Annecy 2018 - Warner Bros. relance les "Looney Tunes Cartoons"
Lundi, en fin de journée, le studio a offert un aperçu de ses prochaines productions et projets à venir, puisant en partie dans ses 80 ans d’histoires pour présenter des contenus inédits.
Warner Animation a fait cette année la quasi ouverture des rencontres professionnelles du festival avec une présentation de son actualité en cours et à venir. Une délégation imposante s'est déplacée pour l’occasion, à commencer par Allison Abbate, récemment promue vice-présidente au sein de Warner Animation Group, et Audrey Diehl, vice-présidente en charge des séries pour Warner Bros. Animation.
Parmi les annonces ayant nettement retenu l’attention, figure la relance des légendaires Looney Tunes Cartoons qui ont fait les grandes heures du studio, donnant naissance à Bugs Bunny, Daffy Duck, Elmer Food, Porky mais aussi Titi et Grosminet ou encore Bip Bip et Vil coyote. Une cinquantaine de courts métrages seront ainsi produits, pour déboucher sur un total de près de 1 200 heures de programmes, destinés à être projetés en salle mais aussi sur une multitude de supports. En charge de la production exécutive, Peter Browngardt a présenté les dessins originaux, certains datant des années 1950, dont devront s’inspirer les animateurs. "Notre idée est de revenir à l’esprit originel, celui des années 1940, un mélange d’énergie pure, d’irrévérence et de surréalisme." Un retour aux sources qui ira néanmoins de pair avec une vraie recherche stylistique et graphique afin de casser tout ce qui pourrait ressembler à une certaine uniformité de l’ensemble, lequel sera réalisé entièrement en 2D.
Un premier film, The Curse of Monkey-Bird, projeté à l’état d’animatique, est venu illustrer le propos. Mettant en scène Daffy et Porky à la recherche d’un trésor caché dans un temple secret, sous la garde d’une créature monstrueusement ridicule, il a fait en cinq minutes une démonstration imparable du savoir-faire du studio. Musique, rythme, dialogues et enchaînement de gags se conjuguent avec une efficacité redoutable. Pour autant, le patrimoine historique du studio ne le condamne pas à revisiter uniquement, même brillamment, son passé. D’autres projets ambitieux sont en cours, Warner envisageant de poursuivre la production des films hybrides avec ses propres superhéros.
Calé en salle pour le 27 juillet, Teen Titans Go! to the Movies est une adaptation de la série télévisée de Cartoon Network. Les aventures de Robin, Cyborg, Starfire, Raven et Changelin, une bande d’ados qui se sont mis en tête de sauver le monde. Pour le producteur et réalisateur Peter Rida Michail, l’un des principaux défis a été d’approfondir la caractérisation des personnages, tout en respectant l’humour de la série. Cette adaptation fut aussi l’occasion de mener un travail poussé sur les décors, en termes de textures et de mise en lumière. Et le film comprend trois séquences d’animation traditionnelle, dessinées manuellement.
La productrice exécutive de La grande aventure Lego 2, Jinko Gotoh, est ensuite venue présenter l'avancement du projet prévu pour début 2019, qui intégrera deux nouveaux personnages. Un film conçu par une équipe dont les principaux chefs de poste sont majoritairement féminins.
La présentation s’est conclue par la projection d’un extrait de près de dix minutes du film de Karey Kirkpatrick et Jason Reisig, Yéti & compagnie, daté au 17 octobre. Il ne s’agit pas de partir à la recherche de l’abominable homme des neiges, le scénario ayant choisi le postulat inverse. Vivant sur une montagne au-dessus des nuages, Migo et les siens ont grandi bercés par la légende des petits pieds, qui vivraient bien en dessous dans la vallée, mais que personne n’a jamais vu. Pourtant, un jour, Migo fait la rencontre d’un petit pied. Sa vie en sera à jamais bouleversée.
La réalisation a été l’occasion de repousser encore un peu plus loin les limites techniques. Un logiciel de simulation de neige, baptisé Katioucha, a été spécialement mis au point. Par ailleurs, le problème de l’animation des poils de yétis a été résolu par la mise en place d’une simulation prenant en compte les mouvements de 3,2 millions de mèches. Un cauchemar en termes de calcul, chaque image nécessitant à elle seule 200 heures pour être générée, ce qui a nécessité la construction d’une véritable "ferme de rendu".
Patrice Carré
© crédit photo : Warner Bros. Entertainment Inc.Vous avez déjà un compte
Accès 24 heures
Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici