Annecy 2022 - Véronique Encrenaz : "Nous avons voulu recréer une dynamique"
Date de publication : 14/06/2022 - 08:05
La responsable du Marché international du film d’Animation fait le point sur cette nouvelle édition, qui se déroule du 14 au 17 juin, et promet d’être particulièrement fréquentée.
En termes de fréquentation tous les voyants sont donc au vert pour le Mifa…
Oui, et nous le ressentions depuis quelque temps, car nos discussions avec la profession ont commencé assez tôt. Dès le début de l’année, nous avons senti chez nos interlocuteurs étrangers une impatience et une envie de voyager, même si la situation sanitaire était encore très incertaine en France. Tout cela s’est confirmé puisque nous allons sur une participation très forte avec beaucoup d’événements. Toutes les délégations habituelles sont présentes et certaines comme l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni ont pris des espaces plus étendus. Il y a eu aussi quelques regroupements sous certaines ombrelles, ce qui fait que nous avons au total 153 stands. Et nous comptons aussi de nouveaux arrivants comme l’Inde, le Nigeria et le Ghana. On remarque également des changements du côté de la présence française. Elle a été longtemps assez institutionnelle, mais à présent il y a de plus en plus de stands avec des entreprises. Et l’espace court métrage est agrémenté cette année d’une programmation avec différentes tribunes du SPI, de l’Agence du court métrage, d’Unifrance et de Miyu Distribution. Cette année a valeur de test, car c’est un espace que nous entendons internationaliser en y amenant plus de partenaires étrangers. Nous y pensions depuis quelque temps et c’est à présent le bon moment pour en faire un espace encore plus identifié dès la prochaine édition du Mifa.
Qu’en est-il de la participation asiatique ?
Les professionnels chinois ont pensé pendant un certain temps envoyer des représentants basés en Europe mais, en fin de compte, cela ne s’est pas fait. Il y aura quand même une importante participation en ligne de la Chine et de Taïwan, mais via le Annecy Network et la vidéothèque, puisque nous ne sommes pas en version hybride cette année. Ce sont des outils qui existaient avant la Covid mais ils étaient assez peu utilisés, ce qui n’est plus le cas à présent, d’autant que nous les avons améliorés. Même ceux qui viennent physiquement au Mifa y ont à présent recours.
Beaucoup d’événements sont prévus ?
Entre 120 et 130. Mais nous en avons toujours eu beaucoup parce que nous sommes assez ciblés. Au vu du nombre d’accrédités toujours plus important, le fait d’adresser chaque événement à des catégories bien spécifiques en multiplie le nombre. Je pense par exemple aux "Meet the", destinés aux producteurs, compositeurs ou éditeurs. Pouvoir enchaîner pendant deux heures des rendez-vous ciblés, par rapport à un choix qu’ils auront pu faire au préalable, correspond exactement à leur demande. Le gap financing par exemple rassemble une douzaine de producteurs qui cherchent des financements complémentaires pour leurs longs métrages. Les "Share with" sont aussi très demandés. Nous avons cette année beaucoup de chaînes et de plateformes, hormis Netflix qui ne tient pas à faire ce type de présentation et a préféré faire un show-case pour mettre en avant ses contenus. Et le recrutement prend aussi une part grandissante puisque plus d’une soixantaine de sessions auront lieu. Elles concernent 48 studios et plus de 6 000 candidatures ont été reçues, ce qui est énorme. Et nous donnons aussi la parole aux recruteurs lors de présentations en salle. Nous l’avions créé en ligne et nous l’avons gardé pour le faire sur place, ayant constaté que cela fonctionnait très bien.
Avez-vous gardé les présentations vidéo pour les pitches ?
Oui, nous les avons maintenues. Même si les pitches se font sur site, leurs présentations vidéo seront accessibles depuis la vidéothèque. Nous nous sommes aperçu que cela permettait aux porteur de projets de beaucoup mieux se préparer et que cela débouchait sur des présentations plus qualitatives, tout en leur offrant une visibilité supplémentaire. Et c’est même un outil qu’ils peuvent utiliser par la suite dans d’autres présentations.
Et l’espace dédié à la réalité virtuelle a également été agrandi…
Avec Arnaud Miquel, qui gère la XR de façon transversale, nous nous sommes rendu compte que les professionnels qui venaient spécifiquement pour ce format, avaient parfois du mal à situer les différents événements, panels et prises de paroles, qui étaient un peu dispersés à travers l’Impérial. Nous avons donc choisi de tout regrouper sur un espace suffisamment grand pour tout accueillir, et notamment les pitches expériences numériques. Ce lieu, installé au premier étage du chapiteau, sera par ailleurs assez proche des stands dédiés aux nouvelles technologies, ce qui devrait permettre des passerelles.
Organiser une édition physique répondait aussi à un besoin des professionnels de se retrouver sur les bords du lac ?
Leur crainte était que nous organisions un marché hybride. Or, dans des événements similaires, nous avons constaté que l’on ne savait plus qui était sur place ou travaillait à distance. Ceux qui arrivaient étaient déçus car les acheteurs n’étaient pas présents physiquement, puisque tout était accessible à distance. Nous avons donc voulu recréer une dynamique qui est bien ressentie. Tout le monde a envie de retrouver cette ambiance si particulière à Annecy. Je pense que les allées du chapiteau vont être très fréquentées.
Le festival est confronté à une arrivée croissante d’œuvres de qualité, au point d’envisager une refonte éventuelle de sa grille de programmation. Constatez-vous le même phénomène pour le Mifa ?
Non, car nous avons reçu à peu près le même nombre de projets pour les pitches, soit 472 cette année. Je pense que les artistes d’un certain nombre de pays ont été moins soutenus que d’autres pour continuer à développer pendant la crise et que certains travaux ont été sans doute suspendus. C’est la preuve que la crise sanitaire a eu des impacts assez lourds, notamment sur le développement, dans certaines régions du monde.
Oui, et nous le ressentions depuis quelque temps, car nos discussions avec la profession ont commencé assez tôt. Dès le début de l’année, nous avons senti chez nos interlocuteurs étrangers une impatience et une envie de voyager, même si la situation sanitaire était encore très incertaine en France. Tout cela s’est confirmé puisque nous allons sur une participation très forte avec beaucoup d’événements. Toutes les délégations habituelles sont présentes et certaines comme l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni ont pris des espaces plus étendus. Il y a eu aussi quelques regroupements sous certaines ombrelles, ce qui fait que nous avons au total 153 stands. Et nous comptons aussi de nouveaux arrivants comme l’Inde, le Nigeria et le Ghana. On remarque également des changements du côté de la présence française. Elle a été longtemps assez institutionnelle, mais à présent il y a de plus en plus de stands avec des entreprises. Et l’espace court métrage est agrémenté cette année d’une programmation avec différentes tribunes du SPI, de l’Agence du court métrage, d’Unifrance et de Miyu Distribution. Cette année a valeur de test, car c’est un espace que nous entendons internationaliser en y amenant plus de partenaires étrangers. Nous y pensions depuis quelque temps et c’est à présent le bon moment pour en faire un espace encore plus identifié dès la prochaine édition du Mifa.
Qu’en est-il de la participation asiatique ?
Les professionnels chinois ont pensé pendant un certain temps envoyer des représentants basés en Europe mais, en fin de compte, cela ne s’est pas fait. Il y aura quand même une importante participation en ligne de la Chine et de Taïwan, mais via le Annecy Network et la vidéothèque, puisque nous ne sommes pas en version hybride cette année. Ce sont des outils qui existaient avant la Covid mais ils étaient assez peu utilisés, ce qui n’est plus le cas à présent, d’autant que nous les avons améliorés. Même ceux qui viennent physiquement au Mifa y ont à présent recours.
Beaucoup d’événements sont prévus ?
Entre 120 et 130. Mais nous en avons toujours eu beaucoup parce que nous sommes assez ciblés. Au vu du nombre d’accrédités toujours plus important, le fait d’adresser chaque événement à des catégories bien spécifiques en multiplie le nombre. Je pense par exemple aux "Meet the", destinés aux producteurs, compositeurs ou éditeurs. Pouvoir enchaîner pendant deux heures des rendez-vous ciblés, par rapport à un choix qu’ils auront pu faire au préalable, correspond exactement à leur demande. Le gap financing par exemple rassemble une douzaine de producteurs qui cherchent des financements complémentaires pour leurs longs métrages. Les "Share with" sont aussi très demandés. Nous avons cette année beaucoup de chaînes et de plateformes, hormis Netflix qui ne tient pas à faire ce type de présentation et a préféré faire un show-case pour mettre en avant ses contenus. Et le recrutement prend aussi une part grandissante puisque plus d’une soixantaine de sessions auront lieu. Elles concernent 48 studios et plus de 6 000 candidatures ont été reçues, ce qui est énorme. Et nous donnons aussi la parole aux recruteurs lors de présentations en salle. Nous l’avions créé en ligne et nous l’avons gardé pour le faire sur place, ayant constaté que cela fonctionnait très bien.
Avez-vous gardé les présentations vidéo pour les pitches ?
Oui, nous les avons maintenues. Même si les pitches se font sur site, leurs présentations vidéo seront accessibles depuis la vidéothèque. Nous nous sommes aperçu que cela permettait aux porteur de projets de beaucoup mieux se préparer et que cela débouchait sur des présentations plus qualitatives, tout en leur offrant une visibilité supplémentaire. Et c’est même un outil qu’ils peuvent utiliser par la suite dans d’autres présentations.
Et l’espace dédié à la réalité virtuelle a également été agrandi…
Avec Arnaud Miquel, qui gère la XR de façon transversale, nous nous sommes rendu compte que les professionnels qui venaient spécifiquement pour ce format, avaient parfois du mal à situer les différents événements, panels et prises de paroles, qui étaient un peu dispersés à travers l’Impérial. Nous avons donc choisi de tout regrouper sur un espace suffisamment grand pour tout accueillir, et notamment les pitches expériences numériques. Ce lieu, installé au premier étage du chapiteau, sera par ailleurs assez proche des stands dédiés aux nouvelles technologies, ce qui devrait permettre des passerelles.
Organiser une édition physique répondait aussi à un besoin des professionnels de se retrouver sur les bords du lac ?
Leur crainte était que nous organisions un marché hybride. Or, dans des événements similaires, nous avons constaté que l’on ne savait plus qui était sur place ou travaillait à distance. Ceux qui arrivaient étaient déçus car les acheteurs n’étaient pas présents physiquement, puisque tout était accessible à distance. Nous avons donc voulu recréer une dynamique qui est bien ressentie. Tout le monde a envie de retrouver cette ambiance si particulière à Annecy. Je pense que les allées du chapiteau vont être très fréquentées.
Le festival est confronté à une arrivée croissante d’œuvres de qualité, au point d’envisager une refonte éventuelle de sa grille de programmation. Constatez-vous le même phénomène pour le Mifa ?
Non, car nous avons reçu à peu près le même nombre de projets pour les pitches, soit 472 cette année. Je pense que les artistes d’un certain nombre de pays ont été moins soutenus que d’autres pour continuer à développer pendant la crise et que certains travaux ont été sans doute suspendus. C’est la preuve que la crise sanitaire a eu des impacts assez lourds, notamment sur le développement, dans certaines régions du monde.
Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo : CITIA
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