Annecy 2021 - Véronique Encrenaz : "Maintenir un marché physique nous semblait évident"
Date de publication : 15/06/2021 - 08:25
La responsable du Marché International du Film d’Animation revient sur cette édition particulière, d’où seront tirés des enseignements précieux pour l’organisation des futurs Mifa.
Vous avez toujours pensé organiser une édition physique, même partielle du Mifa ?
Maintenir un marché sur place, à Annecy, nous paraissait évident en termes de logique et de stabilité de l’évènement. Un festival sans marché est un peu bancal et l’inverse est tout aussi vrai. Les participants du festival n’auraient pas eu de lieu pour se retrouver entre professionnels. Cela aurait rompu un équilibre. Nous avons donc choisi de maintenir un Mifa physique qui sera dédié aux rencontres. Tout l’Impérial a donc été organisé en lieux de rendez-vous, avec parfois de simples tables, mais aussi des mini-stands. Tout cela sera réparti entre l’ensemble de l’espace exposition mais aussi les salons du 3e étage. Et au 5e se dérouleront tous les formats "Meet the" qui mettent en lien différentes catégories de professionnels : les acheteurs, les programmateurs de festivals ainsi que les instituts du film, les éditeurs, qui viennent présenter des livres à adapter, les producteurs avec le gap financing pour compléter des financements de longs métrages. Certains rendez-vous se dérouleront sur place à l’Impérial et d’autres pourront avoir lieu en ligne. Mais on sent une vraie attente des professionnels envers un retour aux rencontres physiques.
Le pass sanitaire ne sera pas requis pour accéder au Mifa ?
Nous avons choisi de limiter la jauge à 1000 personnes maximum, et même en dessous, à l’intérieur de l’Impérial pour éviter d’y avoir recours.
100% du contenu marché sera disponible en ligne ?
Nous avons en effet fait ce choix par souci de simplification, dans la mesure où nous sommes longtemps restés dans une certaine incertitude par rapport à ce qui pouvait se mettre en place. Mais le fait est que nous pouvons proposer un contenu qui n’a jamais été aussi riche. Cela s’explique par le fait que nous avons effectué un travail d’accompagnement tout au long de l’année, pour aider certains pays à mettre en place des évènements, à développer des projets. Beaucoup voulaient organiser leur visibilité, mettre en avant aussi bien leur industrie que leurs productions. Mais nous avons été obligés de nous limiter. D’une part il fallait éviter que les professionnels ne soient un peu perdus, et d’autre part il faut prendre en compte le temps de traitement de toutes ces vidéos. Et bien sûr il y aura notamment les sessions de pitchs, les Focus. Nous avons engagé beaucoup plus de moyens que l’année dernière, puisque nous avons une équipe qui est quasiment identique en nombre à celle d’une année classique. La difficulté c’est que nous avons un double évènement à gérer : physique et en ligne.
Les contenus resteront visibles combien de temps ?
La plupart le seront jusque décembre. Nous avons voulu cette prolongation car nous avons très bien conscience de la difficulté pour les professionnels de consacrer tout leur temps à ces contenus, contrairement à ce qui se passe quand ils sont présents physiquement. Ce rattrapage sera sans doute utile à beaucoup de monde
Il y aura notamment le nombre habituel de focus ?
Outre une douzaine de Studios Focus, onze Focus seront notamment dédiés à des pays souhaitant mettre en avant leur industrie comme la Corée et la Chine. Même chose pour les pays de la région Asean, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande. Animation UK sera aussi présent, sans doute dans l’optique de rassurer et d’expliquer comment continuer de travailler avec eux après le Brexit. Et nous mettrons aussi en avant le studio Sud-africain Triggerfish, qui va recevoir cette année le Mifa Animation Industry Award.
Et les pitchs atteignent un niveau record ?
En effet. Le fait marquant cette année, c’est une très forte créativité, puisqu’il y aura une vingtaine de sessions. Outre les quatre sessions habituelles des Pitchs Mifa pour les courts, les longs, les séries et la VR, il y aura aussi celle consacrée à l’adaptation de BD lancée l’an dernier et 15 régions ou pays présenteront leur propre session. On compte aussi beaucoup de projets africains, dont six sélectionnés sur place par les professionnels et les artistes. L’ensemble des continents seront représentés.
Le Mifa sera toujours plus ou moins hybride dans les années à venir ?
Oui. Les outils que nous avons mis en place ne datent pas de l’année dernière. Ils existaient déjà mais ont été vraiment découverts en 2020. La vidéothèque, notamment, était déjà en place. Mais elle végétait quelque peu car elle était peu utilisée. C’est un peu la même chose pour le Annecy Network qui permet aux gens de se connecter. Il fonctionnait très bien mais les habitués n’en avaient pas besoin. Tout cela est ressorti l’année dernière. Nous avons identifié des faiblesses sur lesquelles nous avons travaillé car ce sont des outils qui vont perdurer. Après il faut se poser la question du contenu en ligne. Cela fonctionne bien pour les sessions de pitchs, d’autant que les porteurs de projets créent ainsi une vidéo qui peut leur resservir en d’autres circonstances. Bien sûr il faut garder la présentation sur scène devant un public, mais on peut imaginer par la suite de l’assortir aussi d’une vidéo.
Maintenir un marché sur place, à Annecy, nous paraissait évident en termes de logique et de stabilité de l’évènement. Un festival sans marché est un peu bancal et l’inverse est tout aussi vrai. Les participants du festival n’auraient pas eu de lieu pour se retrouver entre professionnels. Cela aurait rompu un équilibre. Nous avons donc choisi de maintenir un Mifa physique qui sera dédié aux rencontres. Tout l’Impérial a donc été organisé en lieux de rendez-vous, avec parfois de simples tables, mais aussi des mini-stands. Tout cela sera réparti entre l’ensemble de l’espace exposition mais aussi les salons du 3e étage. Et au 5e se dérouleront tous les formats "Meet the" qui mettent en lien différentes catégories de professionnels : les acheteurs, les programmateurs de festivals ainsi que les instituts du film, les éditeurs, qui viennent présenter des livres à adapter, les producteurs avec le gap financing pour compléter des financements de longs métrages. Certains rendez-vous se dérouleront sur place à l’Impérial et d’autres pourront avoir lieu en ligne. Mais on sent une vraie attente des professionnels envers un retour aux rencontres physiques.
Le pass sanitaire ne sera pas requis pour accéder au Mifa ?
Nous avons choisi de limiter la jauge à 1000 personnes maximum, et même en dessous, à l’intérieur de l’Impérial pour éviter d’y avoir recours.
100% du contenu marché sera disponible en ligne ?
Nous avons en effet fait ce choix par souci de simplification, dans la mesure où nous sommes longtemps restés dans une certaine incertitude par rapport à ce qui pouvait se mettre en place. Mais le fait est que nous pouvons proposer un contenu qui n’a jamais été aussi riche. Cela s’explique par le fait que nous avons effectué un travail d’accompagnement tout au long de l’année, pour aider certains pays à mettre en place des évènements, à développer des projets. Beaucoup voulaient organiser leur visibilité, mettre en avant aussi bien leur industrie que leurs productions. Mais nous avons été obligés de nous limiter. D’une part il fallait éviter que les professionnels ne soient un peu perdus, et d’autre part il faut prendre en compte le temps de traitement de toutes ces vidéos. Et bien sûr il y aura notamment les sessions de pitchs, les Focus. Nous avons engagé beaucoup plus de moyens que l’année dernière, puisque nous avons une équipe qui est quasiment identique en nombre à celle d’une année classique. La difficulté c’est que nous avons un double évènement à gérer : physique et en ligne.
Les contenus resteront visibles combien de temps ?
La plupart le seront jusque décembre. Nous avons voulu cette prolongation car nous avons très bien conscience de la difficulté pour les professionnels de consacrer tout leur temps à ces contenus, contrairement à ce qui se passe quand ils sont présents physiquement. Ce rattrapage sera sans doute utile à beaucoup de monde
Il y aura notamment le nombre habituel de focus ?
Outre une douzaine de Studios Focus, onze Focus seront notamment dédiés à des pays souhaitant mettre en avant leur industrie comme la Corée et la Chine. Même chose pour les pays de la région Asean, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande. Animation UK sera aussi présent, sans doute dans l’optique de rassurer et d’expliquer comment continuer de travailler avec eux après le Brexit. Et nous mettrons aussi en avant le studio Sud-africain Triggerfish, qui va recevoir cette année le Mifa Animation Industry Award.
Et les pitchs atteignent un niveau record ?
En effet. Le fait marquant cette année, c’est une très forte créativité, puisqu’il y aura une vingtaine de sessions. Outre les quatre sessions habituelles des Pitchs Mifa pour les courts, les longs, les séries et la VR, il y aura aussi celle consacrée à l’adaptation de BD lancée l’an dernier et 15 régions ou pays présenteront leur propre session. On compte aussi beaucoup de projets africains, dont six sélectionnés sur place par les professionnels et les artistes. L’ensemble des continents seront représentés.
Le Mifa sera toujours plus ou moins hybride dans les années à venir ?
Oui. Les outils que nous avons mis en place ne datent pas de l’année dernière. Ils existaient déjà mais ont été vraiment découverts en 2020. La vidéothèque, notamment, était déjà en place. Mais elle végétait quelque peu car elle était peu utilisée. C’est un peu la même chose pour le Annecy Network qui permet aux gens de se connecter. Il fonctionnait très bien mais les habitués n’en avaient pas besoin. Tout cela est ressorti l’année dernière. Nous avons identifié des faiblesses sur lesquelles nous avons travaillé car ce sont des outils qui vont perdurer. Après il faut se poser la question du contenu en ligne. Cela fonctionne bien pour les sessions de pitchs, d’autant que les porteurs de projets créent ainsi une vidéo qui peut leur resservir en d’autres circonstances. Bien sûr il faut garder la présentation sur scène devant un public, mais on peut imaginer par la suite de l’assortir aussi d’une vidéo.
Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo :
L’accès à cet article est réservé aux abonnés.
Vous avez déjà un compte
Accès 24 heures
Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici