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Cinéma

Annecy 2019 - Guillaume Ivernel : "Dans 'Spycies', j’ai injecté ce que j’aime au cinéma, un côté James Bond et de la SF"

Date de publication : 15/06/2019 - 08:50

Après avoir signé Chasseur de dragons et assuré la production artistique de Ballerina, Guillaume Ivernel présentait hier soir au Festival d’Annecy Spycies, un film d’aventure dans lequel un renard espion casse-cou et un rat maladroit vont faire équipe pour déjouer une inquiétante menace climatologique. Rencontre avec un cinéaste atypique.

Comment passe-t-on de Ballerina à Spycies ?
Exactement comme on passe de Chasseurs de dragons à Ballerina. Au fond, ce qui m’intéresse dans l’animation, c’est de pouvoir traiter des sujets différents. J’ai mes propres projets, évidemment, mais j’ai aussi des commandes et ces commandes me permettent de m’aventurer sur des terrains où, sans cela, je n’irais jamais. Je n’aurais pas pensé faire Ballerina : c’est à des années-lumière de mon univers. Quant à Spyces, l’animation avec des animaux, c’est pas trop mon truc… mais quand Lux Populi, un studio chinois de VFX, et le producteur Benoît Luce sont venus me voir avec un script, je me suis dit qu’il fallait tenter le coup.

Lux Populi vous a proposé un scénario clé en mains ?
Il y a quelques années, je m’étais baladé en Chine. J’avais fait le tour des studios et des maisons de production pour voir leur technique et rencontrer des gens. Et j’étais tombé chez Lux Populi, un studio VFX qui avait géré les effets spéciaux du Dernier loup, le film de Jean-Jacques Annaud. On a tout de suite sympathisé et la responsable du studio m’avait parlé de plusieurs projets, dont L’hôpital des animaux, une série au pitch mince, mais très séduisant. Quelques mois plus tard Benoît Luce m’appelle et me dit que Lux Populi cherche à faire L’hôpital des animaux, mais en le faisant évoluer vers un long métrage d’action et d’aventure. Et ils ont pensé à moi pour le réaliser…

Pourquoi avoir accepté ?
Je pensais pouvoir y incorporer mon univers et tenter des choses nouvelles. J’ai donc retravaillé le scénario, et injecté ce que j’aime au cinéma, un côté James Bond et beaucoup de SF. J’ai grandi en regardant du cinéma d’action américain et l’animation japonaise, de Miyazaki à Otomo Katsuhiro en passant par Koji Morimoto, m’a constamment nourri. C’était là que je voulais emmener le film pendant la réécriture avec Davy Mourier. Quand on a commencé à travailler sur le script, la première chose qu’on se soit dite, c’est : "Et si l'on faisait notre Arme fatale !"

À part le scénario, qu’est-ce qui a été réalisé en France et qu’est-ce qui a été fait en Chine ?
Valérie Hadida s’est occupé du character design ; Audrey-Anne Bazard de la direction artistique ; les préviz ont été faites par les Androïds et l’animation a été réalisée chez Jungler. Le reste, c’était en Chine. L’idée de Lux Populi était d’utiliser les meilleurs talents des deux pays.

L’un des attraits du film, c’est le mélange inédit entre un style de décors hyperréaliste et des personnages très cartoon.
C’est vrai que c’est ma marque de fabrique, mon style. Quand j’avais fait les premiers essais de Chasseurs de dragons chez McGuff, les graphistes étaient venus en me disant que mêler des personnages cartoons et des décors très réalistes ça ne marcherait jamais… à la fin des tests, personne ne disait plus rien (sourire).

Le film est atypique dans la production française…
Oui. Et d’ailleurs, je sens bien que la plupart des boîtes de production n’aiment pas trop mon style. En France, pour les longs métrages d’animation, on a plus une culture de cinéma d’auteur. Alors ce mélange des genres, ces influences japonaises et américaines, forcément c’est compliqué. C’est pour ça que je travaille plus souvent à l’étranger. J’étais d’autant plus heureux de travailler avec Eurozoom parce que c’est un distributeur qui connaît bien l’animation japonaise… Ils savent ce qu’ils font et ils ont immédiatement compris ce qu’on avait essayé de faire.

Vous avez vu des films à Annecy ?
Oui : un chef-d’œuvre : J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin. Une claque. Ça me fait plaisir de le revoir ici, parce qu’on a eu un prix tous les deux il y a quelques années. Moi pour Chasseurs de dragons, lui pour l'un de ses courts métrages. J’avais littéralement flashé sur ce mec qui est adorable. Pour la petite histoire, l’un de mes premiers boulots dans l’animation c’était chez Gaumont Animation, avec Marc du Pontavice. Voir ces deux-là réussir un film aussi beau, aussi parfait… Il y a eu dix minutes de standing ovation avant-hier ! J’espère que Clapin repartira avec un prix

Propos recueillis par Gaël Golhen
© crédit photo :


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