Zoolander, guère plus intelligent que dans l'opus précédent mais plus que jamais obsédé par son physique. Une présentation conclue par un extrait choc du Convoi, la nouvelle réalisation de Frédéric Schoendoerffer qui plonge le spectateur au cœur d'un go-fast avec Benoît Magimel, Reem Kherici et Twefik Jallab.

KMBO a dévoilé un line-up particulièrement diversifié en projetant notamment des images du thriller belge de Hans Herboot, The Beast, preuve de la vitalité du cinéma flamand. Quand un flic brillant, hanté par la disparition de son jeune frère, se trouve confronté à une affaire similaire. Autres images marquantes, celles de A Second Chance de Susanne Bier, choisi sur scénario, dans lequel la perte d'un enfant va amener un couple à commettre l'irréparable. Il est notamment interprété par Nikolaj Coster-Waldau (Game of Thrones). Présenté cette année à la Semaine de la critique cannoise, Sleeping Giant de Andrew Cividino est une première oeuvre fiévreuse autour d'adolescents borderlines. Signée Léa Pool, La passion d'Augustine, autre film canadien, suit le personnage d'une religieuse décidée à se battre pour sauver son couvent. Interprété notamment par la ballerine du ballet royal du Danemark Cecilie Lassen, Walk With Me de Lisa Ohlin suit la rééducation d'un jeune soldat revenu amputé d'Afghanistan. Premier film de la réalisatrice indienne Ashwiny Iyer Tiwari, The New Classmate aborde la relation mère-fille sous un angle profondément original. Enfin, Ville-Marie de Guy Edouin s'attache aux destins d'une actrice incarnée par Monica Bellucci, de son fils, d'une infirmière et d'un ambulancier au cœur de Montréal. Et le jeune public n'était pas oublié, little KMBO sortant pour la période de Noël Les merveilleux contes de la neige, programme de courts métrages sans dialogues.

Wild Bunch n'a, comme d'habitude, pas démérité. Côté français, l'accent a été mis sur Le grand partage d'Alexandra Leclère, comédie sociale datée pour le 23 décembre, qui imagine que la population la plus favorisée se voit obligée par décret d'héberger familles pauvres et SDF. Dans l'ordre des sorties venaient ensuite Marguerite et Julien de Valérie Donzelli, qui a divisé la critique lors de sa présentation cannoise mais reste un pari attachant, La fille du patron d'Olivier Lousteau, récit d'une rencontre amoureuse s'affranchissant des barrières sociales, Les naufragés de David Charhon dont les premières images présentées étaient issues directement des rushes de tournage, Dieu merci, la nouvelle comédie de Lucien Jean-Baptiste, ou comment accomplir un rêve de gosse envers et contre tout, puis L'odyssée de Jérôme Salle, biopic consacré au commandant Cousteau, lequel sera interprété par Lambert Wilson. Des images provenant des quatre premiers jours de tournage ont été dévoilées pour l'occasion. En dehors de la production française, Wild Bunch avait sélectionné des images de El Club qui sortira le 18 novembre. Ce nouveau film de Pablo Larraín aborde une nouvelle fois avec brio les non-dits de la société chilienne. Enfin, dans Les premiers les derniers de Bouli Lanners, deux inséparables chasseurs de prime vont croiser le chemin d'un jeune couple en marge du monde. Un film dans lequel on retrouve une nouvelle fois Bouli Lanners lui-même accompagné d'Albert Dupontel.

En 9e position, Pyramide avait fait le déplacement en compagnie d'invités de choix pour présenter le nouveau film des frères Larrieu, 21 nuits avec Pattie qui sortira le 25 novembre. Isabelle Carré et Karin Viard ont en effet très joliment vendu le film dont les extraits, spécialement montés pour l'occasion du Congrès, ont largement émoustillé un public plutôt averti. "Un film qui reste élégant, drôle, insolent, gonflé mais aussi très joyeux comme souvent chez les frères Larrieu", a insisté Karin Viard rejointe sur scène par les cinéastes, tout juste auréolés de leur prix du scénario à San Sebastián. Pyramide a donné aussi un aperçu de L'humour à mort qui sortira le 16 décembre. Après C'est dur d'être aimé par des cons, Daniel et Emmanuel Leconte ont tenté de rendre hommage aux victimes des attentats de janvier 2015. Le 27 janvier sortira la caméra d'or de cette année. La terre et l'ombre du cinéaste colombien César Acevedo débute lorsqu'un vieux paysan revient au pays qu'il a quitté 17 ans auparavant, pour rendre visite à son fils malade. Une plongée apocalyptique au cœur d'une région dévastée par la culture intensive de la canne à sucre. Enfin Belgica, le nouveau Felix Van Groeninge, est daté pour le 2 mars. Après Alabama Monroe, César du meilleur film étranger 2014, le cinéaste s'attache aux pas de deux frères aussi différents que possible, réunis autour d'un bar qui va peu à peu constituer le socle de leur vie.

Dernier à passer avant la deuxième pause, Ad Vitam alignait des titres prestigieux, dans la continuité d'une année marquée par Whiplash et Mustang. Prochaine sortie à venir, celle du Fils de Saul de László Nemes, grand prix à Cannes, qui sortira le 4 novembre. Suivant pas à pas un sonderkommando du camp d'Auschwitz-Birkenau, c'est sans nul doute une œuvre poignante qui fera date et pour laquelle le distributeur s'est livré à un gros travail pédagogique. Fin décembre, le 23, arrivée d'un autre cru cannois avec Mountains May Depart (titre toujours provisoire) de Jia Zhang-Ke. Le portrait d'une Chine en profonde mutation au travers du personnage de la jeune Tao tiraillée entre deux amis d'enfance. Particulièrement remarqué par la presse à Toronto, Bang Gang (une histoire d'amour moderne) d'Eva Husson s'attache à une bande d'amis qui découvrent, testent et repoussent les limites de leur sexualité. Précédé d'un parfum sulfureux, il sera sur les écrans le 13 janvier et pourrait être une véritable révélation. Il sera suivi 15 jours plus tard par 45 ans d'Andrew Haigh, avec Charlotte Rampling et Tom Courtenay, Ours d'argent à Berlin. Quand le corps de Katya, le premier amour de Geoff, disparue dans les Alpes est retrouvé, l'équilibre du couple se retrouve bouleversé. Une présentation conclue avec des images de The Aassassin de Hou Hsiao Hsien, prix de la mise en scène à Cannes, qui apparaît comme étant l'une des œuvres les plus somptueuses de son auteur.

Patrice Carré
© crédit photo : Sylvain Devarieux


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