Congrès FNCF 2022 - Julien Neutres : "Passer de 80 à 200 médiateurs sur le territoire"
Date de publication : 22/09/2022 - 08:08
Julien Neutres, directeur de la création, des territoires et des publics du CNC, revient pour Le film français sur la politique d'éducation à l'image et les ambitions du CNC.
Quel bilan faites-vous de la politique du CNC en faveur de l'éducation à l'image au cours des dernières années ?
Notre pilier majeur demeure le dispositif "Ma classe au cinéma" (Ecole, Collège et lycéens et apprentis au cinéma). Bien qu'historique, ce dispositif continue de progresser. Nous nous approchons des deux millions d'élèves touchés chaque année, soit 15% de cette classe d'âge. Nous sommes en recherche permanente de nouveaux relais, de nouvelles associations, de nouvelles classes et salles de cinéma.
Nous intensifions ce programme tout en travaillant sur son expansion. Nous avons ouvert deux nouvelles extensions "Maternelle au cinéma", expérimentation devenue pérenne depuis cette rentrée, et "Etudiants au cinéma".
Le budget alloué par le CNC à ce dispositif est en progression constante. Il s'élève aujourd'hui à plus de 2 M€. Le dispositif génère plus de 10 M€ dans les salles de cinéma. C'est un soutien très concret pour le cinéma.
Nous travaillons également sur d'autres façons d'atteindre les jeunes. Nous les impliquons dans la création des œuvres. Cela a été le cas pour le jeu "L'atelier cinéma" pour les classes primaires et les 6e. Depuis l'an dernier, nous avons également lancé le défi "Ecris ta série" pour les lycéens. La première édition a rencontré un vif succès avec plus de 2 300 élèves participants dans 75 départements.
Ces initiatives sont amenées à devenir notre deuxième pilier. Elles reposent sur un réseau d'ateliers d'écriture présents sur l'ensemble du territoire. C'est un travail au long court que nous menons actuellement. Cette politique doit embarquer tous nos partenaires. Elle ne peut pas se faire toute seule.
Cette politique doit avoir une place encore plus prégnante au sein de l'Education nationale. Nous pourrions imaginer en faire, demain, un enseignement obligatoire, avec un temps dédié avec une formation initiale et continue des enseignants et chefs d'établissements.
Notre pilier majeur demeure le dispositif "Ma classe au cinéma" (Ecole, Collège et lycéens et apprentis au cinéma). Bien qu'historique, ce dispositif continue de progresser. Nous nous approchons des deux millions d'élèves touchés chaque année, soit 15% de cette classe d'âge. Nous sommes en recherche permanente de nouveaux relais, de nouvelles associations, de nouvelles classes et salles de cinéma.
Nous intensifions ce programme tout en travaillant sur son expansion. Nous avons ouvert deux nouvelles extensions "Maternelle au cinéma", expérimentation devenue pérenne depuis cette rentrée, et "Etudiants au cinéma".
Le budget alloué par le CNC à ce dispositif est en progression constante. Il s'élève aujourd'hui à plus de 2 M€. Le dispositif génère plus de 10 M€ dans les salles de cinéma. C'est un soutien très concret pour le cinéma.
Nous travaillons également sur d'autres façons d'atteindre les jeunes. Nous les impliquons dans la création des œuvres. Cela a été le cas pour le jeu "L'atelier cinéma" pour les classes primaires et les 6e. Depuis l'an dernier, nous avons également lancé le défi "Ecris ta série" pour les lycéens. La première édition a rencontré un vif succès avec plus de 2 300 élèves participants dans 75 départements.
Ces initiatives sont amenées à devenir notre deuxième pilier. Elles reposent sur un réseau d'ateliers d'écriture présents sur l'ensemble du territoire. C'est un travail au long court que nous menons actuellement. Cette politique doit embarquer tous nos partenaires. Elle ne peut pas se faire toute seule.
Cette politique doit avoir une place encore plus prégnante au sein de l'Education nationale. Nous pourrions imaginer en faire, demain, un enseignement obligatoire, avec un temps dédié avec une formation initiale et continue des enseignants et chefs d'établissements.
Les régions vont également être plus sollicitées.
L'éducation à l'image va avoir une place renforcée dans notre coopération avec les collectivités territoriales. Ce travail collectif est essentiel. Les régions ont un rôle moteur d'aménagement du territoire dans notre secteur.
Cet enjeu est une priorité dans le cadre des nouvelles conventions de coopération. Nous ne signerons pas d'accord avec les régions sans un engagement fort de leur part sur l'éducation à l'image.
Cela se traduit notamment par une politique que nous partageons avec les régions : l'emploi de médiateurs dans les salles de cinéma. Nous croyons beaucoup en l'incarnation et l'animation des salles par des personnes physiques pour s'adresser au jeune public. Notre objectif est de passer de 80 médiateurs actuellement sur l’ensemble du territoire à 200.
Aujourd'hui, beaucoup de régions sont engagées avec des rythmes différents. Trois régions impulsent une dynamique très forte : la Nouvelle-Aquitaine, les Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Elles sont très satisfaites de leur politique en faveur de l'éducation à l'image. Nous allons encore plus approfondir cette approche avec elles. Fort de ce bilan avec ces régions motrices, le CNC va intensifier la promotion de l'éducation à l'image auprès des autres territoires.
Au-delà de ces conventions, nos aides aux salles de cinéma peuvent aussi contribuer à l'éducation à l'image. C'est dans cette optique que nous avons créé le fonds Jeunes cinéphiles. Cette aide supplémentaire aux exploitants leur permet de mettre en place des événements de manière continue et roborative pour le jeune public. Ce soutien va de pair avec un recrutement important de médiateurs. L'ensemble des leviers sont complémentaires.
De nombreux acteurs soulignent des difficultés de mobilité dans des zones mal desservies pour accéder aux salles. Quel regard portez-vous sur cette problématique ?
Il s'agit clairement d'un frein. Les transports peuvent représenter un surcoût par rapport à d'autres zones. Nous ne pouvons pas intervenir directement sur ces sujets. La coopération avec les collectivités territoriales est essentielle en ce sens. Par définition, ces freins sont locaux et demandent une réponse adaptée à chaque territoire. Notre enjeu est d'inciter les collectivités à agir pour trouver des solutions.
Notre objectif reste une généralisation de ces dispositifs. À la sortie de leur cursus scolaire, 100% des jeunes doivent avoir pris part à une action d'éducation à l'image."
L'éducation à l'image, est-elle un levier de reconquête du public sur le long terme ?
C'est effectivement un travail de fond avec la création d'une relation entre le jeune spectateur et la salle de cinéma. Mais l'éducation à l'image a également un apport immédiat. Elle se fait en très grande partie dans les salles de cinéma. Les entrées générées par les deux millions de jeunes chaque année sont loin d'être négligeables.
L'éducation à l'image va avoir une place renforcée dans notre coopération avec les collectivités territoriales. Ce travail collectif est essentiel. Les régions ont un rôle moteur d'aménagement du territoire dans notre secteur.
Cet enjeu est une priorité dans le cadre des nouvelles conventions de coopération. Nous ne signerons pas d'accord avec les régions sans un engagement fort de leur part sur l'éducation à l'image.
Cela se traduit notamment par une politique que nous partageons avec les régions : l'emploi de médiateurs dans les salles de cinéma. Nous croyons beaucoup en l'incarnation et l'animation des salles par des personnes physiques pour s'adresser au jeune public. Notre objectif est de passer de 80 médiateurs actuellement sur l’ensemble du territoire à 200.
Aujourd'hui, beaucoup de régions sont engagées avec des rythmes différents. Trois régions impulsent une dynamique très forte : la Nouvelle-Aquitaine, les Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Elles sont très satisfaites de leur politique en faveur de l'éducation à l'image. Nous allons encore plus approfondir cette approche avec elles. Fort de ce bilan avec ces régions motrices, le CNC va intensifier la promotion de l'éducation à l'image auprès des autres territoires.
Au-delà de ces conventions, nos aides aux salles de cinéma peuvent aussi contribuer à l'éducation à l'image. C'est dans cette optique que nous avons créé le fonds Jeunes cinéphiles. Cette aide supplémentaire aux exploitants leur permet de mettre en place des événements de manière continue et roborative pour le jeune public. Ce soutien va de pair avec un recrutement important de médiateurs. L'ensemble des leviers sont complémentaires.
De nombreux acteurs soulignent des difficultés de mobilité dans des zones mal desservies pour accéder aux salles. Quel regard portez-vous sur cette problématique ?
Il s'agit clairement d'un frein. Les transports peuvent représenter un surcoût par rapport à d'autres zones. Nous ne pouvons pas intervenir directement sur ces sujets. La coopération avec les collectivités territoriales est essentielle en ce sens. Par définition, ces freins sont locaux et demandent une réponse adaptée à chaque territoire. Notre enjeu est d'inciter les collectivités à agir pour trouver des solutions.
Notre objectif reste une généralisation de ces dispositifs. À la sortie de leur cursus scolaire, 100% des jeunes doivent avoir pris part à une action d'éducation à l'image."
L'éducation à l'image, est-elle un levier de reconquête du public sur le long terme ?
C'est effectivement un travail de fond avec la création d'une relation entre le jeune spectateur et la salle de cinéma. Mais l'éducation à l'image a également un apport immédiat. Elle se fait en très grande partie dans les salles de cinéma. Les entrées générées par les deux millions de jeunes chaque année sont loin d'être négligeables.
Florian Krieg
© crédit photo : DR
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