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Cinéma

Congrès FNCF 2016 - Salle, TV, nouveaux médias : la diffusion du cinéma à l’ère numérique en débat

Date de publication : 28/09/2016 - 08:45

Après avoir animé l’an dernier une table ronde au Congrès des exploitants, Pascal Rogard, Dg de la SACD, revient pour orchestrer le débat intitulé “La diffusion du cinéma à l’ère numérique : grand écran, télévision, nouveaux médias”, ce mercredi 28 septembre. Interview express. 

Autour de lui, participeront à la table ronde Karine Berger (députée, coauteure de La culture sans l’État, de Modiano à Google), Jan Runge (directeur exécutif de l’Unic), Thomas Valentin (vice-président du directoire de M6, en charge des antennes et des contenus), Alain Sussfeld (Dg d’UGC), Marc Tessier (président de Vidéofutur, président du Sévad, membre du Conseil national du numérique), et Pierre-Jean Benghozi (économiste, membre de l’Arcep, directeur de recherche au CNRS).

Avoir des diffuseurs TV et des opérateurs de vidéo à la demande à une table ronde au Congrès des exploitants, n’est-ce pas inédit ?
Oui, tout à fait. Jusqu’à présent, les débats portaient sur des sujets directement liés à l’exploitation. La FNCF m’a proposé de traiter un sujet qui intéresse aussi l’exploitation mais à un deuxième niveau. Car il touche aussi à la production et la distribution. Et si la production française venait à baisser en termes quantitatif et qualitatif, cela aurait bien sûr des répercussions sur l’exploitation.

Alors que Canal+ vient de demander il y a quelques jours l’avancée de sa fenêtre de diffusion à six mois (au lieu de dix actuellement), allez-vous aborder la chronologie des médias ?
Initialement, je comptais traiter de la chronologie des médias mais uniquement pour réfléchir au sujet des dérogations et assouplissements, conformément à ce que demande la Cour de justice de l’Union européenne : une application proportionnée de la chronologie des médias, c’est-à-dire que les mesures de restrictions soit proportionnées à son objet.
Par conséquent, je remercie du fond du cœur Maxime Saada (Dg du groupe Canal+, Ndlr) d’avoir remis le débat sur la table, en demandant un avancement de la fenêtre de diffusion de Canal+ à six mois, après la sortie en salle d’un film, contre dix aujourd’hui. Ce délai, s’il était accepté, serait très proche de la salle et il risquerait d’entraîner notamment des demandes reconventionnelles de la vidéo physique et en ligne, qui sont aujourd’hui à un délai de quatre mois. Les exploitants peuvent craindre une contagion, qui reviendrait à raccourcir l’espace exclusif de la salle.

Quels seront les autres axes du débat ?
Nous évoquerons notre réglementation qui est structurante pour la salle et les télévisions mais qui peine à s’appliquer aux nouveaux médias, ainsi que l’évolution de l’environnement des télévisions en clair et cryptées, dans cette période de convergence, où de plus en plus d’opérateurs de VOD sont concurrencés par les télécoms. Thomas Valentin, Marc Tessier, Jean-Pierre Benghozi et Alain Sussfeld apporteront leur vision et Jan Runge, le point de vue européen des exploitants. Il sera aussi question de l’équilibre entre les acteurs de la salle, de la vidéo, des chaînes historiques, de la VOD et de la SVOD dans la rémunération des œuvres, alors que des grandes entreprises mondialisées américaines ne paient pas d’impôts et ne respectent pas la réglementation dans les États où elles opèrent. La députée Karine Berger vient de cosigner avec Manuel Alduy (ex-Canal+, aujourd’hui chez Fox) et Caroline Le Moign un essai, La culture sans l’État, de Modiano à Google (éd. Olide Jacob), dans lequel ils dénoncent ce fonctionnement. Le point de vue de l’élue est d’autant plus intéressant qu’elle arrive avec une vision aussi économique, étant membre de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.

Propos recueillis par Sarah Drouhaud
© crédit photo : Mano / Lefilm français


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