Crise Covid-19 : les producteurs de cinéma et d'audiovisuel saisissent la Fédération bancaire française
Les syndicats de producteurs du cinéma et de l'audiovisuel ainsi que l'Arp, ont saisi la fédération française bancaire sur le sujet de l’accès au crédit des producteurs et de l’obtention de facilités de trésorerie et de reports d’échéances de prêts pour faire face à la crise Covid-19 et puissent envisager la reprise des productions.
En vue d'une reprise des productions après le confinement, les syndicats de producteurs UPC, SPI, Uspa, Api, SPFA, Satev et Spect, ainsi que les auteurs-réalisateurs-producteurs de l'ARP, ont écrit le 6 avril à Maya Atig, directrice générale de la Fédération bancaire française sur la question de l’accès au crédit des producteurs et l’obtention de facilités de trésorerie et de reports d’échéances de prêts.
Ils s'agit pour les sociétés de production "qui supportent le coût social de l’arrêt de leurs activités, en maintenant leurs employés en activité partielle, puissent faire face à la crise COVID-19" de pouvoir reprendre leurs productions normalement après le confinement.
"Au-delà de la terrible crise sanitaire que traverse la France aujourd’hui, les organisations professionnelles d’employeurs du cinéma et de l’audiovisuel signataires du présent courrier, souhaitent solennellement faire appel à la mobilisation et à la solidarité des organismes bancaires pour participer à l’effort collectif national pour la survie du secteur audiovisuel et cinématographique" écrivent les organisations précitées.
"En effet, nos sociétés de production audiovisuelles et cinématographiques indépendantes constituées essentiellement de TPE et de PME sont elles aussi, comme dans de nombreux autres secteurs d’activités, frappées de plein fouet par la crise actuelle et éprouvées par d’importantes difficultés de financement" poursuivent-elles.
"Dans le prolongement des mesures économiques annoncées par le Président de la République et le Ministre de l’Économie ces dernières semaines invitant les banques privées à soutenir les entreprises confrontées à une baisse drastique de leur activité, grâce notamment à l’intervention de l’État, de la Banque de France et à la garantie de BPI France, nous sollicitons l’adoption, en urgence, d’un certain nombre d’engagements collectifs de vos établissements bancaires. Ces mesures, indispensables à la préservation du tissu économique de la production audiovisuelle et cinématographique française, portent principalement sur :
– l’avance des besoins de trésorerie nécessités par le recours à l’activité partielle dans l’attente du remboursement par l’État de l’allocation versée à leurs employés par nos entreprises ;
– la suspension des échéances de remboursement d’emprunt, et ce, "jusqu’à 6 mois et sans pénalités ni frais additionnels", comme annoncé par le Ministre de l’Économie, du fait du décalage des sorties de films en salles et des livraisons des œuvres audiovisuelles ;
– l’annulation des agios et des frais financiers sur les prêts en cours, générés par la crise sanitaire et les retards qu’elle va engendrer ;
– l’accès aux crédits à taux zéro pour résoudre les difficultés de trésorerie".
Sur ce dernier point, le courrier rappelle qu'il "a été précisé que le montant maximal du crédit qui pourrait être obtenu sera de 25% du chiffre d’affaires HT de l’année précédente". Les organisations de producteurs demandant à la Fédération banacaire française "que la base de calcul soit élargie à une partie des produits d’exploitation, de manière à pouvoir prendre en compte les subventions publiques qui viennent compléter les financements privés des œuvres audiovisuelles ou cinématographiques, et sont ainsi au cœur du modèle économique des sociétés de production".
"La mise en œuvre de ces mesures dans les meilleurs délais par l’ensemble de vos organismes bancaires constitue la meilleure garantie pour qu’aucune de nos sociétés adhérentes ne soit livrée au risque de faillite. C’est aussi le gage d’une reprise salutaire de l’activité de production cinématographique et audiovisuelle dès lors que la France sera sortie de cette crise" font valoir les producteurs, qui ont adressé ce courrier en copie au ministre de la Culture, au président et à la Dg de l'Ifcic, au président de BPI France, et aux dirigeants des établissements bancaires du secteur : Cofiloisirs, Coficiné, Neuflize OBC, BNP Paribas, de la Société Générale, du Crédit Agricole et de La Banque Palatine
Le 6 avril, toujours en vue d'une reprise de la production après la sortie du confinement, ces mêmes organisations de la production ont demandé une concertation avec les assurances au président du CNC, Dominique Boutonnat, afin de régler le sujet de la couverture du risque liée à la pandémie.
Sarah Drouhaud
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