Cannes 2022 – Emmanuel Agneray producteur du "Parfum vert" : "Les temps sont durs pour la distribution indépendante"
Date de publication : 26/05/2022 - 10:06
Ce troisième film de Nicolas Pariser, qui fera la clôture de la Quinzaine des réalisateurs, se présente comme une comédie d’espionnage qui entraîne ses protagonistes à travers l’Europe.
Troisième long métrage de Nicolas Pariser que vous produisez, une collaboration qui se confirme sur le long terme ?
Oui c’est un travail qui se poursuit avec Nicolas, et bien sûr je m’en réjouis. Bizibi l’accompagne depuis son premier long-métrage, Le Grand Jeu (2015) puis il y a eu Alice et le maire (2019) et enfin Le Parfum Vert. Le Parfum Vert est une comédie d’espionnage contemporaine, très inspirée de certains albums de Tintin. Ces trois films sont très différents en effet, et en même temps il y a beaucoup de points communs, qui font la particularité du cinéma de Nicolas Pariser : liberté de ton, inspiration à la fois dans l’actualité politique et dans sa cinéphilie, gout pour les dialogues, un cinéma à la fois cérébral et divertissant... Produire Nicolas Pariser c’est très stimulant et c’est beaucoup de plaisir
Oui c’est un travail qui se poursuit avec Nicolas, et bien sûr je m’en réjouis. Bizibi l’accompagne depuis son premier long-métrage, Le Grand Jeu (2015) puis il y a eu Alice et le maire (2019) et enfin Le Parfum Vert. Le Parfum Vert est une comédie d’espionnage contemporaine, très inspirée de certains albums de Tintin. Ces trois films sont très différents en effet, et en même temps il y a beaucoup de points communs, qui font la particularité du cinéma de Nicolas Pariser : liberté de ton, inspiration à la fois dans l’actualité politique et dans sa cinéphilie, gout pour les dialogues, un cinéma à la fois cérébral et divertissant... Produire Nicolas Pariser c’est très stimulant et c’est beaucoup de plaisir
Quelles ont été les différentes étapes de production du Parfum vert ?
Les étapes clés ont été, notamment, l’accompagnement de l’écriture du scénario, et en parallèle le choix des comédiens (qui s’est fait très en amont de l’écriture). Nicolas a écrit en ayant en tête Sandrine Kiberkain et Vincent Lacoste, qui ont l’un et l’autre assez vite exprimé disons une envie de travailler avec Nicolas sur cette histoire de Parfum Vert. Puis le choix du distributeur et du vendeur international. Le réalisateur, le scénario, le casting, et le succès d’Alice et le maire, font que nous avons eu la chance d’avoir plusieurs propositions. Et je suis très heureux de démarrer une nouvelle collaboration avec Orange Studio et de retrouver Michel Saint-Jean et toute l’équipe de Diaphana. Après, ça s’est bien passé, France 2 et Canal + nous suivent, ainsi que la région Ile de France. Je regrette vivement que l’Avance sur Recettes ne soit pas des nôtres, à vrai dire je ne comprends pas leur choix... il y a une telle ambition artistique dans ce film, une vraie prise de risque... mais bon c’est ainsi, ça n’est ni la première, ni la dernière fois ! Le film a une identité très européenne, il se déroule en France, en Belgique, et se termine en Hongrie. Nous avons retrouvé Versus, qui coproduit le film pour la Belgique, et nous bénéficions du crédit d’impôt hongrois via la société Laokoon.
Les étapes clés ont été, notamment, l’accompagnement de l’écriture du scénario, et en parallèle le choix des comédiens (qui s’est fait très en amont de l’écriture). Nicolas a écrit en ayant en tête Sandrine Kiberkain et Vincent Lacoste, qui ont l’un et l’autre assez vite exprimé disons une envie de travailler avec Nicolas sur cette histoire de Parfum Vert. Puis le choix du distributeur et du vendeur international. Le réalisateur, le scénario, le casting, et le succès d’Alice et le maire, font que nous avons eu la chance d’avoir plusieurs propositions. Et je suis très heureux de démarrer une nouvelle collaboration avec Orange Studio et de retrouver Michel Saint-Jean et toute l’équipe de Diaphana. Après, ça s’est bien passé, France 2 et Canal + nous suivent, ainsi que la région Ile de France. Je regrette vivement que l’Avance sur Recettes ne soit pas des nôtres, à vrai dire je ne comprends pas leur choix... il y a une telle ambition artistique dans ce film, une vraie prise de risque... mais bon c’est ainsi, ça n’est ni la première, ni la dernière fois ! Le film a une identité très européenne, il se déroule en France, en Belgique, et se termine en Hongrie. Nous avons retrouvé Versus, qui coproduit le film pour la Belgique, et nous bénéficions du crédit d’impôt hongrois via la société Laokoon.
Quels financements avez-vous trouvé ?
En fin de compte Diaphana, Orange Studio, France 2, Canal +, ciné +, la région Ile de France, et un pool de soficas. Versus amène du tax-shelter, la RTBF, Proximus, Be TV-Voo. Et nous avons eu aussi le crédit d’impôt hongrois.
En fin de compte Diaphana, Orange Studio, France 2, Canal +, ciné +, la région Ile de France, et un pool de soficas. Versus amène du tax-shelter, la RTBF, Proximus, Be TV-Voo. Et nous avons eu aussi le crédit d’impôt hongrois.
N’est-ce pas de plus en plus dur de trouver un distributeur ?
De manière classique, Diaphana s’est engagé sur scénario et casting. Mais ils suivaient le travail de Nicolas depuis plusieurs années. Les temps sont durs pour la distribution indépendante, dans un contexte instable et anxiogène. Diaphana fait un travail remarquable, exigeant, régulièrement récompensé par d’excellents résultats au box-office. Pour Le Parfum Vert, j’ai eu la chance de trouver rapidement un excellent distributeur qui prend des risques. Ca n’est évidemment pas toujours le cas. Surtout en ce moment, surtout sur les premiers films.
Au final quel budget avez-vous pu réunir ?
Autour de 7 M €.
Autour de 7 M €.
Où et quand avez-vous tourné ?
Nous avons tourné en France, Belgique, Hongrie d’octobre à décembre 2021. Tournage pas simple, beaucoup de décors, beaucoup de figuration... Mais finalement le plus dur fut de tourner... dans un TGV, et ne parlons pas du Thalys. Sur une ligne régulière, c’est quasiment impossible, trop contraignant. Et aucune rame de TGV n’est prévue à cet effet, mise à disposition sur une ligne abandonnée par exemple. Et pour augmenter la difficulté, il n’y a aucun moyen de récupérer des accessoires de TGV pour reconstitution en studio. Un mystère de la SNCF et de ses partenaires !
Nous avons tourné en France, Belgique, Hongrie d’octobre à décembre 2021. Tournage pas simple, beaucoup de décors, beaucoup de figuration... Mais finalement le plus dur fut de tourner... dans un TGV, et ne parlons pas du Thalys. Sur une ligne régulière, c’est quasiment impossible, trop contraignant. Et aucune rame de TGV n’est prévue à cet effet, mise à disposition sur une ligne abandonnée par exemple. Et pour augmenter la difficulté, il n’y a aucun moyen de récupérer des accessoires de TGV pour reconstitution en studio. Un mystère de la SNCF et de ses partenaires !
Cette nouvelle sélection à la Quinzaine, a une signification particulière vous vous ?
J’adore présenter un film à la Quinzaine, le public y est à la fois exigeant et généreux, très réactif. Pour Alice et le Maire, tout a commencé par une présentation très chaleureuse dans cette salle. Donc en effet, pour Nicolas et moi, c’est quelque chose de spécial de clôturer la Quinzaine cette année. Et bien sûr je remercie Paolo Moretti, Christophe Leparc et leur équipe. Je suis toujours ému par leur petit clip de présentation, avec des photogrammes de films qui sont passé par cette sélection. C’est précieux la quinzaine des réalisateurs.
J’adore présenter un film à la Quinzaine, le public y est à la fois exigeant et généreux, très réactif. Pour Alice et le Maire, tout a commencé par une présentation très chaleureuse dans cette salle. Donc en effet, pour Nicolas et moi, c’est quelque chose de spécial de clôturer la Quinzaine cette année. Et bien sûr je remercie Paolo Moretti, Christophe Leparc et leur équipe. Je suis toujours ému par leur petit clip de présentation, avec des photogrammes de films qui sont passé par cette sélection. C’est précieux la quinzaine des réalisateurs.
Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo : Bizibi
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