Les coûts de distribution des films français en net recul en 2018
Selon une étude du CNC portant sur les films d’initiative française sortis en 2018, les dépenses liées à leur distribution affichent un net recul sur l’année, quand bien même leur part dans le budget total des œuvres augmente légèrement. L’occasion de prendre le pouls du secteur, avec une perspective sur 10 ans.
Publiée en ligne en fin de semaine dernière, cette étude, à N+2, permet d’analyser avec recul les investissements des distributeurs et éditeurs de films français dans l’Hexagone, et donc de prendre partiellement le pouls du secteur.
Et les chiffres sont parlants. Selon le relevé du CNC, en 2018, donc, 183 films d’initiative française (ou FIF) agréés ont connu les honneurs d’une sortie en salle en France. Un volume en nette baisse en comparaison avec l’exercice précédent en 2017, soit -11,2%. Pour autant, le nombre d’établissements servis en sortie nationale est, pour sa part, en nette augmentation sur la période : +5,2%, soit 221 cinémas en moyenne par film.
Pour le reste, tous les indicateurs sont en repli. Le total des investissements de distribution cumulés sur la période affiche ainsi un recul de 19,1%, à 96,1M€ environ. Le coût moyen de distribution d’un film atteint ainsi 524 900€ environ, soit -8,9% de moins qu’en 2017 (576 400€), mais tout de même supérieur à 2016 (475 200€) et 2015 (485 000€). L’étude relève tout de même que ce coût moyen est 18,7% inférieur à ce qu’il était 10 ans plus tôt, en 2009 (une statistique portant sur 1 836 FIF agréés sur la période).
L'animation à contre-courant
Tous les genres de FIF ne sont pas égaux face au phénomène. Si les fictions suivent la tendance (-8,1%, à 580 300€ par film), les documentaires pour leur part plongent (-32,2%, à 101 900€ par titre). Alors que les films d’animation s’inscrivent en faux, voyant leurs investissements de distribution augmenter sur la période (+24,1%, à 1,01M€ par titre), qui avait toutefois reçu livraison d’une offre plutôt riche, guidée par Astérix - Le secret de la potion magique (photo), Dilili à Paris ou Croc-Blanc, notamment. De même, les œuvres art et essai affichent un recul moins important (-7,2%, à 280 200€ par film) que les films non recommandés (-10,5%, à 893 800€ par titre).
En ce qui concerne la répartition des coûts de distribution, l’étude relève que 4 des 10 plus important postes de dépenses concernent des achats d’espace, l’affichage (22,7% du volume total) et la promotion en salle (16,1%) occupant les deux premières places, devant les VPF (12,4%) et les achats d’espace sur Internet (8,8%). L’étude relève par ailleurs, pour la petite histoire, qu’en 2018, les coûts liés au tirage des copies ont finalement entièrement disparu de ce même top 10.
Enfin, notons que cette publication relève une nette amélioration de la performance des FIF en salle, soulignant que 41% des FIF dégagent un solde positif de leur distribution en salle, hors MG, quand ils n’étaient que 32% dans ce cas en 2009.
Retrouvez l’intégralité de l’étude sur le site du CNC.
Sylvain Devarieux
© crédit photo : SNDVous avez déjà un compte
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