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Cinéma

Congrès FNCF 2017 - Francis Fourneau : "C’est la petite exploitation qui risque d'être la 1re victime des mouvements de fenêtres"

Date de publication : 26/09/2017 - 08:30

À l’occasion des réunions des commissions de branche, qui se tiennent ce matin à Deauville, le président de la petite exploitation revient sur les grands dossiers qui agitent le secteur – après-VPF, chronologie des médias… –, tout en faisant le point sur les sujets propres à sa branche.

Un an après la publication d’une recommandation sur les conditions d’exposition des films dans les mono-écrans, la Médiatrice du cinéma en a émis une nouvelle, courant août, dédiée cette fois aux établissements de deux et trois écrans. En êtes-vous satisfait ?
Oui, c'est une bonne nouvelle. Nos petites exploitations ont une nécessité, mais aussi un devoir, de diversité. La demande de plein programme était devenue intenable, et nous en avions assez d'être les victimes de la guéguerre entre les distributeurs ! Le mois prochain, plus de 70 films sortiront dans les salles françaises. Comment trouver de la place sur nos écrans pour une majorité d'entre eux si on n’accepte pas le partage des séances ?! Cette recommandation, nous en rêvions. Madame la Médiatrice l'a fait. Bravo !

Le mois d’août a d’ailleurs été chargé pour l’exploitation, puisqu'a également été publié le rapport de l'IGF et de l'IGAC relatif au Financement de la projection numérique en salle de cinéma. Comment accueillez-vous leurs préconisations, parmi lesquelles figure le non remplacement des VPF par un autre outil de financement, notamment en raison de la situation financière de la distribution ?
Ce rapport fleuve possède un intérêt historique puisqu'il relate le financement de la transition numérique. Mais ce qui nous intéresse, c'est l'avenir. C’est-à-dire la façon dont nos exploitations pourront se permettre de faire rapidement face à un changement de tête de projecteur, à une évolution de machines déjà devenues obsolètes ou tout simplement payer les surcoûts de lampes ou de maintenance du matériel numérique. Et là, aucune piste ou proposition, sauf pour les plus petites salles (celles ayant sans doute bénéficié de Cinenum) de se tourner vers le CNC. De plus, rien n’est dit en termes de régulation, ce qui devrait aussi interpeller nos amis distributeurs. Si, à l’avenir, moins de petites salles effectuent un véritable travail en profondeur, il y aura aussi moins de petits films et moins de petits distributeurs... Enfin, il manque une véritable photographie comptable de nos exploitations. Il s’agit d’un rapport instructif, donc, mais je ne comprends pas que sa conclusion puisse être aussi déconnectée de son contenu !

Parmi les nombreux sujets qui ont marqué l’année – art et essai, piratage, après-VPF… –, l’un a plus particulièrement cristallisé les tensions du secteur, en l’occurrence la chronologie des médias. À ce titre, comment accueillez-vous les propositions formulées fin juillet sur ce dossier par la Commission de la Culture, de l’Éducation et de la Communication du Sénat ?
Les récentes déclarations sur la renégociation de la chronologie des médias nous font peur. En effet, c’est encore et toujours la petite exploitation qui va être la première victime des mouvements de fenêtres. Souhaiter réduire la période d’exclusivité de la salle, c’est oublier que les cinémas de la petite exploitation sont ceux qui diffusent les films le plus tardivement mais également le plus longtemps ! Le spectateur potentiel hésitera certainement encore plus avec une fenêtre salle plus courte.

Comment se situe la petite exploitation par rapport à la fréquentation nationale, en baisse de 0,8% entre janvier et août 2017 ?
La fréquentation est plutôt stable dans nos petites exploitations, même si l'été a connu quelques déceptions avec un manque de divertissements français. Alors, si on oublie un mois de septembre moche et méchant, on espère un dernier trimestre riche en films populaires.

À l’occasion de la prise de parole remarquée de la branche, il y a deux ans au Congrès, sept revendications "essentielles à la sauvegarde de [vos] établissements" avaient été formulées. L’an dernier, plusieurs – sur le plein programme, le matériel publicitaire… – avaient été prises en compte. Qu’en est-il aujourd’hui ? Plus largement, avez-vous l’impression que les spécificités de la petite exploitation sont davantage prises en compte ? Dans cette perspective, où en êtes-vous du Guide de la petite exploitation ?
Les choses avancent. Doucement, mais elles avancent ! Il y a eu une vraie prise de conscience, mais nous pouvons faire encore mieux en travaillant avec le service marketing des distributeurs afin que le matériel publicitaire soit adapté à nos exploitations. En ce qui concerne le guide de la Petite Exploitation souhaité par notre branche, un document sera édité en octobre par la FNCF. Destiné entre autres à nos nouveaux interlocuteurs politiques, il expliquera le fonctionnement, la spécificité, le maillage territorial, le lien social et le rôle économique de nos établissements, petits, moyens et grands !

Propos recueillis par Kevin Bertrand
© crédit photo : François Thirriot


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