Tribune présidentielle 2022 - "Pour un cinéma de toutes les diversités, destiné à tous les publics" (Victor Hadida, FNEF)
Date de publication : 31/03/2022 - 14:33
À l'approche de l'élection présidentielle, Le film français propose aux organisations professionnelles du cinéma et de l'audiovisuel de prendre la parole sur leurs attentes vis-à-vis du prochain quinquennat. Victor Hadida, président de la FNEF, appelle le prochain gouvernement à "une reconnaissance et un soutien plus résolu" des éditeurs.
Même si la pandémie a mis en lumière l’édition-distribution de films comme le maillon le plus exposé au risque, les décideurs politiques mesurent rarement à quel point les éditeurs jouent un rôle essentiel dans la chaine du cinéma.
Ce sont les acteurs vitaux du financement de la création et de la diffusion des œuvres, les architectes et créateurs de cette plus-value issue du travail d’édition qui confère aux œuvres cette valeur durable et irremplaçable.
La diversité des sociétés et des lignes éditoriales garantit la diversité des œuvres et une fréquentation élevée du public en salles. Les éditeurs de films doivent être mieux connus et reconnus.
Malgré en marché en baisse en 2021, qui n’a cumulé que 96 millions d’entrées en salles, les éditeurs de la FNEF ont injecté dans l’écosystème du cinéma cette même année :
- plus de 145 M€ d’investissement dans le préfinancement des films
- près de 130 M€ de dépenses en frais de sortie
- plus de 40 M€ de contribution à la TSA, provenant des 63 millions d’entrées qu’ils ont réalisées et qui alimentent le fonds de soutien du CNC.
Ils ont maintenu un niveau d’engagement élevé malgré des conditions difficiles.
Notre première demande pour le quinquennat à venir sera par conséquent une reconnaissance et un soutien plus résolu à ce maillon de la chaine du cinéma, qui n’a été que faiblement indemnisé durant la crise, ce qui est une bombe à retardement pour toute la filière. L’Etat doit impérativement intervenir pour rendre l’équation économique des éditeurs- distributeurs soutenable et permettre à toute la filière de conserver sa diversité créative et son rayonnement international.
Il faut pour cela inciter les éditeurs à investir et à commercialiser des films sur tout le spectre de la diversité, permettant ainsi d’apporter aux producteurs les financements dont ils ont besoin et aux salles de cinéma les contenus qui séduiront tous les publics. Cela passe par :
- la mise en place d’un crédit d’impôt sur les frais de sortie des films ;
- une couverture du risque pris par les distributeurs en montants garantis, comme tout partenaire du préfinancement ou à l’instar des SOFICA , par un couloir de récupération sur les autres recettes du film ;
- une réforme de l’art et essai menée à son terme, par exemple en valorisant davantage les salles qui programment des films réellement difficiles ;
- un déplafonnement du fonds de soutien automatique distributeur pour permettre, grâce au succès d’une œuvre de soutenir la politique d’investissement, dans un contexte où les échecs sont plus nombreux.
- une lutte plus résolue contre le piratage à travers la création d’une amende pour les pirates récidivistes. Il serait impensable et insoutenable que le prochain gouvernement ne l’inscrive pas dans ses mesures de première urgence,
- la prolongation des aides covid jusqu’à la réelle sortie de crise : bonification prolongée du fonds de soutien ; bonus au réinvestissement en montants garantis ; traitement plus équitable pour les films étrangers de la diversité, exclus du fonds de soutien malgré leur contribution à la richesse de l’offre en salles, notamment pour les 15-25 ans ;
- des ressources pérennes et directement affectées à l’audiovisuel public pour sécuriser des achats diversifiés auprès des distributeurs.
De telles mesures permettraient concrètement de redonner des perspectives à nos entreprises durement éprouvées par la crise, dans un marché qui peine à retrouver des couleurs et qui voit les succès se polariser sur un nombre limité de films. Comme les analyses l’ont montré, la fréquentation des salles est en baisse malgré des conditions d’exposition semblables aux années précédentes. Il nous faut donc avant tout partir à la reconquête du public manquant :
- en nous appuyant sur une réglementation qui a atteint son point d’équilibre et qui a permis de conjuguer avec succès les enjeux à la fois culturels et industriels de notre filière ;
- en accentuant un effort collectif de promotion de tous les films vers tous les publics ;
- en intensifiant nos efforts d’éducation à l’image et en favorisant l’émergence d’un nouveau cinéma qui saura séduire les plus jeunes.
La FNEF sera particulièrement attentive à la problématique des films les plus fragiles, tout en reconnaissant la contribution des films porteurs à l’économie du secteur et aux ressources du CNC : sans les succès, il n’y a pas de juste équilibre ni de redistribution possible.
Malgré en marché en baisse en 2021, qui n’a cumulé que 96 millions d’entrées en salles, les éditeurs de la FNEF ont injecté dans l’écosystème du cinéma cette même année :
- plus de 145 M€ d’investissement dans le préfinancement des films
- près de 130 M€ de dépenses en frais de sortie
- plus de 40 M€ de contribution à la TSA, provenant des 63 millions d’entrées qu’ils ont réalisées et qui alimentent le fonds de soutien du CNC.
Ils ont maintenu un niveau d’engagement élevé malgré des conditions difficiles.
Notre première demande pour le quinquennat à venir sera par conséquent une reconnaissance et un soutien plus résolu à ce maillon de la chaine du cinéma, qui n’a été que faiblement indemnisé durant la crise, ce qui est une bombe à retardement pour toute la filière. L’Etat doit impérativement intervenir pour rendre l’équation économique des éditeurs- distributeurs soutenable et permettre à toute la filière de conserver sa diversité créative et son rayonnement international.
Il faut pour cela inciter les éditeurs à investir et à commercialiser des films sur tout le spectre de la diversité, permettant ainsi d’apporter aux producteurs les financements dont ils ont besoin et aux salles de cinéma les contenus qui séduiront tous les publics. Cela passe par :
- la mise en place d’un crédit d’impôt sur les frais de sortie des films ;
- une couverture du risque pris par les distributeurs en montants garantis, comme tout partenaire du préfinancement ou à l’instar des SOFICA , par un couloir de récupération sur les autres recettes du film ;
- une réforme de l’art et essai menée à son terme, par exemple en valorisant davantage les salles qui programment des films réellement difficiles ;
- un déplafonnement du fonds de soutien automatique distributeur pour permettre, grâce au succès d’une œuvre de soutenir la politique d’investissement, dans un contexte où les échecs sont plus nombreux.
- une lutte plus résolue contre le piratage à travers la création d’une amende pour les pirates récidivistes. Il serait impensable et insoutenable que le prochain gouvernement ne l’inscrive pas dans ses mesures de première urgence,
- la prolongation des aides covid jusqu’à la réelle sortie de crise : bonification prolongée du fonds de soutien ; bonus au réinvestissement en montants garantis ; traitement plus équitable pour les films étrangers de la diversité, exclus du fonds de soutien malgré leur contribution à la richesse de l’offre en salles, notamment pour les 15-25 ans ;
- des ressources pérennes et directement affectées à l’audiovisuel public pour sécuriser des achats diversifiés auprès des distributeurs.
De telles mesures permettraient concrètement de redonner des perspectives à nos entreprises durement éprouvées par la crise, dans un marché qui peine à retrouver des couleurs et qui voit les succès se polariser sur un nombre limité de films. Comme les analyses l’ont montré, la fréquentation des salles est en baisse malgré des conditions d’exposition semblables aux années précédentes. Il nous faut donc avant tout partir à la reconquête du public manquant :
- en nous appuyant sur une réglementation qui a atteint son point d’équilibre et qui a permis de conjuguer avec succès les enjeux à la fois culturels et industriels de notre filière ;
- en accentuant un effort collectif de promotion de tous les films vers tous les publics ;
- en intensifiant nos efforts d’éducation à l’image et en favorisant l’émergence d’un nouveau cinéma qui saura séduire les plus jeunes.
La FNEF sera particulièrement attentive à la problématique des films les plus fragiles, tout en reconnaissant la contribution des films porteurs à l’économie du secteur et aux ressources du CNC : sans les succès, il n’y a pas de juste équilibre ni de redistribution possible.
Florian Krieg
© crédit photo : DR
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