Cinéma

Annecy 2023 - "Mars Express", une odyssée de haut vol

Date de publication : 14/06/2023 - 08:10

Projeté en compétition officielle, le film réalisé par Jérémie Périn et produit par Everybody on Deck et Je Suis Bien Content, se présente comme une articulation ambitieuse entre polar et science-fiction.

Premier long métrage de Jérémie Périn, réalisateur de la série Lastman, produit par Everybody on Deck (Didier Creste et Gaëlle Bayssière), ce film de science-fiction destiné à un public ado-adulte fait parler de lui depuis longtemps en raison de son ambition tant en termes de thématique que de production.

"Quand nous avons commencé à monter le film il n’y avait rien en termes d’animation ado-adulte. J’ai perdu mon corps est arrivé après" rappelle Didier Creste. "Mais nous avons eu beaucoup de chances car derrière le succès de Lastman, toutes les planètes se sont alignées puisque l’avance sur recettes a été la première à répondre positivement. Nous l’avons même eu à l’unanimité, ce qui est assez rare car le cinéma d’animation y est assez peu soutenu en général. Il est possible que le fait que Marie Darrieussecq qui présidait alors la commission, vive avec un scientifique l’ait peut-être rendue plus sensible au projet".

Canal+ et France Télévisions s’engagent également sur le projet, suivies par d’autres partenaires et quatre régions, l’Ile de France ne soutenant pas le film "alors que nous y avons fait le plus gros des dépenses" regrette Didier Creste. Et les cinq studios français qui ont travaillé ensemble à la fabrication, sont devenus coproducteurs sous formes de participation, celle de Je Suis Bien Content étant la plus importante. Le budget final est de 8,5 M€, l’ensemble des guichets disponibles en France ayant été mis à contribution.

Mars Express a été un projet technologiquement complexe à fabriquer mêlant 2D et 3D. Tchack via son studio Beaux et Bien Habillés s’est chargé de la plus grande partie des décors, Amopix à Strasbourg a effectué une partie du compositing, Gao Shan Pictures s’est occupé, depuis la Réunion, de la partie 3D en modélisant notamment robots et véhicules et Borderline Films à Angoulême a pris en charge la partie Grease Pencil dans Blender pour la 2D. L’ensemble de ce pipeline hybride a été piloté par Je Suis Bien Content à Paris. "C’était un pipe complexe car chaque plan résulte du travail des cinq studios. Tout retard de livraison de l’un d’entre eux impactait l’ensemble" explique le producteur qui a voulu que le film soit fabriqué à 100% en France.
 
Base visuelle réaliste
L’action se situe en 2220. La planète Mars a été colonisée. Le monde est envahi de robots, mais comme ces derniers font peur aux humains, ils ont été bridés. "Aline Ruby, détective privée obstinée, et Carlos Rivera, réplique androïde de son partenaire décédé voilà cinq ans, se lancent dans une course contre la montre à travers Mars. Ils doivent retrouver Jun Chow, simple étudiante en cybernétique en fuite, avant que les mercenaires assassins qui sont à ses trousses ne l'abattent". Jun Chow aurait en effet débridé un robot, ce qui est strictement interdit par la loi. Mais l’enquête menée par Aline et Carlos va peu à peu révéler l’existence d’un vaste complot.

Le scénario a été coécrit par le réalisateur avec Laurent Sarfati. Afin d’asseoir le film sur une base réaliste au plan visuel, Jérémie Périn et Mikael Robert, son directeur artistique et chef décorateur, qui est intervenu très en amont, sont allés rencontrer le planétologue Sylvain Bouley, grand spécialiste de Mars,  notamment afin de savoir quel serait le meilleur endroit pour développer une colonie sur la planète rouge. Ce dernier leur a parlé alors du canyon de Noctis, ancien réseau vulcanologique effondré, qui permettrait de faire vivre dans un premier temps les humains dans des grottes à flanc de falaise, le temps de construire des dômes prenant appui sur les rebords des canyons, comme de gigantesques plafonds de verre.

Un peu moins de cinq ans se sont écoulés entre la fin de l’écriture et la présentation à Annecy. "Un an d’écriture, un an de financement et près de trois ans de production" résume Didier Creste. Mars Express est distribué par Gebeka qui le sort le 22 novembre, les ventes internationales ayant été prises en charge par MK2.

Patrice Carré
© crédit photo : Everybody on Deck / JSBC


L’accès à cet article est réservé aux abonnés.

Vous avez déjà un compte


Accès 24 heures

Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici


Recevez nos alertes email gratuites

s'inscrire