CONNeXT 2017 - Les talents flamands s'exportent de plus en plus
Date de publication : 11/10/2017 - 08:32
Réalisateurs, mais aussi comédiens, chef opérateurs et monteurs sont de plus en plus nombreux à partir travailler outre-Atlantique ou en Europe, certains cinéastes prenant les commandes de séries prestigieuses.
Le fait est particulièrement notable et s'accélère depuis quelques années. Après Mickaël R. Roskam et Erik Van Looy, Felix van Groeningen achève actuellement la postproduction de Beautiful Boy, tourné aux États-Unis. Et un cinéaste comme Robin Pront (Les Ardennes) a signé avec la prestigieuse agence américaine WME Entertainment. Un chemin parcouru également par Bilal Fallah et Adil El Arbi qui, dès la présentation de leur second film Black à Toronto, enchaînaient les rendez-vous aux États-Unis, étant notamment pressentis pour réaliser le 4e volet du Flic de Beverly Hills.
Du côté des comédiens, outre Matthias Schoenaerts qui a acquis une dimension de star internationale, Wim Willaert, Sam Louwyck, Titus De Voogdt ou encore Johan Heldenbergh travaillent de plus en plus régulièrement à l’étranger, notamment en France. Quant à Veerle Baetens, dont la carrière de comédienne explose, elle est passée à l'écriture et devrait réaliser sous peu son premier film. Même tendance du côté des chef opérateurs. Nicolas Karakatsanis, qui a notamment signé l'image de Bullhead, a œuvré récemment sur Triple 9 de John Hillcoat avec Casey Affleck. Quant à Ruben Impens, opérateur attitré de Felix van Groeningen, il a travaillé sur Grave de Julia Ducournau. Et le monteur Nico Leunen a récemment collaboré avec le cinéaste français Pierre Creton.
Parallèlement au succès des séries flamandes à l'étranger, les réalisateurs se retrouvent aux commandes d'épisodes, voire de saisons entières. Jakob Verbruggen a ainsi réalisé les deux derniers épisodes de la quatrième saison de House of Cards, tandis que Tim Mielants se voyait confier l'intégralité de la troisième saison de Peaky Blinders (photo), diffusée en France sur Arte durant l'été. Et c'est Pieter Van Hees qui achève de réaliser en ce moment les trois derniers épisodes de la troisième saison de Versailles.
Un export qui correspond au fait que le VAF (Vlaams Audiovisueel Fonds) ne peut soutenir au grand maximum qu'une petite dizaine de films par an, alors que le nombre de dépôts de projet augmente, entraînant des périodes toujours plus longues d'attente et de frustration. "Le professionnalisme du secteur augmente beaucoup plus vite que les fonds disponibles", soupire Pierre Drouot, directeur intendant du VAF. Mais, outre le fait de pratiquer un anglais absolument parfait, les cinéastes flamands ont l'habitude quasi anglo-saxonne de travailler en parfaite harmonie avec leurs producteurs en ayant une conscience aigüe des enjeux de production. "C'est un véritable travail d'équipe tout comme dans le monde anglo-saxon", souligne Peter Bouckaert (Eyeworks). "On observe parfois dans le monde francophone des scissions entre réalisateurs et producteurs. Mais ce n'est pas le cas chez nous. On travaille ensemble en ayant une vision commune. Et les nécessités de la production sont toujours prises en compte par les auteurs. Ce qui ne nous empêche pas de chercher à développer une originalité propre à nos films et nos séries car nous voulons toucher un public".
En outre, les Flamands n'hésitent parfois pas à bousculer conventions et tabous, prenant même le risque de provoquer. La présentation en work in progress de Gangsta, le nouveau film de Adil El Arbi et Billal Fallah restera à ce titre dans les annales. Basé sur fond de trafic de cocaïne, abordant visiblement son sujet de façon aussi frontale que stylisée, le film semble parti pour susciter autant de polémiques que Black. Mais la présentation particulièrement décontractée qu'en a faite Adil El Arbi, a réussi à déstabiliser la présentatrice de la session, Wendy Mitchell de Screen International, pourtant habituée à des clients plus coriaces.
Du côté des comédiens, outre Matthias Schoenaerts qui a acquis une dimension de star internationale, Wim Willaert, Sam Louwyck, Titus De Voogdt ou encore Johan Heldenbergh travaillent de plus en plus régulièrement à l’étranger, notamment en France. Quant à Veerle Baetens, dont la carrière de comédienne explose, elle est passée à l'écriture et devrait réaliser sous peu son premier film. Même tendance du côté des chef opérateurs. Nicolas Karakatsanis, qui a notamment signé l'image de Bullhead, a œuvré récemment sur Triple 9 de John Hillcoat avec Casey Affleck. Quant à Ruben Impens, opérateur attitré de Felix van Groeningen, il a travaillé sur Grave de Julia Ducournau. Et le monteur Nico Leunen a récemment collaboré avec le cinéaste français Pierre Creton.
Parallèlement au succès des séries flamandes à l'étranger, les réalisateurs se retrouvent aux commandes d'épisodes, voire de saisons entières. Jakob Verbruggen a ainsi réalisé les deux derniers épisodes de la quatrième saison de House of Cards, tandis que Tim Mielants se voyait confier l'intégralité de la troisième saison de Peaky Blinders (photo), diffusée en France sur Arte durant l'été. Et c'est Pieter Van Hees qui achève de réaliser en ce moment les trois derniers épisodes de la troisième saison de Versailles.
Un export qui correspond au fait que le VAF (Vlaams Audiovisueel Fonds) ne peut soutenir au grand maximum qu'une petite dizaine de films par an, alors que le nombre de dépôts de projet augmente, entraînant des périodes toujours plus longues d'attente et de frustration. "Le professionnalisme du secteur augmente beaucoup plus vite que les fonds disponibles", soupire Pierre Drouot, directeur intendant du VAF. Mais, outre le fait de pratiquer un anglais absolument parfait, les cinéastes flamands ont l'habitude quasi anglo-saxonne de travailler en parfaite harmonie avec leurs producteurs en ayant une conscience aigüe des enjeux de production. "C'est un véritable travail d'équipe tout comme dans le monde anglo-saxon", souligne Peter Bouckaert (Eyeworks). "On observe parfois dans le monde francophone des scissions entre réalisateurs et producteurs. Mais ce n'est pas le cas chez nous. On travaille ensemble en ayant une vision commune. Et les nécessités de la production sont toujours prises en compte par les auteurs. Ce qui ne nous empêche pas de chercher à développer une originalité propre à nos films et nos séries car nous voulons toucher un public".
En outre, les Flamands n'hésitent parfois pas à bousculer conventions et tabous, prenant même le risque de provoquer. La présentation en work in progress de Gangsta, le nouveau film de Adil El Arbi et Billal Fallah restera à ce titre dans les annales. Basé sur fond de trafic de cocaïne, abordant visiblement son sujet de façon aussi frontale que stylisée, le film semble parti pour susciter autant de polémiques que Black. Mais la présentation particulièrement décontractée qu'en a faite Adil El Arbi, a réussi à déstabiliser la présentatrice de la session, Wendy Mitchell de Screen International, pourtant habituée à des clients plus coriaces.
Patrice Carré
© crédit photo : DR
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