Cinéma

Annecy 2018 – "Hôtel Transylvanie 3" embarque sans peine son public

Date de publication : 15/06/2018 - 08:25

À nouveau réalisé par Genndy Tartakovsky, le film sort en France le 25 juillet, 12 jours après la sortie américaine.

La projection du troisième film de la franchise, Hôtel Transylvanie : des vacances monstrueuses, à Bonlieu mercredi soir, dans une version non finalisée à 100%, a eu lieu dans l’ambiance habituelle réservée par le public d’Annecy aux grands films des studios américains. Une bonne humeur que n’a pas altérée l’omniprésence, durant la projection, d’une équipe de sécurité intrusive, dont le look était en fin de compte assez semblable à celui de certains personnages à l’écran.

Lors de la présentation sur scène, Genndy Tartakovsky, qui était accompagné de la productrice Michelle Murdocca, a tenu à souligner son plaisir d’être à nouveau dans un lieu qui avait déjà accueilli le premier Hôtel Transylvanie pour une session Work in progress avant de lui offrir l’opportunité de faire une keynote en 2015. Dans ce nouvel opus, coécrit avec Michael McCullers, la petite famille de monstres s’embarque pour une croisière de rêve afin que Drac puisse enfin souffler un peu et savourer ses vacances, lesquelles vont heureusement virer au cauchemar, d’autant que Drac va tomber amoureux de la mauvaise personne.

"La première difficulté était de trouver une histoire qui apporte du nouveau, tout en restant fidèle à cet univers, raconte le cinéaste. Dans le second film, il y avait l’arrivée d’un bébé. Pour le troisième, il fallait creuser davantage cet univers des monstres. L’écriture, c’est vraiment la période que j’adore le plus avec l’animation, quand tout commence à prendre vie sous vos yeux. À ce moment-là, je deviens un simple spectateur. Quand je ris aux éclats, c’est la preuve que cela fonctionne. En outre, étant moi-même animateur, j’aimerais parfois tout faire moi-même. Mais sur un tel projet, il me faudrait avoir au moins une centaine de mains. Par contre, je ne suis pas un fou de technologie. La seule chose importante à mes yeux, c’est que cela rende les films plus simples à faire. Ma philosophie est la même que celle des réalisateurs des Bugs Bunny des années 40. On a juste des outils différents". 

Il a fallu également imaginer de nouveaux monstres, une galerie de personnages dont le compte s’avère quasi impossible à faire. "Le problème c’est que, lors de chaque projection test, on me disait : il faudrait voir celui-là davantage et aussi cet autre". Pour Genndy Tartakovsky, la principale difficulté réside dans la longueur et la complexité des processus de fabrication. "J’ai fait mes propres œuvres tout seul pendant une vingtaine d’années. Et la seule personne que j’écoutais, c’était moi. Mais dans ce type de production, tout est compartimenté. Faire aboutir la moindre nouvelle idée est un combat permanent. L’art et le business ont vraiment du mal à coexister". Les premières projections tests ont commencé très en amont, à peine huit mois après la livraison du scénario. "Les studios testent les projets de plus en plus tôt. Cela a commencé avec le storyboard animé. Mais ce fut une expérience terrible, car on ne peut juger de la qualité d’une scène qu’une fois l’animation entièrement finalisée. Dans un simple storyboard, il manque encore beaucoup d’éléments. La plupart des gens riaient, mais certains trouvaient que certaines scènes ne fonctionnaient pas. Il m’a fallu lutter pied à pied pour convaincre le studio qu’on devait encore retravailler l’ensemble avant de faire des changements importants. C’était vraiment très dur."

Chaque film s’est construit au fur et à mesure, le choix de faire des suites se basant uniquement sur l’accueil du public. Les scores de cet été seront donc déterminants pour un éventuel Hôtel Transylvanie 4, aucune porte n’étant fermée à ce stade. Les deux précédents titres avaient attiré respectivement 1,7 million et 2,3 millions de spectateurs en France.

Patrice Carré
© crédit photo : Sony Animation


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