Disparition de Christophe : ses liens forts avec le cinéma

Principalement connu pour ses chansons comme Aline, Les paradis perdus ou Les mots bleus, Christophe a également laissé son empreinte sur le cinéma français. L’auteur-compositeur-interprète, cinéphile averti, s’est éteint le 16 avril à l’âge de 74 ans, des suites d’un emphysème.

Comme il l’avait confié à Première récemment, Christophe, de son vrai nom Daniel Bevilacqua, fait ses débuts au cinéma dans le court métrage Les Terres rouges. "J'incarnais un taulard, fraîchement sorti de prison du côté d'Aix-en-Provence. Il n'avait qu'une seule obsession : retrouver son rutilant bolide rouge qu'il avait planqué avant d'être enfermé. J'étais jeune, j'ai fait ce court en cinémascope couleur 35mm en petite équipe. Ça durait une vingtaine de minutes et on l'avait présenté dans un cinéma entre les actualités et le film projeté, comme ça se faisait à l'époque."

En 1967, il signe la bande originale de La route de Salina de Gerorges Lautner. Il faudra attendre plusieurs décennies pour que ce cinéphile, il possédait notamment une salle de cinéma chez lui dans laquelle il projetait lui-même des films, renoue avec le 7e art.

Par sa musique tout d’abord, plusieurs de ses chansons accompagnant Les mots bleus d’Alain Corneau (2004). Mais aussi devant la caméra. Il fait ainsi une courte apparition dans Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli (2006), alors que sa chanson Paradis perdus fait partie de la bande originale. Et Yann Le Quellec lui confie le rôle du maire dans son moyen métrage Le quepa sur la Vilni !, qui sera présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2013, et remportera le prix Jean Vigo la même année.

En 2014, Christophe compose et interprète la bande originale du film Un fils de de HPG dans lequel il fait une apparition. Il a aussi composé celle du téléfilm Tirez sur le caviste d'Emmanuelle Bercot (2009), de Arrête ou je continue de Sophie Fillières (2014), de Par accident de Camille Fontaine (2015), ou encore de M, le 1er long métrage de Sara Forestier en tant que réalisatrice.

En 2019, il compose la bande originale de Jeanne de Bruno Dumont, qui lui vaudra une nomination aux Lumières de la presse internationale. Il joue également un petit rôle dans le film.

Parmi les nombreux hommages venus saluer la mémoire de l’artiste, celui de Franck Riester, le ministre de la Culture, qui a écrit sur Twitter "Ses mots, ses mélodies et sa voix nous ont transportés, nous ont émus. Avec la disparition de Christophe, la chanson française perd une part de son âme, mais le bleu doux-amer de ses chansons est indélébile. Je pense à sa femme et à sa fille."