Annecy 2017 - À quand la parité 50-50 dans l'animation ?
Date de publication : 13/06/2017 - 08:45
La deuxième conférence du lundi 12 juin au matin, dans le cadre des Premières rencontres internationales des femmes dans l’animation, qui se déroulaient avant l'ouverture du Festival, a fait le point sur les différentes façons d'atteindre cet objectif à l'horizon 2025.
Ce "sommet", qui a duré une grande partie de la journée du lundi, réunissant les participants à l'Impérial Palace autour de plusieurs tables rondes entre 9h30 et 16h30, est la nouvelle étape d'un travail de longue haleine né de la rencontre entre Marge Dean et l'équipe d'Annecy en 2014.
Coprésidente de WIA (Women in Animation), mais également réalisatrice et productrice chez Playground Productions, cette dernière avait été invitée pour présenter le travail de son association fondée en 1993 par la productrice et journaliste Rita Street.
"Notre mission est de soutenir et promouvoir la présence des femmes au sein des postes de création de haut niveau dans le milieu de l'animation, résumait à l'époque Marge Dean. Nous n'avons de liens avec aucun studio et toutes nos actions se font dans une indépendance totale. Nous agissons pour faire entendre la parole des femmes dans ce métier, car nous pensons qu'un accroissement de leur présence ne pourra qu'être bénéfique au monde culturel en termes de diversité."
Les Femmes s'Animent lancée à Annecy 2015
Marge Dean était revenue en 2015 à Annecy, en compagnie de sa coprésidente Kristy Scanlan, pour y impulser des keynotes, rencontres et discussions autour de la place des femmes dans le secteur, en compagnie de plusieurs membres de leur comité consultatif. Symbole fort, le jury international long métrage était exclusivement féminin cette année-là.
Coprésidente de WIA (Women in Animation), mais également réalisatrice et productrice chez Playground Productions, cette dernière avait été invitée pour présenter le travail de son association fondée en 1993 par la productrice et journaliste Rita Street.
"Notre mission est de soutenir et promouvoir la présence des femmes au sein des postes de création de haut niveau dans le milieu de l'animation, résumait à l'époque Marge Dean. Nous n'avons de liens avec aucun studio et toutes nos actions se font dans une indépendance totale. Nous agissons pour faire entendre la parole des femmes dans ce métier, car nous pensons qu'un accroissement de leur présence ne pourra qu'être bénéfique au monde culturel en termes de diversité."
Les Femmes s'Animent lancée à Annecy 2015
Marge Dean était revenue en 2015 à Annecy, en compagnie de sa coprésidente Kristy Scanlan, pour y impulser des keynotes, rencontres et discussions autour de la place des femmes dans le secteur, en compagnie de plusieurs membres de leur comité consultatif. Symbole fort, le jury international long métrage était exclusivement féminin cette année-là.
Durant cette édition était officiellement lancée la petite sœur française de WIA, Les Femmes s'Animent (LFA), née d'un constat similaire à celui de WIA. Si la parité est de mise dans les écoles d'animation, les femmes étant même souvent majoritaires, elles ne sont plus que 20 à 30% à occuper ensuite des postes créatifs dans l'industrie.
"Tout a commencé lors d'un voyage que j'ai fait à New York à l'occasion du Kidscreen", raconte Corinne Kouper, cofondatrice de TeamTO, qui a initié et préside LFA. "Ils avaient abordé ces inégalités, mais j'avais au départ l'impression que c'était un problème purement américain qui ne concernait pas les Français. Une fois rentrée en France, j'ai demandé à mon comptable de me faire un état de lieu. Et j'ai constaté à ma grande surprise qu'il y avait exactement 30% de femmes au sein de TeamTO. Cela a été un choc. Or le problème, c'est que cette proportion de 30% ne se remarque pas, car on a l'impression que le fonctionnement est globalement harmonieux."
Provoquer une prise de conscience
"Tout a commencé lors d'un voyage que j'ai fait à New York à l'occasion du Kidscreen", raconte Corinne Kouper, cofondatrice de TeamTO, qui a initié et préside LFA. "Ils avaient abordé ces inégalités, mais j'avais au départ l'impression que c'était un problème purement américain qui ne concernait pas les Français. Une fois rentrée en France, j'ai demandé à mon comptable de me faire un état de lieu. Et j'ai constaté à ma grande surprise qu'il y avait exactement 30% de femmes au sein de TeamTO. Cela a été un choc. Or le problème, c'est que cette proportion de 30% ne se remarque pas, car on a l'impression que le fonctionnement est globalement harmonieux."
Provoquer une prise de conscience
Une situation qui ne résulte pas d'une volonté délibérée des studios mais de certains comportements culturels, sans oublier une dose de machisme propre au milieu des animateurs. Depuis sa création, LFA, qui compte environ 170 adhérents, a lancé un certain nombre d'actions pour faire évoluer la situation. "Il ne s'agit pas de faire la révolution mais de provoquer une prise de conscience", souligne Corinne Kouper. Coorganisée par WIA et LFA, en partenariat avec les studios Walt Disney, très en pointe dans le domaine, et le soutien du CNC, de la SACD et de Hiventy, cette première Rencontre internationale des femmes dans l’animation a permis un certain nombre de débats, d'échanges et de mises au point autour de l'état des lieux actuel.
Donner des modèles
Donner des modèles
LFA a notamment mis en place des mentorats qui permettent à de jeunes porteuses de projets d'être suivies pendant six mois par des aînées, organise des projections de films atypiques et forts, prouvant que les réalisatrices ne sont pas toujours là où on les attend, ainsi que des tables rondes à la SACD.
Car son action passe aussi par la lutte contre les préjugés dits "inconscients", certaines femmes cinéastes pratiquant parfois une certaine forme d'autocensure. Pourtant le court métrage d'animation ne manque pas d'œuvres réalisées par des femmes, bien au contraire. Mais le passage au long s'avère semé d'embuches. "Nous avons eu, lors des débats, l'exemple de la Polonaise Dorota Kobiela, coréalisatrice de La passion Van Gogh (présenté cette année en compétition, Ndlr), qui se retrouvait face à des commissions majoritairement composées d'hommes, doutant de sa capacité à affronter et à surmonter les difficultés liées à la réalisation de son film."
Car son action passe aussi par la lutte contre les préjugés dits "inconscients", certaines femmes cinéastes pratiquant parfois une certaine forme d'autocensure. Pourtant le court métrage d'animation ne manque pas d'œuvres réalisées par des femmes, bien au contraire. Mais le passage au long s'avère semé d'embuches. "Nous avons eu, lors des débats, l'exemple de la Polonaise Dorota Kobiela, coréalisatrice de La passion Van Gogh (présenté cette année en compétition, Ndlr), qui se retrouvait face à des commissions majoritairement composées d'hommes, doutant de sa capacité à affronter et à surmonter les difficultés liées à la réalisation de son film."
Le propos de cette rencontre était de fixer un objectif précis, celui d'arriver à la parité 50-50 à l'horizon 2025. Il ne sera atteint que grâce à la conjoncture d'une multitude d'actions. "C'est important que tout le monde travaille dans le même sens, même à petite échelle. Cela permet de renforcer les femmes cinéastes, de leur donner des modèles, de les inciter à franchir le pas", conclut Corinne Kouper. Et comme l'année dernière, LFA organise durant le Festival des petits-déjeuners thématiques ouverts à toutes les réalisatrices présentes à Annecy.
Patrice Carré
© crédit photo : Patrice Carré
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