Cinéma

Annecy 2020 online - Maybe Movie dégaine "Calamity" en compétition

Date de publication : 15/06/2020 - 10:05

Concourant en compétition, le deuxième long métrage de Rémi Chayé, produit par Henri Magalon, sortira dans les salles le 14 octobre.

Cinq ans après Tout en haut du monde (Prix du public en 2015), Rémi Chayé est de retour au festival d’Annecy, dans sa version numérique, avec le producteur Henri Magalon (Maybe Movies). Ils sont cette fois en compétition pour présenter Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, qui raconte comme Martha Jane est devenu à la fin du 19e siècle la célèbre Calamity Jane.

Le film était heureusement terminé avant le confinement. "Pendant cette période, nous avons travaillé sur tous les éléments de communication avec le distributeur, Gébéka*, et le vendeur international, Indie Sales. L’affiche, le dossier de presse, etc…Et heureusement, nous n’avions pas prévu de sortir Calamity à cette période. Il était déjà daté au 14 octobre 2020. La question s’est posée bien sûr de l’avancer, comme l'ont fait plusieurs longs métrages d'animation notamment, ou de le reculer. Et depuis des films d’animation se sont décalés vers cette date, créant un certain encombrement, mais nous l'avons maintenu. La période sera certes chargée mais la suite l’aurait été encore plus, Noël étant saturé en particulier" raconte Henri Magalon.
L’équipe travaille aussi sur making off qui sera décliné pour la communication digitale et dont des extraits seront insérés dans une featurette auxquels auront accès les accrédités d'Annecy. Car dans cette édition particulière en ligne, le producteur et le distributeur ne montreront pas le film en entier,.  "Seuls les jurys auront accès au film complet. Malgré le système de protection d’Annecy, optimum, par crainte du piratage, nous n’avons pas voulu le proposer à tous les accrédités. Le festival nous a proposé de faire une featurette. Nous montrons 15 minutes avec des extraits inédits du film et un mélange de making off et d’interview pour les accrédités, afin qu’ils aient un aperçu assez vaste puis, nous l’espérons, qu’ils voient le film ensuite en salle". 

Calamity devrait ensuite être présenté dans des festivals qui ne seront pas digitaux, en France et à l'étranger. Parmi les territoires où il a déjà été vendu, il a notamment été cédé au Japon, au même distributeur qui avait distribué le premier long métrage de Rémi Chayé, Tout en haut du monde. « Des Américains qui ont vu les premières images nous ont fait part de leur intérêt, ajoute Henri Magalon. Quand nous avons commencé à développer le sujet de Calamity en 2015, nous nous étions alors posé la question de notre légitimité en tant que Français de s’emparer de cette figure américaine. Et lors de la tournée de Tout en haut du monde aux Etats-Unis, nous avions sondé des Américains, qui trouvaient au contraire l’idée très bonne."

Calamity est une production de 8,390M€ (budget final), montée avec, outre les mandataires précités, Norlum (Danemark), 2 Minutes, France 3 Cinéma, France 3, Canal+, Ciné+, Cinemage, Cofinova, IndeFilms, Cineventure, SG Image 2017, les région Ile-de-France et Nouvelle-Aquitaine, le département de la Charente, l’Eurométropole Strasbourg, l’Avance sur Recettes et l’aide Création Visuelle et Sonore (CNC), 22D Music.

"La seule conséquence concrète du confinement a été que le CNC a arrêté de faire des projections de la commission de la classification pour l’attribution du Visa. Donc nous n’avons pas encore le visa du film, même si une date de projection pour la commission, est maintenant fixée, au 16 juin. Mais ce décalage a des conséquences sur les frais financiers qui s’accumulent. Car nos partenaires ne peuvent nous payer qu'une fois le visa obtenu. Toutefois, dans cette période, nous avons reçu des élans de générosité de la part de nos partenaires. Ils nous ont fait savoir leur volonté d’accompagner très fortement le film en communication lors de la sortie".

A la différence de Tout en haut du monde, où il avait quelque chose de plus grave autour du deuil du grand-père, Calamity est "plus léger, c’est un film d‘aventures autour de cette femme". "Rémi et les scénaristes, Sandra Tosello et Fabrice de Costil, ont tout lu sur Calamity Jane et on fait le tri entre ce qui était avéré et ce qui étaitdéjà fictionné dans son histoire, car elle-même racontait beaucoup d’histoires qui n’étaient pas toujours vraies. Ça leur a donné une liberté de création. Nous avons choisi deux dates validées historiquement par un biographe, quand elle est enfant à 11 ans puis quand elle part vers la conquête de l’Ouest. En les deux, nous avons pu inventer une histoire et raconter comment elle a pu devenir une femme libre à cette époque. Elle n’est pas un personnage militant en fait mais elle a pu s’affirmer en tant une femme".
La richesse de ce personnage et son univers a conduit Henri Magalon à développer avec Rémi Chayé et les deux scénaristes une adaptation de Calamity en série.

Maybe Movies a aussi profité du confinement pour poursuivre le développement de ses projets. Le plus avancé étant Saba, présenté au Cartoon Movie et qui a été retenu dans les sept projets du Pitch Mifa cette année. Ce film en 3D, qui se passe dans les années 30 en Ethiopie, suit une petite fille d’archéologue qui cherche à retrouver son père, kidnappé par les fascistes qui veulent voler le trésor de la reine de Saba. Cette production, de plus de 15M€, sera co-réalisée par Alexis Ducord, coréalisateur de Zombillénium, et Benjamin Massoubre, monteur notamment de Ballerina, de J’ai perdu mon corps ou de SamSam.

La société co-développe aussi avec Ikki Films La métaphysique des tubes, d’après le roman d’Amélie Nothomb (Ed. Albin Michel), un premier long de Liane Cho-Han, chef animateur de Tout en haut du monde notamment. Le projet est en plein écriture.
Egalement en développement, avec Pan Européenne et les Editions Dupuis, l’adaptation de la bande dessinée Les Légendaires en long métrage, que réalisera Guillaume Ivernel, en 3D. Et avec un budget plus modeste l’adaptation en animation du court métrage de Serge Avédikian, Dernier Round à Istanbul. Un projet d’animation adulte.

*Détenu par Hildegarde, propriétaire du Film français

Sarah Drouhaud
© crédit photo : Maybe Movies, Nørlum / Gébéka


L’accès à cet article est réservé aux abonnés.

Vous avez déjà un compte


Accès 24 heures

Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici


Recevez nos alertes email gratuites

s'inscrire