Annecy 2021 - Mickaël Marin : "Il fallait que les professionnels puissent se retrouver"
Date de publication : 19/06/2021 - 08:24
Alors que vient de se clôturer le Mifa hybride et que le festival se dirige vers sa soirée de clôture, le directeur de CITIA fait un premier point sur cette semaine écoulée et évoque les défis que représenteront les éditions futures.
En termes de chiffres, des premières tendances se dégagent ?
Une précision importante au niveau des chiffres. Il est difficile à ce stade de donner un bilan détaillé notamment parce qu’en termes de visionnage, les contenus du marché seront toujours disponibles en ligne pendant longtemps, certains jusque la fin de l’année. Mais pour le moment, nous en sommes à 8000 accrédités, avec en gros une répartition 50-50 entre sur place et en ligne. Donc nous sommes très heureux de ce résultat. Je le répète, le but n’était pas de faire du chiffre. Nous n’étions pas dans cette logique de maintenir un niveau de participation identique de manifestation à manifestation, voire de le dépasser. Après avoir connu 10 ans de forte croissance, nous n’étions pas du tout dans cette optique-là. Il fallait que les professionnels puissent se retrouver et avoir des séances exceptionnelles, comme lors de la projection de Flee par exemple. Car on voit que les réalisateurs et réalisatrices sont heureux de retrouver le public.
Il semble que beaucoup se soient décidés à venir au dernier moment…
Nous le pressentions. Nous savions qui allait venir et nous savions que, la situation s’améliorant sur le plan sanitaire, il allait y avoir des échanges au sein de la communauté. Et il y a eu un effet d’entraînement.
Le Mifa a certes été assez calme mais les exposants notamment disent ne rien regretter car ils étaient venus avant tout pour reprendre contact. C’était l’objectif ?
Parmi les 8000 accréditations il y avait 2336 accrédités Mifa, dont 323 acheteurs, sur place et en ligne. Ils étaient 430 en ligne en 2020. Donc cela reste dans des proportions élevées. Et on a vu que les rendez-vous en ligne fonctionnaient. J’ai eu des messages vendredi car beaucoup de professionnels sont repartis dans l’après-midi. Et ils disent tous "merci de l’avoir organisé car on a pu se retrouver et échanger". D’autant que les gens avaient plus de temps pour prendre leurs rendez-vous. Donc il y a eu vraiment des moments très qualitatifs, ce qui a permis d’aller plus au fond des projets par exemple. D’où certaines annonces en termes de ventes. Autre tendance, il y a eu beaucoup de rendez-vous entre français qui d’habitude se voyaient ailleurs ou à Paris. Car tout avait été stoppé par la pandémie.
Quelle est la participation étrangère ?
Sur place nous avons enregistré 61 nationalités. Une majorité en provenance de la grande Europe, mais ensuite d’autres en provenance d’Afrique et même d’Amérique du nord. Et en ligne 96 nationalités ont participé.
Et le public a répondu présent?
Nous avions créé un pass grand public et nous en avons vendu quasiment 600, chiffre auquel on ne pensait vraiment pas arriver. Nous avions souhaité maintenir les salles périphériques, donc cela a un peu éparpillé la fréquentation, notamment pour les séances du matin. Mais les grandes projections les plus attendues ont fait salle pleine, comme pour La Traversée jeudi. Et il y a eu de grands moments d’émotion avec quelques standing ovation. Marcel Jean l’a bien dit, nous avons cette année un niveau particulièrement élevé dans la sélection.
Vous avez installé aux haras un village du festival. Cela a bien fonctionné ?
Nous voulions le créer déjà l’année dernière, l’idée étant que les festivaliers et le public local puissent se mélanger, de même que les générations puisqu’il y a notamment des enfants. Et symboliquement c’est le futur lieu de la cité du cinéma d’animation. Il est important que les gens d’Annecy en prennent conscience dès maintenant
Et pour le futur, il y a un équilibre à trouver dans une forme hybride. Le danger n’est-il que si tout reste ligne, certains seraient tentés de ne plus venir ?
Exactement. Il faut avant tout que ce soit utile. J’espère qu’à l’avenir, la situation sera plus dégagée afin que nous puissions aborder cela avec plus de sérénité en sortant de l’incertitude dans laquelle nous avons longtemps été plongés. Je pense que le niveau de présentiel déterminera la façon dont nous ajusterons la partie en ligne. Si demain nous nous retrouvons à nouveau avec 12 000 à 13 000 accrédités sur place, il faudra proposer des outils permettant aux professionnels de bien organiser leur présence, voire de rattraper des contenus. Mais en même temps il leur sera difficile de suivre deux Mifa, l’un physique et l’autre en ligne. Car on sait très bien à quel point les agendas se remplissent très vite. Nous allons donc devoir questionner la dimension en ligne. Le principe sera de soutenir les participations sur place en offrant des possibilités de rattrapage. Mais ensuite il va nous falloir déterminer quelle population ne viendra pas et quel type de service lui offrir. A ce stade j’ai le sentiment que les professionnels auront d’avantage à cœur d’être sur place que de travailler depuis leurs bureaux.
Un moment du festival qui vous aura marqué durant cette semaine ?
La soirée du 60e. La présence sur scène des lauréats 2020. C’était simple et humain. C’était comme on voulait le faire et à l’image du festival.
Une précision importante au niveau des chiffres. Il est difficile à ce stade de donner un bilan détaillé notamment parce qu’en termes de visionnage, les contenus du marché seront toujours disponibles en ligne pendant longtemps, certains jusque la fin de l’année. Mais pour le moment, nous en sommes à 8000 accrédités, avec en gros une répartition 50-50 entre sur place et en ligne. Donc nous sommes très heureux de ce résultat. Je le répète, le but n’était pas de faire du chiffre. Nous n’étions pas dans cette logique de maintenir un niveau de participation identique de manifestation à manifestation, voire de le dépasser. Après avoir connu 10 ans de forte croissance, nous n’étions pas du tout dans cette optique-là. Il fallait que les professionnels puissent se retrouver et avoir des séances exceptionnelles, comme lors de la projection de Flee par exemple. Car on voit que les réalisateurs et réalisatrices sont heureux de retrouver le public.
Il semble que beaucoup se soient décidés à venir au dernier moment…
Nous le pressentions. Nous savions qui allait venir et nous savions que, la situation s’améliorant sur le plan sanitaire, il allait y avoir des échanges au sein de la communauté. Et il y a eu un effet d’entraînement.
Le Mifa a certes été assez calme mais les exposants notamment disent ne rien regretter car ils étaient venus avant tout pour reprendre contact. C’était l’objectif ?
Parmi les 8000 accréditations il y avait 2336 accrédités Mifa, dont 323 acheteurs, sur place et en ligne. Ils étaient 430 en ligne en 2020. Donc cela reste dans des proportions élevées. Et on a vu que les rendez-vous en ligne fonctionnaient. J’ai eu des messages vendredi car beaucoup de professionnels sont repartis dans l’après-midi. Et ils disent tous "merci de l’avoir organisé car on a pu se retrouver et échanger". D’autant que les gens avaient plus de temps pour prendre leurs rendez-vous. Donc il y a eu vraiment des moments très qualitatifs, ce qui a permis d’aller plus au fond des projets par exemple. D’où certaines annonces en termes de ventes. Autre tendance, il y a eu beaucoup de rendez-vous entre français qui d’habitude se voyaient ailleurs ou à Paris. Car tout avait été stoppé par la pandémie.
Quelle est la participation étrangère ?
Sur place nous avons enregistré 61 nationalités. Une majorité en provenance de la grande Europe, mais ensuite d’autres en provenance d’Afrique et même d’Amérique du nord. Et en ligne 96 nationalités ont participé.
Et le public a répondu présent?
Nous avions créé un pass grand public et nous en avons vendu quasiment 600, chiffre auquel on ne pensait vraiment pas arriver. Nous avions souhaité maintenir les salles périphériques, donc cela a un peu éparpillé la fréquentation, notamment pour les séances du matin. Mais les grandes projections les plus attendues ont fait salle pleine, comme pour La Traversée jeudi. Et il y a eu de grands moments d’émotion avec quelques standing ovation. Marcel Jean l’a bien dit, nous avons cette année un niveau particulièrement élevé dans la sélection.
Vous avez installé aux haras un village du festival. Cela a bien fonctionné ?
Nous voulions le créer déjà l’année dernière, l’idée étant que les festivaliers et le public local puissent se mélanger, de même que les générations puisqu’il y a notamment des enfants. Et symboliquement c’est le futur lieu de la cité du cinéma d’animation. Il est important que les gens d’Annecy en prennent conscience dès maintenant
Et pour le futur, il y a un équilibre à trouver dans une forme hybride. Le danger n’est-il que si tout reste ligne, certains seraient tentés de ne plus venir ?
Exactement. Il faut avant tout que ce soit utile. J’espère qu’à l’avenir, la situation sera plus dégagée afin que nous puissions aborder cela avec plus de sérénité en sortant de l’incertitude dans laquelle nous avons longtemps été plongés. Je pense que le niveau de présentiel déterminera la façon dont nous ajusterons la partie en ligne. Si demain nous nous retrouvons à nouveau avec 12 000 à 13 000 accrédités sur place, il faudra proposer des outils permettant aux professionnels de bien organiser leur présence, voire de rattraper des contenus. Mais en même temps il leur sera difficile de suivre deux Mifa, l’un physique et l’autre en ligne. Car on sait très bien à quel point les agendas se remplissent très vite. Nous allons donc devoir questionner la dimension en ligne. Le principe sera de soutenir les participations sur place en offrant des possibilités de rattrapage. Mais ensuite il va nous falloir déterminer quelle population ne viendra pas et quel type de service lui offrir. A ce stade j’ai le sentiment que les professionnels auront d’avantage à cœur d’être sur place que de travailler depuis leurs bureaux.
Un moment du festival qui vous aura marqué durant cette semaine ?
La soirée du 60e. La présence sur scène des lauréats 2020. C’était simple et humain. C’était comme on voulait le faire et à l’image du festival.
Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo :
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