Annecy 2020 online - Le studio Magical Society, qui réunit Joann Sfar et Aton Soumache, mis en orbite
(Exclusif) - Au sein de On Entertainment (groupe Mediawan), Joann’s Sfar Magical Society réunit le prolifique auteur et le producteur. La présentation de Petit Vampire, en compétition à Annecy, est l’occasion de dévoiler la signature visuelle de ce mini-studio et d’en présenter la ligne éditoriale.
Annoncée au printemps 2019, l’association entre Joann Sfar et Aton Soumache via Mediawan prend son envol. Après que le studio ait repris en cours de route et finalisé la production de Petit Vampire, ils lancent Joann’s Sfar Magical Society, une signature, dont le visuel (photo) et le logo animé (ci-dessous) sont dévoilés, qui a vocation à porter l’univers de Joann Sfar en s’appuyant sur un savoir-faire industriel, et avec une ambition internationale .
Joann Sfar nous raconte comment il s’est rapproché d’Aton Soumache : "Aton et moi nous croisons depuis plus dizaine d’années dans le métier. Et moi, j’ai toujours rêvé en audiovisuel d’avoir la même approche globale que j’ai dans mes livres. Dans le rapport que j’entretiens avec les éditeurs, tout le monde comprend que mes livres correspondent les uns aux autres, même s’ils s’adressent à des tranches d’âges différentes et des publics différents, il y a l’idée d’un "multivers". En audiovisuel, il est difficile de mettre ça au point sans avoir des moyens exceptionnels et sans avoir une ambition internationale. Et je crois que mon envie de narrateur a rencontré l’ambition presque industrielle d’Aton. C’est-à-dire celle de ne pas rougir face à nos amis Japonais ou Américains quand on veut mettre sur pieds un univers qui va se développer sous forme de films, de séries, de dessins animés et pour un peu tous les publics. A part lui, je ne vois pas qui aurait pu m’aider à construire une folie pareille ! Mais ça me semble très cohérent d’utiliser les habitudes de l’édition, en bande dessinée ou en roman, pour l’audiovisuel. Aujourd’hui, on consomme de l’audiovisuel à la maison avec la même exigence que pour lire un roman ou une bande-dessinée, c’est-à-dire avec des suites, des personnages qui se correspondent, etc. Et l’époque me semble-t-il se prête beaucoup à ça."
"Joann a un univers incroyable, une sorte de cosmogonie, des univers interconnectés, un foisonnement exceptionnel et des ambitions dans tous les genres, et avec toutes les techniques – 3D, 2D, de l’hybride, etc… Donc depuis un an, nous avons mis en place un studio, qui accueille aussi les meilleurs talents avec les meilleurs outils pour répondre à cette ambition hors normes à l’écriture, au développement visuel, à la technique. Joann a Magical Society un peu comme un JJ Abrahams a son Bad Robot" explique Aton Soumache .
Lui a donc apporté son savoir-faire industriel, les moyens de Mediawan, l’ambition pour porter la vision de Joann Sfar. "L’évolution des médias, des modes de consommation et le fait que les plateformes permettent d’être moins segmentant pour s’adresser à des cibles très différentes, répondent un peu à l’univers protéiforme de Joann. Son univers à de nombreuses facettes, offre plein d’entrées différentes, et permet d’utiliser diverses techniques et des mises en scènes et des visions différentes, avec un point commun, sa vision. Nous nous en parlons depuis longtemps avec Joann mais nous n’aurions pas pu bâtir cela auparavant dans le contexte des médias. Aujourd’hui, c’est le moment propice avec notamment avec le développement des plateformes, les talents sont plus que jamais au centre des créations. Magical Society répond à cela en réunissant autour de lui des experts, des talents du monde entier. C’est un mini-studio qui offre à Joann un champ des possibles exceptionnel, pour produire, réaliser ou superviser", et cela selon les projets, sachant que Joann Sfar ne compte pas tout réaliser.
A cette heure, une trentaine de talents travaillent aux développements des différents projets de Magical Society. Avec notamment des productrices internationales ou des artistes comme Leo Sanchez, spécialiste de personnages en 3D, Victor Antonov, spécialiste du design ou Adrien Gromelle, déjà chef de l’animation de Petit Vampire.
Quinze projets en développement
Quinze projets sont en phase de développement. "Ce qui m’intéresse le plus est de transposer un personnage de la meilleure manière possible. L’avantage d’avoir l’auteur sous la main est qu’on peut modifier les personnages, des sujets pour les rendre les mieux possible en audiovisuel. Petit Vampire a été l’occasion de se rencontrer et d’adapter mes dessins à une animation "joyeuse et familiale" si je puis dire" poursuit Joann Sfar.
Leur prochain long métrage animé se basera sur le personnage de Renart, issu du roman de Renart mais réinventé pour les éditions Gallimard en bande-dessinée (sortie en septembre). "Le long métrage sera adapté en 3D à la Pixar, mais avec une touche plus européenne, il est plus canaille, plus irrévérencieux, dans des décors du sud de l’Europe. Mon Renart a un côté Georges Brassens tout en puisant dans ce conte de la mythologie médiévale, un peu comme Disney peut le faire, confie Joann Sfar. Il s’adresse d’ailleurs au même public mais à notre façon."
Pour les plus jeunes, Magical Society développe un personnage qui existait aussi en livre, Monsieur Crocodile, qui raconte la vie d’une petite fille à la Nouvelle-Orléans, qui essaye d’acclimater à la vie moderne dans son mobil-home un crocodile. éC’est une leçon de civisme puisqu’elle lui explique ce qu’on a le droit de faire ou ce qu’on n’a pas le droit de faire dans une ville moderne. C’est aussi l’occasion de récréer la Nouvelle-Orléans, une ville à laquelle je suis très attaché".
Une autre série, Monsters' Shrink, elle destinée aux "grandes personnes" dixit Joann Sfar. Elle est développée avec StudioCanal et Canal+ et sans doute d’autres partenaires. Elle est inspirée des romans L’Eternel et Le dernier juif d’Europe dont le personnage principal est Rebecka. "L’histoire se déroule sur la Côte d’Azur, et suit la rencontre entre une psy anglaise et des créatures surnaturelles, avec un sous texte politique évidemment, car le retour des montres aujourd’hui peut vouloir dire toutes sortes de choses. C’est une peu le cœur de notre travail : nous voulons être dans le divertissement quel que soit le public, mais comme dans un livre, il y a un sous texte sans jamais être ennuyeux. J’espère que le public va avoir la trouille, frissonner mais aussi qu’à la fin ça le fasse réfléchir".
Autre gros projet déjà dévoilé, une mini-série live sur le Petit Prince extrêmement ambitieuse visuellement, dont l’objectif est une mise en production en janvier 2021. "Quand on travaille dessus je pense à Superman de Richard Donner. Car c’est l’occasion de faire venir un héros solaire, moderne et positif dans un monde désillusionné".
Sarah Drouhaud
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