Annecy 2023 - Conférences et tables rondes à volonté

Les conférences partenaires ont débuté dès le lundi par le world summit de Women in Animation, ce séminaire d’une journée entière, dont on peut regretter une composante d’intervenantes majoritairement anglo-saxonne, aucune française n’ayant été invitée à participer aux débats. Ceux-ci étaient centrés sur la thématique "Casser les codes - Redéfinir le genre et le leadership".

Parmi les prises de paroles institutionnelles, le CNC va présenter sa traditionnelle étude sur le secteur et reviendra également sur les lauréats de La Grande Fabrique de l’image, destinée à permettre aux studios français "de partir à la conquête du monde". Unifrance fera une conférence en forme de regards croisés autour de plusieurs expériences d’exportateurs dans la vente internationale qui échangeront autour des spécificités inhérentes à la vente d’animation pour les adultes et la jeunesse. Et le 14 juin, AnimFrance dressera son habituel état des lieux chiffré des grandes tendances du marché et des dossiers majeurs du moment lors d’une rencontre intitulée "La création française fragilisée : comment rebondir ?"

Les grands diffuseurs de l’animation viendront également exposer leurs ambitions et leurs line-up, de France Télévisions au Groupe M6, en passant par Canal+ et Arte. Mediawan Kids & Family viendra une nouvelle fois présenter son actualité et des sessions seront consacrées à l’animation écossaise et saoudienne, cette dernière rencontre étant organisée en collaboration avec l’école des Gobelins. Seront également mises en avant les créatrices canadiennes soutenues par le programme ACE, basé sur un partenariat public-privé, réunissant des partenaires tels que Netflix, Canada Media Fund, Creative BC, Téléfilm Canada, CMPA BC Branch ainsi que des studios d’animation.

Les conférences du Mifa aborderont évidemment le thème incontournable de l’intelligence artificielle mais aussi celui du temps réel dont l’usage commence à se concrétiser, plusieurs films et séries y ayant recours, comme la série Edmond et Lucy, présente dans la compétition films de télévision. Autre tendance forte du moment, le documentaire animé donnera lieu à des échanges autour du potentiel de l'animation, employée comme code narratif, en complément voire sur l'ensemble d'une œuvre documentaire. Car cette dernière peut en effet servir différents objectifs, comme amener de nouvelles esthétiques, transmettre des émotions, illustrer des événements passés sans ou avec peu d'archives documentées et apporter des visions personnelles ou intimes. Et une conférence abordera la stop motion, qui opère actuellement un retour en force, tout en se combinant de mieux en mieux avec les techniques les plus sophistiquées, avec, à la clé des gains de temps et d’argent.

Quant au programme des WIP, il s’avère une nouvelle fois exceptionnel. Sera notamment présenté un projet de long métrage iranien, Juliet and the King, réalisé par Ashkan Rahgozar, et deux mexicains, Frankelda et le prince des épouvantes de Rodolfo et Arturo Ambriz et Batman Azteca: choque de imperios de Juan Meza-Leon, dont l’action se déroule sur fond d’affrontements entre les conquistadores et l’empire Aztèque. Côté français, figurent Dans la forêt sombre et mystérieuse de Vincent Paronnaud et Alexis Ducord, Eugène, le mystère Falleni d’Anaïs Caura, Slocum, le nouveau projet de Jean-François Laguionie, Amélie ou la métaphysique des tubes de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han. Et des producteurs français sont aussi présents en tant que coproducteurs sur Au cœur des ténèbres de Coração das Trevas et Anzu, chat-fantôme de Yoko Kuno et Nobuhiro Yamashita.