Annecy 2021 - WIP Le Petit Nicolas : "Un film positif structuré comme un film à sketches"
Date de publication : 17/06/2021 - 08:30
Coproduit par On Kids and Family (France) et Bidibul Productions (Luxembourg), le projet réalisé par Amandine Fredon et Benjamin Massoubre est en cours de production avec une livraison prévue pour le printemps 2022.
Il y avait la foule des grands jours salle Pierre Lamy à Annecy pour assister au WIP (Work-in-progress) consacré au Petit Nicolas, le film d'animation en 2D co-réalisé par Amandine Fredon et Benjamin Massoubre, et au cours duquel ont été montrées de nombreuses images et séquences d'animation du projet, y compris des storyboards dont un fait par Rémi Chayé. La fabrication du film a démarré en début de semaine. Il devrait être prêt pour le printemps prochain. "Ce projet avait été initié par Anne Goscinny [la fille de René Goscinny, NDR], explique Amandine Fredon, co-réalisatrice. Il était question au début de mélanger des images d'archives et des morceaux d'animation. Mais les archives n'étaient pas d'excellente qualité, aussi l'animation a été privilégiée. En s'attaquant à un film comme celui-ci, on savait qu'on s'attaquait à deux monuments de la culture française : René Goscinny et Jean-Jacques Sempé. De plus, il y a 222 histoires du Petit Nicolas, il a fallu choisir." Anne Goscinny est présente en permanence à toutes les étapes de l'avancée de la production.
De son côté, Benjamin Massoubre a souligné que le scénario "est assez exigeant. Toute l'idée a été de conserver les histoires courtes. Et dans le film nous allons voir Sempé et Goscinny, de façon animée, en train de créer les personnages. On basculera, tout au long du film vers l'espace consacré aux histoires du Petit Nicolas. Peu à peu, le personnage de Nicolas va s'adresser à ses créateurs. En faisant ainsi, on va découvrir des éléments de biographie des créateurs. C'est en abordant cet angle et les traumatismes de leur enfance respective qu'on apprend pourquoi ils ont créé le Petit Nicolas qui est quand même un personnage idéal de l'enfance."
Structuré comme un film à sketches, Le Petit Nicolas se "veut un film positif, avec de la comédie musicale à l'intérieur par exemple", reprend Amandine Fredon. Et Benjamin Massoubre de préciser avoir "travaillé sur l'émotion et l'empathie. Le film est construit comme un ballet. Avec, pour les parties mettant en avant les auteurs, un tournage classique (champ-contrechamp, etc...) et pour les parties du Petit Nicolas, des plans beaucoup plus larges. Il fallait dissocier les deux univers."
Pour Fursy Teyssier, directeur artistique sur le projet, "il a d'abord fallu comprendre comment Sempé dessinait : à la plume, en N&B, avec beaucoup d'épure et de lignes claires. Il y a également beaucoup de vides dans les planches. L'enjeu a consisté à mettre en forme horizontale des dessins qui, à l'origine, sont en forme verticale. Nous avons utilisé parfois des décors décalqués de Sempé. Ensuite, nous avons souhaité mettre de la couleur. Ainsi faisant, nous avons eu l'impression de trahir l'oeuvre originale qui est exclusivement en N&B. C'est pourquoi nous avons choisi l'aquarelle avec des couleurs légères et sobres."
Enfin, Juliette Laurent, directrice de l'animation sur le projet, a mis en avant les problématiques "vis-à-vis des personnages. Nous avons fait le tri dans les codes graphiques de Sempé. Et nous avons gardé le côté organique du dessin du Petit Nicolas, ainsi que le rapport d'échelle entre les enfants et les adultes." Photoshop et Harmony ont été les logiciels utilisés. Les studios mis à contribution sont Gao Shan (La Réunion), Train-Train (Lille) et Shan Too, filiale de Gao Shan, qui a intégré un peu plus tôt cette année l'écosystème du Pôle Image Magelis d'Angoulême.
Présent dans la salle Lamy, Aton Soumache, le producteur français du projet a expliqué que le budget était de 8M€. Les ventes internationales ont été lancée à Cannes 2019 par Charades, son mandataire international, et il est déjà "pré-vendu dans de nombreux territoires", comme l'a confirmé Pierre Mazars, l'un des associés de Charades. Au final, le titre du film devrait être affublé du sous-titre : "Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?".
Vincent Le Leurch
© crédit photo : DR
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