CONNeXT 2018 - Erwin Provoost (VAF) : "Ce qui ne changera jamais, c’est le besoin de raconter de bonnes histoires"

Le directeur-intendant du Vlaams Audiovisueel Fonds (VAF), qui a succédé à Pierre Drouot en début d’année, revient sur ses 10 premiers mois à la tête du Fonds.

Comment avez-vous vécu vos dix premiers mois à la tête du Vaf ?
En raison de mon passé de producteur, je connaissais déjà bien évidemment les actions du Fonds. Grâce à l’excellent travail de mon prédécesseur, Pierre Drouot, durant les 12 années précédentes, je suis arrivé dans une structure qui fonctionne particulièrement bien. Je vais donc continuer à travailler avec l’équipe en place, dans la continuité de ce qui a été entrepris. Mais mon deuxième constat, c’est que le monde change très vite. Il faut s’y adapter, ce qui va amener le Fonds à devoir intervenir sur d’autres axes. La consommation d’images est devenue énorme, avec une production qui arrive majoritairement des Etats-Unis, en imposant sa propre image du monde. Il est absolument vital de renforcer l’ensemble de notre secteur audiovisuel, d’autant plus que nous sommes un petit pays. Et, bien entendu, cela dépasse largement le simple cadre de la Flandre et de la Belgique toute entière. Nos collègues néerlandais ont plaidé pour que l’on augmente, voire même que l’on double leur budget, et l’Irlande vient de voter des mesures qui vont permettre d’investir 200 M€ en plus dans son industrie audiovisuelle, au cours des dix années à venir. C’est un chantier très important. Plaider cette cause auprès de notre ministre de tutelle et du gouvernement fait donc partie de ma fonction de directeur-intendant. D’autant que ce futur qui se profile est très proche. Certes, il est difficile de prédire ce qui se passera dans dix ans, mais ce qui ne changera jamais, c’est le besoin de raconter de bonnes histoires qui séduisent le public. Il faut donc commencer par renforcer toutes les mesures autour du développement, ce qui signifie engager des moyens supplémentaires. Il faudra également fortement encourager les nouveaux talents.

Cette 3e édition de CONNeXT a été à nouveau construite autour de séances de pitchs, de work in progress et de projections. Avec des nouveautés ?
L’année dernière il avait été décidé de rajouter un volet télévision, en raison du succès croissant de nos séries à l’international. Nous avons encore choisi d’accentuer cette présence cette année, car, sur des territoires comme le nôtre, les financements disponibles sont parfois trop restreints. Nous devons donc nous tourner de plus en plus vers des partenaires étrangers afin de coproduire avec eux nos séries. C’est une nouvelle façon de travailler très bénéfique pour tout le monde.

Vous avez volontairement choisi de maintenir le nombre des invités internationaux à 80 ?
L’an dernier j’étais déjà présent, avec un statut de simple observateur. J’avais déjà été frappé par l’intérêt de l’ensemble des professionnels présents et notamment des étrangers. Par ailleurs tout le monde pouvait se voir et se parler très facilement, notamment au moment des déjeuners. Je pense que Christian De Schutter et son équipe ont trouvé le parfait équilibre en termes de nombre de participants, afin que les échanges restent qualitatifs. Cela serait moins le cas s’il y avait 200 invités, ce qui nous obligerait en outre à les répartir dans des hôtels différents. Cette année nous avons légèrement dépassé le quota que nous nous étions fixés, puisque nous avons invité 95 professionnels étrangers, mais cela n’ira pas plus loin. Nous voulons que CONNeXT reste un moment cosy où l’on peut faire connaissance de l’ensemble des représentants de notre secteur, tant pour le cinéma que la télévision.