Cinéma

Annecy 2023 - Le Mexique en force et en couleurs

Date de publication : 14/06/2023 - 08:16

L’affiche de cette édition, signée du réalisateur Jorge R. Gutierrez, qui représente une trajinera (bateau mexicain typique de Xochimilco, canaux construits par les Aztéques au sud de Mexico) arrivant sur le lac d'Annecy, avec à son bord des Mexicains prêts à faire la fête, donne le ton.

Le Mexique succède cette année à la Suisse en tant que pays à l’honneur. Si Guillermo del Toro, qui sera de nouveau présent à Annecy, en est son représentant le plus connu, l’animation mexicaine est en effet foisonnante. La ville de Guadalajara a donné son nom à un courant esthétique emblématique, mais ce n’est pas la seule source d’inspiration. "Je suis allé trois fois au Mexique depuis un an et j’y ai trouvé une effervescence que l’on ne voit pas beaucoup ailleurs" raconte Marcel Jean. "Au festival Pixelatl à Guadalajara règne une ambiance qui s’apparente à celle d’Annecy avec des étudiants et des jeunes professionnels très motivés, prêts à patienter deux heures avant de pouvoir entrer en salle".

Le Mexique est notamment un foyer de la stop motion, comme l’a récemment prouvé le Pinocchio de Guillermo del Toro. Collaboratrice du cinéaste sur son film, la mexicaine Rita Basulto a utilisé cette même technique pour son court métrage Humo, en compétition officielle cette année à Annecy. Par ailleurs de plus en plus de créateurs mexicains travaillent à Hollywood, ne serait-ce qu’en raison de la proximité géographique et d’une barrière linguistique qui tend à s’effacer, la Californie étant devenu l’Etat le moins anglophone du pays. Et l’ensemble du marché latino-américain est très convoité par les plateformes.

Outre une programmation rétrospective, le Mexique sera présent dans la compétition annécienne au travers de trois courts métrages, un film de télévision, un autre de commande et deux WIP longs métrages, Frankelda et le Prince des épouvantes (Frankelda y el principe de los sustos) de Roy Ambriz et Arturo Ambriz et Batman Azteca: Choque de Imperios de Juan Meza-Leon.

Un stand accueillera sur le Mifa plusieurs studios et des écoles comme le SAE Institute México, Escena, Coco School, Itemms, CAAV et Univa et plusieurs conférences seront sous bannière mexicaine. Le 14 juin une rencontre sera notamment consacrée aux opportunités de coproduction avec l’État de Jalisco. Ce dernier, dont la capitale est Guadalajara, se présente en effet comme un carrefour de l’animation, de nombreux studios s’y étant déployés.

Le jury Perspectives sera composé de trois jeunes Mexicains de Guadalajara qui remettront le prix de la Ville d’Annecy pour des courts métrages. Enfin Jorge R. Gutierrez, parrain du Mifa Campus, donnera une masterclass le mardi 13 juin au matin le même jour que Guillermo Del Toro qui abordera "le futur de l’animation" dans la petite salle de Bonlieu en fin d’après-midi.

Détail des neuf programmes

Archéologie mexicaine - Retour aux prémices de l’animation mexicaine, ce programme met en avant des œuvres expérimentales et historiques reflétant la diversité et les étapes importantes dans l'histoire de l'animation au Mexique.

École de Guadalajara - Lieu de naissance de l'une des esthétiques les plus emblématiques de l’animation mexicaine, Guadalajara est une source d’inspiration. Découvrez cette atmosphère unique à travers une sélection d’œuvres de 2001 à 2022.

Mexique indigène - Le paysage culturel mexicain est caractérisé par une grande variété de peuples indigènes. Ce programme nous plonge dans l’histoire du patrimoine des communautés autochtones.

Contes urbains et périurbains - À travers une variété de supports, les films de ce programme saisissent l'essence de la vie dans les villes mexicaines, ils nous donnent un aperçu de la beauté et de la complexité des zones urbaines mexicaines.

Télévision mexicaine - Les codes de la télévision changent et la création de contenu original mexicain émerge sur les petits écrans du pays. Ce programme présente quelques-unes des émissions les plus récentes, notamment la première série d'animation pour la télévision réalisée au Mexique en 1972.

Grandir au Mexique - Ce programme est un regard sur les films qui, au cours des dernières décennies, ont fasciné les jeunes Mexicains à la fois par leurs histoires mais aussi par leur façon de considérer les enfants comme le public exigeant qu'ils sont.

Surréalités : imagerie poétique - À travers la diversité du média animation, cette sélection rend hommage aux artistes expérimentaux qui ont remis en question les récits établis, la structure, le temps et le mouvement, à la recherche d'expression, d'empathie et d'un nouveau langage.

Les histoires encore jamais racontées - Les films de ce programme démontrent l'engagement et l'urgence de l'animation mexicaine à raconter la violence structurelle que traverse le pays et qui perturbe nos corps et nos vies.

Le Mexique à la télévision hollywoodienne - À travers ce programme, découvrez comment le savoir-faire mexicain s’est intégré à la production américaine.

Films mexicains en sélection officielle
En sélection Courts métrages L’officielle :
Carne de Dios, de Patricio Plaza (coproduction Mexique-Argentine)
Fumée (Humo), de Rita Basulto

En sélection Courts métrages Off-Limits :
I Can't Go on Like This by Aria Covamonas from Planet Earth, par Aria Covamonas

En sélection Courts métrages Perspectives :
K8 de Miguel Anaya
Transfert (Trasiego), d'Amanda Woolrich (coproduction Mexique-Canada)

En sélection Films de TV :
Le Show du Dr Gecko (El show del Dr. Gecko "Sex Gender"), de Marcos Almada Rivero

En sélection Films de commande :
Common Seas "Blood Type: Plastic", de Diego Huacuja (coproduction États-Unis-Mexique)

Patrice Carré
© crédit photo : Hasta los huesos © Calavera Films


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