Cinéma

Coronavirus : le confinement prolongé jusqu’au 3 mai en Belgique

Date de publication : 16/04/2020 - 14:38

Comme partout ailleurs, le déconfinement sera ensuite progressif, aucun festival ne pouvant notamment être organisé avant le 31 août inclus. Mais l’ensemble des sessions d’aide continue de se tenir, avec des règles assouplies.

Plus personne ne croyait encore à la date butoir initiale du 19 avril. La décision du Conseil National de Sécurité, au sein duquel siègent des représentants du gouvernement fédéral, les ministres-présidents des entités fédérées ainsi que des experts, rendue publique hier soir, de prolonger le confinement jusqu’au 3 mai n’a donc surpris personne. Mais, le calendrier du déconfinement restant entièrement à préciser, la situation a été parfaitement résumée par un titre de notre confrère Le Soir : "La vie d’après débute le 3 mai, mais elle est encore floue".

Seule certitude, les grands rassemblements, dont les festivals, sont interdits jusqu’au 31 août inclus. En prenant acte, le Brussels International Film Festival (BRIFF), dont la 3e édition devait se dérouler du 24 juin au 4 juillet, a aussitôt annoncé son report, mais aussi sa volonté de maintenir la tenue en 2020 d’une édition dont les nouvelles dates restent à fixer. Les salles restent également fermées jusque nouvel ordre. Une prochaine réunion du Conseil National de Sécurité prévue pour le vendredi 24 avril devrait apporter de premières réponses concrètes, en fixant les différentes étapes de reprises d’activité, secteur par secteur.

En attendant le secteur s’organise pour faire face à la crise. La Ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles Bénédicte Linard a approuvé en début de semaine les mesures d’urgence proposées par le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel. Idée de base : augmenter les réserves en trésorerie des acteurs de la chaine de création, en complément des dispositifs déjà mis en place comme l’octroi anticipé des subventions, le maintien de celles-ci même si l’événement prévu n’a pu se tenir ou la création d’un Fonds d’urgence et de soutien doté d’un budget prévisionnel de 8,4 M€ pour la culture.

Ces mesures d’urgence s’articulent autour de trois axes majeurs : la suppression de l’obligation de remboursement des avances sur recettes perçues en 2019, l’allongement des délais d’agrément et de la validité des contrats et enfin une modification relative aux primes d’investissements (qui doivent être réinvesties dans des films Ndlr) dont les montants seront libérés sans obligation de réinvestissement pour les années 2016-2019. Par ailleurs durant la fermeture des salles de cinéma, les visionnages en Vàd seront comptabilisés comme autant d’entrées en salle dans le calcul des primes au réinvestissement.

"A notre échelle il s’agit de faciliter la vie des producteurs, des auteurs et des distributeurs souligne la directrice générale du CCA Jeanne Brunfaut. Ce n’est pas un budget supplémentaire, mais cela correspond à de l’argent auquel nous renonçons afin de permettre notamment aux producteurs de le garder".

Quant aux procédures elles ont été dématérialisées, les différentes commissions travaillant en vidéo-conférences. Le jury du Fonds Séries FWB-RTBF a ainsi soutenu récemment cinq projets dont deux nouveaux qui entrent ainsi en première phase de développement : Rébellion de David Verlant et Frédéric Krivine et Exit de Carl Hansenne, Marie Enthoven et Aurélie Wijnants. Et après la tenue de sa dernière session, le CCA vient de lancer un nouveau dépôt pour le 21 avril. Même dynamique pour Wallimage qui a choisi d’investir un montant record de 1,67 M€ lors de sa 99e session, sa 100e se déroulant fin juin.

Du côté de Screen Brussels on a décidé d’assouplir au maximum les règles, beaucoup de producteurs s’inquiétant de ne plus pouvoir tenir leurs engagements en matière de planning et même de dépenses. "On peut imaginer une difficulté à reconfigurer les équipes initiales au moment ou les tournages vont redémarrer car il y aura sans aucun doute un engorgement. La aussi on est prêt à en discuter avec la profession" souligne le directeur du fonds Noël Magis. Par ailleurs ce dernier a envoyé dès la fin mars un questionnaire, dont l’objectif est d’objectiver l’impact et les conséquences de la crise sanitaire sur l’ensemble du secteur bruxellois. "Nous ferons remonter difficultés et suggestions au gouvernement afin qu’il puisse prendre des mesures adaptées".

Autre sujet d’inquiétude, le tax shelter, essentiel au financement du cinéma et de l’audiovisuel belge et dont bénéficient également de nombreuses coproductions. Si les levées de fonds ont été satisfaisantes lors du premier trimestre, le ralentissement pourrait être nettement perceptible en fin d’année, période traditionnellement faste en la matière, au regard de la récession qui s’annonce. D’ores et déjà le CCA a rallongé d’un an la période de validité des aides afin de donner plus de temps aux producteurs pour réunir l’ensemble de leurs financements.

La Rédaction
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