Congrès FNCF 2021 - Un plan d'aide de 34 M€ pour le cinéma en réponse aux effets du pass sanitaire
Date de publication : 22/09/2021 - 19:00
- Modifié le 23/09/2021 - 18:57
(Complété le 23/09) - A l’occasion du débat avec les pouvoirs publics au Congrès de la FNCF à Deauville où ont été évoqués de nombreux autres sujets, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a annoncé une enveloppe de 34M€ pour la filière, destinée à faire face aux effets de la mise en œuvre du pass sanitaire dans les salles de cinéma.
Roselyne Bachelot s'était engagée avec Bruno Le Maire, le ministre de l'économie, des finances et de la relance, à dresser le bilan de l'instauration du pass sanitaire sur la fréquentation des salles. Avec la FNCF, les pouvoirs publics ont évalué la perte de fréquentation à 7 millions de spectateurs. "Pour répondre à cette situation exceptionnelle et afin de regarder sereinement vers l'avenir", la ministre est venue annoncer à Deauville la mise en place d'un nouveau plan d'aide pour soutenir les secteurs de l'exploitation, de la distribution et de la production. Ce plan sera doté de 34M€ au total.
Sur cette somme, 27M€ reviendront aux salles de cinéma, selon des modalités à définir par le CNC, et 7 M€ à la production et à la distribution, sous forme de compensation financière via une majoration du soutien automatique pour les films sortis pendant la période de mise en route du pass sanitaire.
Extension du pass sanitaire
Et si le pass sanitaire entre dans les habitudes, les exploitants ont toutefois fait part lors du débat de leur crainte de son extension au moins de 18 ans à partir du 30 septembre et demandé un assouplissement de ses conditions. En marge de son allocution publique, interrogée, Roselyne Bachelot a indiqué que ce sujet "était observé en cellule interministérielle de crise. Nous regardons cela avec beaucoup d’attention. Des mesures d’assouplissements (générales, ndlr) sont étudiées mais il ne faut pas non plus donner d’une sorte de méli-mélo incompréhensible. Si à ce stade (de l’évolution sanitaire), nous sommes plutôt sur une vision optimiste des choses, nous avons été pris à revers plusieurs fois et je ne veux pas donner de faux espoirs sur ce sujet. Et nous sommes aussi pressés que le monde du cinéma et du spectacle vivant de revenir à la normale ".
"Le pass sanitaire a été difficile à mettre en œuvre, il était sans doute imparfait mais le virus n’attend pas. Sinon on aurait dû fermer nos salles de cinémas et de spectacles. On a pensé que ce pass était une incitation forte à la vaccination et le sentiment que pour ceux qui fréquentent les salles, ils étaient protégés », a -t-elle aussi déclaré, ajoutant s’il le fallait que que le pass n’était un dispositif qui avait vocation à être pérenne.
Dans l’après-midi, Carole Scotta, co-présidente de DIRE, membre du BLOC qui réunit notamment producteurs, auteurs et distributeurs, a fait part de l’inquiétude partagée dans ces organisations sur les effets de la mise en place du pass sanitaire, constatant "une polarisation des entrées sur un certain nombre de films", et appelant "à la vigilance sur la préservation de la diversité qui nous est si chère", celle qui a permis il y a un an aux salles de proposer une offre de qualité. Elle a pour cela évoqué l’urgence à reprendre des engagements de programmation. "Nous ne pensons pas que le marché ne peut pas s’autoréguler. Nous sommes aujourd’hui dans la préservation de notre écosystème des films et des cinéastes de demain. Nous sommes très inquiets de l’évolution de semaines en semaines… On fait le tiers des entrées qu’on aurait dû faire" a-t-elle poursuivi. "Si les séances se concentrent sur plus gros films, il s’agit d’une réaction de court terme et non à long terme. Nous aurions tous beaucoup à perdre à ne pas respecter un équilibre de l’offre qui nous engage tous dans le long terme".
Le CNC va reprendre ce sujet des engagements de programmation très rapidement alors que de nouveaux engagements n’avaient pas pu être finalisés juste avant la crise. "La question de la diversité est une préoccupation majeure pour nous. C’est un sujet pour tout de suite", a indiqué le directeur général délégué, Olivier Henrard.
Mise en œuvre de l’enveloppe de 60M€ annoncée avant l’été
Ce nouveau plan d’aide de 34M€ fait suite à la série de mesures financières prises par le gouvernement depuis le début de la crise sanitaire. Roselyne Bachelot a rappelé avant cette annonce qu’au-delà des dispositifs d’aides transversales mis en place par l’Etat, elle s’était battue "à toutes les étapes de la crise pour que des soutiens sectoriels exceptionnels soient dédiés au cinéma. Pour faire face à l’urgence, puis pour accompagner la reprise et pour relancer la filière. L’ampleur de ces soutiens sectoriels déployés par le CNC à hauteur de plus de 400 M€ pour l’ensemble de la filière cinéma/audiovisuel dont 180M€ pour les salles cinéma, a permis d’éviter un scénario noir pour toute la filière. Et ce n’est pas le cas dans de nombreux pays dans le monde. La France compte rester et pour longtemps une grande nation de cinéma" a-t-elle souligné. Un accompagnement financier qui a permis qu’aucune salle de cinéma ne ferme en raison des conséquences de la crise, comme cela a été rappelé à plusieurs reprises, notamment par Richard Patry, le président de la FNCF.
Le CNC, par la voie de son président Dominique Boutonnat (intervenu en début de matinée avant de rejoindre l’Elysée pour une réunion sur les industries culturelles et l’avenir de leur financement) et de Magali Valente, directrice du cinéma, a profité de cette journée pour détailler les quatre dispositifs qu’il a construit pour accompagner les salles avec l’enveloppe de 60M€ annoncée juste avant l’été.
Le premier, et le principal, est une aide transversale de compensation de baisse d’activité, dotée d’environ 51M€. Une aide ouverte depuis septembre pour tous les exploitants y compris ceux gérés en régie directe par des collectivités locales. La répartition de cette enveloppe se fera au prorata des parts de marché de chacun. A ce jour, le CNC a reçu des demandes d’environ 500 cinémas et pour 20M€ engagés. Le Centre voulant assurer un délai de traitement des dossiers court et efficace.
Le deuxième dispositif est une aide de compensation des charges fixes, ciblant les établissements de la grande exploitation, dotée de 7M€, qui vient en complément du dispositif gouvernemental transversal.
Le troisième dispositif s’adresse aux cinémas en situation financière particulièrement difficile et compromettante pour la continuité de leur activité. Il s’agit d’une aide sélective, destinée notamment aux cinémas qui ont commencé leur activité récemment. Dotée de 1M€, elle sera gérée par une commission présidée par Patrick Raude.
Enfin, le quatrième dispositif, est une aide inédite aux ententes et groupements de programmation, afin de compenser leur baisse de leur activité, pour la part de leur activité découlant de la programmation de cinémas indépendants de leur propre entente.
Le CNC veut faire en sorte que ces aides découlant de l’enveloppe de 60M€ soient versées d’ici la fin octobre.
Sanctuarisation de la fenêtre de 4 mois pour les salles
La ministre et le président du CNC ont évoqué différents chantiers menés depuis un an dont l’encadrement des plateformes via la transposition de la directive Droit d’auteur et SMA, et la réforme en voie de finalisation visant à moderniser le financement des œuvres via le décret SMAD, TNT et CAB Sat, avec en corollaire du décret Smad une révision toujours en cours de négociation de la chronologie de médias. Sur ce sujet, ils ont assuré quel que soit "quel que soit l’accord" final sera sanctuarisée la fenêtre de 4 mois pour les salles de cinéma.
Au-delà des soutiens financiers, Roselyne Bachelot a aussi indiqué que cet accompagnement des salles était passé par plusieurs mesures réglementaires. Ainsi un décret du 18 février a prolongé d’un an la validité des autorisations d’ouverture de nouveaux cinémas pour tenir compte de la perturbation des chantiers par la crise sanitaire. Un décret du 17 mai 2021 a relevé de 30 à 60% du chiffre d’affaires des salles le plafond d’aide autorisé pour les collectivités territoriales. Enfin, "un décret examiné hier en Conseil d’Etat et que le Premier ministre signera dans les prochains jours", va prolonger la validité des formules illimitées " en attendant que la situation du secteur se stabilise suffisamment" pour pouvoir les renégocier.
Lutte contre le piratage
Sur les enjeux d’avenir des salles, le président du CNC a listé dans son introduction la lutte contre le piratage, les investissements en matière technologiques et écologiques (sujet sur lequel était consacré la table ronde du matin), et le sujet du retour des jeunes dans les salles et devant des films diversifiés.
A propos du piratage, qui a connu de nouvelles poussées à la faveur des confinements, le gouvernement a renforcé sa lutte dans la loi relative à la régulation et à la protection de l’accès aux œuvres culturelles à l’ère numérique, en passe d’être définitivement adopté. Elle doit permettre de lutter plus efficacement contre les sites miroirs notamment et de créer l’Arcom renforçant les pouvoirs de la Hadopi dans cette nouvelle entité fusionnée avec le CSA. Richard Patry, Nicolas Seydoux bien sûr au titre de président de l’Alpa ainsi que la députée Aurore Bergé présente dans la salle, ont tous rappelé que cela était insuffisant, regrettant que n’aient pas pu être adoptés notamment le dispositif pénal d’amende. "Nous ne renoncerons jamais. Le piratage reste le fléau majeur de cette industrie" a déclaré le président de la FNCF, souhaitant faire de ce sujet une revendication majeure en vie d’année électorale de 2022.
Comme Richard Patry avant lui au nom de l’exploitation, Nicolas Seydoux a profité de cette occasion pour saluer le travail de Benoît Danard, directeur des études, de la statistique et de la prospective au CNC, qui a notamment créer l’Observatoire du piratage, et qui va partir très prochainement à la retraite.
Reconquête du jeune public
L’autre sujet majeur de ces échanges avec les pouvoirs publics était la reconquête du public jeune, alors que les moins de 25 ans vont deux fois moins au cinéma qu’il y a dix ans et y vont quasiment exclusivement pour voir blockbusters américains, a rappelé le président du CNC dans son discours d’introduction.
Et cela d’abord à travers d’abord l’éducation à l’image Ecoles, Collèges et Lycées au cinéma. "Après deux ans d’interruption, il faut que nos élèves retrouvent le chemin du cinéma. Les autres dispositifs doivent nous accompagner mais ils ne doivent pas se substituer aux dispositifs scolaires dans cadre scolaire. Collectivement, nous devons avoir une immense ambition sur ces sujets" a déclaré Richard Patry, alors qu’est en voie d’être généralisé le dispositif jusqu’ici expérimental Maternelles au cinéma à la rentrée 2022 (dispositif jusqu'ici expérimental), et que la Nouvelle Aquitaine expérimente maintenant un dispositif pour les édtudiants. A noter que le niveau d’avant crise était d’1,8 million d’élèves touchés par les dispositifs d’éducation à l'image, soit 15% des élèves scolarisés.
Le CNC a rappelé le lancement de deux actions concrètes en direction des exploitants pour favoriser le retour des 15-25 ans. En mai, un appel à projets pour soutenir les actions de diffusion culturelle innovante auprès des 15-25 ans, pour lequel une première commission va se tenir d’ici la fin octobre; et l’annonce en juillet du fonds Jeunes cinéphiles. Un fonds doté de 5M€, imaginé en lien étroit avec la généralisation du pass culture et destiné à accompagner les exploitants dans des actions ambitieuses et régulières envers le public de 15 à 25 ans, s’appuyant sur un dispositif de communication adapté. L’aide est d’un montant de 8000€ minimum et qui pourrait aller jusqu’au doublement en cas d’ambitions fortes, a précisé Magali Valente. Les exploitants pour y prétendre peuvent s’inscrire d’ici le 31 octobre 2021.
Et si le pass sanitaire entre dans les habitudes, les exploitants ont toutefois fait part lors du débat de leur crainte de son extension au moins de 18 ans à partir du 30 septembre et demandé un assouplissement de ses conditions. En marge de son allocution publique, interrogée, Roselyne Bachelot a indiqué que ce sujet "était observé en cellule interministérielle de crise. Nous regardons cela avec beaucoup d’attention. Des mesures d’assouplissements (générales, ndlr) sont étudiées mais il ne faut pas non plus donner d’une sorte de méli-mélo incompréhensible. Si à ce stade (de l’évolution sanitaire), nous sommes plutôt sur une vision optimiste des choses, nous avons été pris à revers plusieurs fois et je ne veux pas donner de faux espoirs sur ce sujet. Et nous sommes aussi pressés que le monde du cinéma et du spectacle vivant de revenir à la normale ".
"Le pass sanitaire a été difficile à mettre en œuvre, il était sans doute imparfait mais le virus n’attend pas. Sinon on aurait dû fermer nos salles de cinémas et de spectacles. On a pensé que ce pass était une incitation forte à la vaccination et le sentiment que pour ceux qui fréquentent les salles, ils étaient protégés », a -t-elle aussi déclaré, ajoutant s’il le fallait que que le pass n’était un dispositif qui avait vocation à être pérenne.
Dans l’après-midi, Carole Scotta, co-présidente de DIRE, membre du BLOC qui réunit notamment producteurs, auteurs et distributeurs, a fait part de l’inquiétude partagée dans ces organisations sur les effets de la mise en place du pass sanitaire, constatant "une polarisation des entrées sur un certain nombre de films", et appelant "à la vigilance sur la préservation de la diversité qui nous est si chère", celle qui a permis il y a un an aux salles de proposer une offre de qualité. Elle a pour cela évoqué l’urgence à reprendre des engagements de programmation. "Nous ne pensons pas que le marché ne peut pas s’autoréguler. Nous sommes aujourd’hui dans la préservation de notre écosystème des films et des cinéastes de demain. Nous sommes très inquiets de l’évolution de semaines en semaines… On fait le tiers des entrées qu’on aurait dû faire" a-t-elle poursuivi. "Si les séances se concentrent sur plus gros films, il s’agit d’une réaction de court terme et non à long terme. Nous aurions tous beaucoup à perdre à ne pas respecter un équilibre de l’offre qui nous engage tous dans le long terme".
Le CNC va reprendre ce sujet des engagements de programmation très rapidement alors que de nouveaux engagements n’avaient pas pu être finalisés juste avant la crise. "La question de la diversité est une préoccupation majeure pour nous. C’est un sujet pour tout de suite", a indiqué le directeur général délégué, Olivier Henrard.
Mise en œuvre de l’enveloppe de 60M€ annoncée avant l’été
Ce nouveau plan d’aide de 34M€ fait suite à la série de mesures financières prises par le gouvernement depuis le début de la crise sanitaire. Roselyne Bachelot a rappelé avant cette annonce qu’au-delà des dispositifs d’aides transversales mis en place par l’Etat, elle s’était battue "à toutes les étapes de la crise pour que des soutiens sectoriels exceptionnels soient dédiés au cinéma. Pour faire face à l’urgence, puis pour accompagner la reprise et pour relancer la filière. L’ampleur de ces soutiens sectoriels déployés par le CNC à hauteur de plus de 400 M€ pour l’ensemble de la filière cinéma/audiovisuel dont 180M€ pour les salles cinéma, a permis d’éviter un scénario noir pour toute la filière. Et ce n’est pas le cas dans de nombreux pays dans le monde. La France compte rester et pour longtemps une grande nation de cinéma" a-t-elle souligné. Un accompagnement financier qui a permis qu’aucune salle de cinéma ne ferme en raison des conséquences de la crise, comme cela a été rappelé à plusieurs reprises, notamment par Richard Patry, le président de la FNCF.
Le CNC, par la voie de son président Dominique Boutonnat (intervenu en début de matinée avant de rejoindre l’Elysée pour une réunion sur les industries culturelles et l’avenir de leur financement) et de Magali Valente, directrice du cinéma, a profité de cette journée pour détailler les quatre dispositifs qu’il a construit pour accompagner les salles avec l’enveloppe de 60M€ annoncée juste avant l’été.
Le premier, et le principal, est une aide transversale de compensation de baisse d’activité, dotée d’environ 51M€. Une aide ouverte depuis septembre pour tous les exploitants y compris ceux gérés en régie directe par des collectivités locales. La répartition de cette enveloppe se fera au prorata des parts de marché de chacun. A ce jour, le CNC a reçu des demandes d’environ 500 cinémas et pour 20M€ engagés. Le Centre voulant assurer un délai de traitement des dossiers court et efficace.
Le deuxième dispositif est une aide de compensation des charges fixes, ciblant les établissements de la grande exploitation, dotée de 7M€, qui vient en complément du dispositif gouvernemental transversal.
Le troisième dispositif s’adresse aux cinémas en situation financière particulièrement difficile et compromettante pour la continuité de leur activité. Il s’agit d’une aide sélective, destinée notamment aux cinémas qui ont commencé leur activité récemment. Dotée de 1M€, elle sera gérée par une commission présidée par Patrick Raude.
Enfin, le quatrième dispositif, est une aide inédite aux ententes et groupements de programmation, afin de compenser leur baisse de leur activité, pour la part de leur activité découlant de la programmation de cinémas indépendants de leur propre entente.
Le CNC veut faire en sorte que ces aides découlant de l’enveloppe de 60M€ soient versées d’ici la fin octobre.
Sanctuarisation de la fenêtre de 4 mois pour les salles
La ministre et le président du CNC ont évoqué différents chantiers menés depuis un an dont l’encadrement des plateformes via la transposition de la directive Droit d’auteur et SMA, et la réforme en voie de finalisation visant à moderniser le financement des œuvres via le décret SMAD, TNT et CAB Sat, avec en corollaire du décret Smad une révision toujours en cours de négociation de la chronologie de médias. Sur ce sujet, ils ont assuré quel que soit "quel que soit l’accord" final sera sanctuarisée la fenêtre de 4 mois pour les salles de cinéma.
Au-delà des soutiens financiers, Roselyne Bachelot a aussi indiqué que cet accompagnement des salles était passé par plusieurs mesures réglementaires. Ainsi un décret du 18 février a prolongé d’un an la validité des autorisations d’ouverture de nouveaux cinémas pour tenir compte de la perturbation des chantiers par la crise sanitaire. Un décret du 17 mai 2021 a relevé de 30 à 60% du chiffre d’affaires des salles le plafond d’aide autorisé pour les collectivités territoriales. Enfin, "un décret examiné hier en Conseil d’Etat et que le Premier ministre signera dans les prochains jours", va prolonger la validité des formules illimitées " en attendant que la situation du secteur se stabilise suffisamment" pour pouvoir les renégocier.
Lutte contre le piratage
Sur les enjeux d’avenir des salles, le président du CNC a listé dans son introduction la lutte contre le piratage, les investissements en matière technologiques et écologiques (sujet sur lequel était consacré la table ronde du matin), et le sujet du retour des jeunes dans les salles et devant des films diversifiés.
A propos du piratage, qui a connu de nouvelles poussées à la faveur des confinements, le gouvernement a renforcé sa lutte dans la loi relative à la régulation et à la protection de l’accès aux œuvres culturelles à l’ère numérique, en passe d’être définitivement adopté. Elle doit permettre de lutter plus efficacement contre les sites miroirs notamment et de créer l’Arcom renforçant les pouvoirs de la Hadopi dans cette nouvelle entité fusionnée avec le CSA. Richard Patry, Nicolas Seydoux bien sûr au titre de président de l’Alpa ainsi que la députée Aurore Bergé présente dans la salle, ont tous rappelé que cela était insuffisant, regrettant que n’aient pas pu être adoptés notamment le dispositif pénal d’amende. "Nous ne renoncerons jamais. Le piratage reste le fléau majeur de cette industrie" a déclaré le président de la FNCF, souhaitant faire de ce sujet une revendication majeure en vie d’année électorale de 2022.
Comme Richard Patry avant lui au nom de l’exploitation, Nicolas Seydoux a profité de cette occasion pour saluer le travail de Benoît Danard, directeur des études, de la statistique et de la prospective au CNC, qui a notamment créer l’Observatoire du piratage, et qui va partir très prochainement à la retraite.
Reconquête du jeune public
L’autre sujet majeur de ces échanges avec les pouvoirs publics était la reconquête du public jeune, alors que les moins de 25 ans vont deux fois moins au cinéma qu’il y a dix ans et y vont quasiment exclusivement pour voir blockbusters américains, a rappelé le président du CNC dans son discours d’introduction.
Et cela d’abord à travers d’abord l’éducation à l’image Ecoles, Collèges et Lycées au cinéma. "Après deux ans d’interruption, il faut que nos élèves retrouvent le chemin du cinéma. Les autres dispositifs doivent nous accompagner mais ils ne doivent pas se substituer aux dispositifs scolaires dans cadre scolaire. Collectivement, nous devons avoir une immense ambition sur ces sujets" a déclaré Richard Patry, alors qu’est en voie d’être généralisé le dispositif jusqu’ici expérimental Maternelles au cinéma à la rentrée 2022 (dispositif jusqu'ici expérimental), et que la Nouvelle Aquitaine expérimente maintenant un dispositif pour les édtudiants. A noter que le niveau d’avant crise était d’1,8 million d’élèves touchés par les dispositifs d’éducation à l'image, soit 15% des élèves scolarisés.
Le CNC a rappelé le lancement de deux actions concrètes en direction des exploitants pour favoriser le retour des 15-25 ans. En mai, un appel à projets pour soutenir les actions de diffusion culturelle innovante auprès des 15-25 ans, pour lequel une première commission va se tenir d’ici la fin octobre; et l’annonce en juillet du fonds Jeunes cinéphiles. Un fonds doté de 5M€, imaginé en lien étroit avec la généralisation du pass culture et destiné à accompagner les exploitants dans des actions ambitieuses et régulières envers le public de 15 à 25 ans, s’appuyant sur un dispositif de communication adapté. L’aide est d’un montant de 8000€ minimum et qui pourrait aller jusqu’au doublement en cas d’ambitions fortes, a précisé Magali Valente. Les exploitants pour y prétendre peuvent s’inscrire d’ici le 31 octobre 2021.
François Aymé, président de l’Afcae, a partagé la dimension stratégique de cet enjeu de faire revenir les jeunes dans les salles pour voir des films autre que des blockbusters, a plaidé pour que ce dispositif soit relié à celui des médiateurs, postes que financent le CNC et certaines régions depuis 4 ans. Un sujet sur lequel planche le CNC à l’occasion du renouvellement de ses conventions Etat-Région.
Sarah Drouhaud
© crédit photo : SRF via twitter
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