Annecy 2021 - WIP Mars Express : "Une articulation entre polar et science-fiction"
Date de publication : 16/06/2021 - 08:20
Réalisé par Jérémie Périn (série Lastman) et produit par Everybody on Deck, ce projet aussi complexe qu’ambitieux, fabriqué entre cinq studios français, nécessite la mise en place d’un pipeline hybride.
Hormis les masques, la jauge réduite de la salle Lamy et les plexiglas séparant sur scène les intervenant, quasiment rien ne distingue les WIP de cette édition 2021, par rapport aux autres, la même ferveur étant au rendez-vous, avec une touche d’émotion supplémentaire cette année. D’autant que le cru de la semaine est tout simplement exceptionnel, notamment côté français, comme en a témoigné la présence de l’équipe de Mars Express. Premier long métrage de Jérémie Périn, réalisateur de la série Lastman, produit par Everybody on Deck (Didier Creste et Gaëlle Bayssière), ce film de science-fiction destiné à un public ado-adulte a déjà fait parler de lui alors qu’il n’était encore qu’au stade de projet.
"L’action se passe en 2200, majoritairement sur la planète mars qui a été colonisée. On y suit deux détectives privés, Aline et Carlos. Le monde est envahi de robots, mais comme ces derniers font peur aux humains, ils ont été bridés. Au début du film, nos deux héros sont missionnés pour retrouver une étudiante qui aurait déplombé (débridé) un robot, ce qui est strictement interdit par la loi. Mais au fur et à mesure de la progression de leur enquête, va se révéler un complot remettant en cause tout le contrat social de cet univers" a résumé d’entrée de jeu Jérémie Périn.
Le scénario a été coécrit par le réalisateur avec Laurent Sarfati. "Cela fait neuf à dix ans aujourd’hui qu’on parle d’écrire un film de science-fiction ensemble" a expliqué ce dernier dans une pastille vidéo. "On est partis assez vite sur des détectives privés sur la planète mars. A la suite du succès de Lastman, Didier Creste son producteur, nous a demandé si on souhaitait écrire le scénario du film. Mais je pensais qu’il fallait d’avantage asseoir la série avant d’en faire un long métrage. Nous avons alors parlé à Didier de notre histoire de détectives et avons commencé à travailler sur les prémices de cette histoire. Et en fin compte, au stade où en est le projet, je pense que nous sommes restés assez fidèles à notre idée de départ".
Le film se présente comme une articulation entre polar et science-fiction. "La SF nous sert avant tout de cadre et d’univers, la structure narrative étant amenée par le polar" a résumé Jérémie Périn qui revendique des influences plus proches de Robocop, 2001 l’odyssée de l’espace, Les Maîtres du temps ou Ghost in the shell que de Star Wars.
Le scénario a été coécrit par le réalisateur avec Laurent Sarfati. "Cela fait neuf à dix ans aujourd’hui qu’on parle d’écrire un film de science-fiction ensemble" a expliqué ce dernier dans une pastille vidéo. "On est partis assez vite sur des détectives privés sur la planète mars. A la suite du succès de Lastman, Didier Creste son producteur, nous a demandé si on souhaitait écrire le scénario du film. Mais je pensais qu’il fallait d’avantage asseoir la série avant d’en faire un long métrage. Nous avons alors parlé à Didier de notre histoire de détectives et avons commencé à travailler sur les prémices de cette histoire. Et en fin compte, au stade où en est le projet, je pense que nous sommes restés assez fidèles à notre idée de départ".
Le film se présente comme une articulation entre polar et science-fiction. "La SF nous sert avant tout de cadre et d’univers, la structure narrative étant amenée par le polar" a résumé Jérémie Périn qui revendique des influences plus proches de Robocop, 2001 l’odyssée de l’espace, Les Maîtres du temps ou Ghost in the shell que de Star Wars.
"Nous nous sommes donnés plusieurs étapes à partir de la présentation du projet au Cartoon Movie. Le financer au mieux tout en faisant en sorte que Jérémie puisse avancer avec une micro-équipe sur la fabrication d’un animatique. Le budget est de 7,5 M€ sur lesquels nous avons pour le moment réuni 5,5 M€" a précisé Didier Creste. L’obtention de l’avance sur recettes a été déterminante, permettant de construire le plan de financement, avec le soutien notamment de France 3 Cinéma et de Canal+.
L’animatique a été retravaillé plusieurs fois, notamment du point de vue de son montage image, des voix témoins étant enregistrées assez rapidement. Le directeur artistique et chef décorateur Mikael Robert est intervenu aussi très en amont, pour commencer à réfléchir architecture, urbanisme, voyage spatial et environnement technologique, l’idée étant de rester sur des projections assez réalistes. "Nous avons voulu faire sentir que cette colonisation de la planète mars n’est pas récente. Il faut donner l’impression de différentes strates et surtout pas d’un univers conçu par un seul designer. Il y aura plusieurs générations de robots par exemple".
Jérémie Périn et Mikael Robert sont allés rencontrer le planétologue Sylvain Bouley, grand spécialiste de mars, notamment afin de savoir quel serait le meilleur endroit pour développer une colonie sur la planète rouge. Ce dernier leur a parlé alors du canyon de Noctis, ancien réseau vulcanologique effondré, qui permettrait de faire vivre dans un premier temps les humains dans des grottes à flanc de falaise, le temps de construire des dômes prenant appui sur les rebords des canyons, comme de gigantesques plafonds de verre.
Mars express est un projet technologiquement complexe. De par la volonté de son réalisateur, la 2D sera utilisée pour animer les personnages humains, tandis que les robots seront animés en 3D, soit un calcul opéré par des machines, "les deux cohabitant dans le même monde". Par ailleurs plusieurs logiciels d’animation, dont Blender, seront utilisés. Cinq studios français vont travailler ensemble à sa fabrication : Tchack à Lille, en charge des décors, Gao Shan Pictures, à La Réunion qui s’occupera de la partie 3D en modélisant notamment les robots et les véhicules, Borderline Films à Angoulême qui s’occupera de la partie Grease Pencil dans Blender (2D), Amopix à Strasbourg où sera effectuée une partie du compositing à la fin du film. Un pipeline hybride géré par Je Suis Bien Content à Paris.
En termes de fabrication, le film est en plein layout, l’animation n’ayant pas encore débuté, en dehors de premiers essais poussés. D’une durée estimée à 1h20 à ce stade, il sera distribué par Gebeka* et vendu à l’international par MK2.
*Détenu par Hildegarde, propriétaire du Film français
L’animatique a été retravaillé plusieurs fois, notamment du point de vue de son montage image, des voix témoins étant enregistrées assez rapidement. Le directeur artistique et chef décorateur Mikael Robert est intervenu aussi très en amont, pour commencer à réfléchir architecture, urbanisme, voyage spatial et environnement technologique, l’idée étant de rester sur des projections assez réalistes. "Nous avons voulu faire sentir que cette colonisation de la planète mars n’est pas récente. Il faut donner l’impression de différentes strates et surtout pas d’un univers conçu par un seul designer. Il y aura plusieurs générations de robots par exemple".
Jérémie Périn et Mikael Robert sont allés rencontrer le planétologue Sylvain Bouley, grand spécialiste de mars, notamment afin de savoir quel serait le meilleur endroit pour développer une colonie sur la planète rouge. Ce dernier leur a parlé alors du canyon de Noctis, ancien réseau vulcanologique effondré, qui permettrait de faire vivre dans un premier temps les humains dans des grottes à flanc de falaise, le temps de construire des dômes prenant appui sur les rebords des canyons, comme de gigantesques plafonds de verre.
Mars express est un projet technologiquement complexe. De par la volonté de son réalisateur, la 2D sera utilisée pour animer les personnages humains, tandis que les robots seront animés en 3D, soit un calcul opéré par des machines, "les deux cohabitant dans le même monde". Par ailleurs plusieurs logiciels d’animation, dont Blender, seront utilisés. Cinq studios français vont travailler ensemble à sa fabrication : Tchack à Lille, en charge des décors, Gao Shan Pictures, à La Réunion qui s’occupera de la partie 3D en modélisant notamment les robots et les véhicules, Borderline Films à Angoulême qui s’occupera de la partie Grease Pencil dans Blender (2D), Amopix à Strasbourg où sera effectuée une partie du compositing à la fin du film. Un pipeline hybride géré par Je Suis Bien Content à Paris.
En termes de fabrication, le film est en plein layout, l’animation n’ayant pas encore débuté, en dehors de premiers essais poussés. D’une durée estimée à 1h20 à ce stade, il sera distribué par Gebeka* et vendu à l’international par MK2.
*Détenu par Hildegarde, propriétaire du Film français
Patrice Carré
© crédit photo : Everybody on Deck
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