Coronavirus : producteurs du cinéma et de l’audiovisuel en appellent au ministre de la Culture sur les assurances
Comme évoqué dans notre édition hebdomadaire du 20 mars, les contrats d’assurance ne couvrent pas les dommages relatifs à l’arrêt des tournages – qui ont tous stoppés, certains avant la mesure de confinement général, d’autres au plus tard le 17 mars –, causés par les mesures de confinement pour lutter contre la propagation de l’épidémie de Covid-19.
Le gouvernement est déjà en train de plancher sur le sujet des assurances dans notre secteur comme nous l’évoquions aussi dans notre édition du 20 mars et comme le ministre de l’Économie Bruno Le Maire en a parlé de manière plus générale pour l'ensemble des secteurs économiques.
Dans notre secteur, des producteurs à titre individuel avaient déjà soulevé le problème, à l’instar de Philippe Rousselet et Éric Jehelmann lors de la suspension de leurs trois productions. Hier, les syndicats de producteurs du cinéma et de l’audiovisuel – API, Satev, Spect, SPFA, SPI, UPC et Uspa – ont adressé hier au ministre de la Culture, Franck Riester, comme l’évoquait aussi ce matin Satellifax, un courrier commun que nous avons pu consulter.
Au-delà de l’urgence sanitaire, évidemment la priorité absolue, les organisations précitées ont ainsi alerté le ministre sur les très graves difficultés que rencontrent les producteurs dans les relations contractuelles avec leurs compagnies d’assurance.
En effet, celles-ci refusent systématiquement, pour tous les types de production et quelle que soit la date de prise d’effet de la garantie, de prendre en charge tout dommage lié au Covid-19.
Autre problème relevé, la couverture de ce risque n’étant désormais plus possible, les producteurs s’inquiètent des conséquences que cela pourraient avoir lors la reprise de l’activité de production, même à l’issue de la période de confinement.
Dans ce contexte, beaucoup de producteurs risquent la faillite.
Alors que le Président de la République a assuré qu’aucune entreprise ne devrait faire faillite en raison du coup d’arrêt économique que connaît le pays et que Bruno Le Maire a appelé les banques et assurances à rester vigilants aux entreprises en difficulté et soutenir celles qui souffrent le plus, ces organisations appellent l’État à les réunir avec les compagnies d’assurance dans les plus brefs délais.
Autre point mentionné dans ce courrier : dans l’hypothèse où les producteurs, individuellement ou collectivement, ne trouveraient pas d’accord avec les assureurs sur les contrats antérieurs à la déclaration de la pandémie, les organisations précitées demandent à l’État un fonds d’indemnisation spécifique permettant de couvrir les conséquences économiques dramatiques pour les sociétés de production audiovisuelles et cinématographiques, des annulations ou reports dus aux dispositions prises pour lutter contre la propagation du Covid-19.
Les syndicats de producteurs rappellent que les secteurs audiovisuels et cinématographiques ont été largement touchés et fragilisés par des mesures d’économie massives opérées notamment au CNC en 2019 et 2020.
Sarah Drouhaud
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