Annecy 2023 - Le CNC dresse les tendances du marché de l'animation
Date de publication : 14/06/2023 - 08:04
Entre une production audiovisuelle à un niveau plus faible qu'à l'accoutumée, une production cinématographique toujours diversifiée bien que limitée et une fréquentation salles en convalescence, les enseignements délivrés par le Centre sur le marché de l'animation ont été riches cette année.
Après une année 2021 exceptionnelle pour l'animation audiovisuelle, l'exercice 2022 revient logiquement à un cycle bas en production. Le niveau est toutefois plus prononcé que prévu. Le Centre national du Cinéma et de l'Image animée recense 221 heures d'animation aidées en 2022, soit le volume horaire le plus faible depuis 2003. Le devis cumulé s'établit à 182,3M€, soit le niveau le plus bas depuis 2015.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette baisse. Les plateformes internationales optent désormais pour une rationalisation de leurs investissements pouvant même jusqu'à entraîner l'annulation de commandes. Confrontés à la baisse du marché publicitaire, les diffuseurs sont également plus vigilants. Par ailleurs, l'investissement d'une chaîne comme TF1 a baissé de façon importante passant de 9,6M€ en 2021 à 3,2M€ en 2022. Le CNC impute ce recul à un effet de décalage des projets dans l'attente des accords interprofessionnels signés en janvier 2023. La saison 6 de Miraculous ou encore la saison 4 de Robin des bois n'ont ainsi pas été comptabilisées dans l'exercice 2022.
Autre phénomène pouvant expliquer le recul du volume de production : l'année 2022 a été caractérisée par des séries comportant moins d'épisodes et un format plus court. Les séries avec moins de 30 épisodes correspondent à 40% des oeuvres produites, soit 11,2 points de plus qu'en 2019.
Si la production aidée a eu un exercice 2022 compliqué, l'activité de prestations est, elle, toujours aussi forte grâce au crédit d'impôt international. 52 œuvres d'animations ont été agréées au crédit d'impôt international en 2022 pour des dépenses en France s'élevant à un niveau record de 189M€ contre 25 œuvres en 2019 pour 92,5M€ de dépenses. Parmi les œuvres éligibles en 2022 figurent la deuxième saison d'Arcane (Fortiche Production) et Super Mario Bros. le film (Illumination Mac Guff).
Avec 45 programmes d'animmation annoncés sur les 12 derniers mois, la France demeure le 3e producteur d'animation audiovisuelle au monde derrière le Japon (252 programmes commandés) et les Etats-Unis (205) dans un contexte de ralentissement des commandes en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest.
Concernant la diffusion des œuvres audiovisuelles, le CNC met en exergue "un changement des habitudes de consommation des enfants qui impacte l’offre". En cinq ans, la durée d’écoute de l’animation chez les enfants de 4 à 14 ans a été divisée par deux. Cette mutation profite aux formats courts mais également aux offres délinéarisées (télévision de rattrapage, VàDA, Avod, chaînes Fast).
Une grande diversité en matière de production cinématographique
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette baisse. Les plateformes internationales optent désormais pour une rationalisation de leurs investissements pouvant même jusqu'à entraîner l'annulation de commandes. Confrontés à la baisse du marché publicitaire, les diffuseurs sont également plus vigilants. Par ailleurs, l'investissement d'une chaîne comme TF1 a baissé de façon importante passant de 9,6M€ en 2021 à 3,2M€ en 2022. Le CNC impute ce recul à un effet de décalage des projets dans l'attente des accords interprofessionnels signés en janvier 2023. La saison 6 de Miraculous ou encore la saison 4 de Robin des bois n'ont ainsi pas été comptabilisées dans l'exercice 2022.
Autre phénomène pouvant expliquer le recul du volume de production : l'année 2022 a été caractérisée par des séries comportant moins d'épisodes et un format plus court. Les séries avec moins de 30 épisodes correspondent à 40% des oeuvres produites, soit 11,2 points de plus qu'en 2019.
Si la production aidée a eu un exercice 2022 compliqué, l'activité de prestations est, elle, toujours aussi forte grâce au crédit d'impôt international. 52 œuvres d'animations ont été agréées au crédit d'impôt international en 2022 pour des dépenses en France s'élevant à un niveau record de 189M€ contre 25 œuvres en 2019 pour 92,5M€ de dépenses. Parmi les œuvres éligibles en 2022 figurent la deuxième saison d'Arcane (Fortiche Production) et Super Mario Bros. le film (Illumination Mac Guff).
Avec 45 programmes d'animmation annoncés sur les 12 derniers mois, la France demeure le 3e producteur d'animation audiovisuelle au monde derrière le Japon (252 programmes commandés) et les Etats-Unis (205) dans un contexte de ralentissement des commandes en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest.
Concernant la diffusion des œuvres audiovisuelles, le CNC met en exergue "un changement des habitudes de consommation des enfants qui impacte l’offre". En cinq ans, la durée d’écoute de l’animation chez les enfants de 4 à 14 ans a été divisée par deux. Cette mutation profite aux formats courts mais également aux offres délinéarisées (télévision de rattrapage, VàDA, Avod, chaînes Fast).
Une grande diversité en matière de production cinématographique
Depuis 2019, la France dépasse le cap des 10 longs métrages agréés chaque année. 2022 ne déroge pas à la règle avec 13 films d'animation agréés – un record – dont 8 films d'initiative française.
Le CNC relève une grande diversité des devis, des techniques d'animation et des publics visés parmi ces films. Dans la même année, on peut ainsi avoir Miraculous – le film, long métrage le plus cher de l'année (devis de 60 M€) mais aussi une œuvre comme Sirocco et le royaume des courants d'air (4,9M€) ou encore Linda veut du poulet (2,69M€).
L'animation demeure le genre le plus cher à produire. Un film d'animation coûte en moyenne 10,24M€ entre 2013 et 2022, contre 5,08M€ pour la fiction. Une différence qui s'explique principalement par les frais techniques dont la sous-traitance (36% des coûts d'un film d'animation contre 12% pour la fiction). Ces budgets plus élevés nécéssitent une intervention plus importante des partenaires étrangers à l'image de la Belgique (53 coproductions entre 2003 et 2022) et du Luxembourg (30 coproductions).
Le CNC relève une grande diversité des devis, des techniques d'animation et des publics visés parmi ces films. Dans la même année, on peut ainsi avoir Miraculous – le film, long métrage le plus cher de l'année (devis de 60 M€) mais aussi une œuvre comme Sirocco et le royaume des courants d'air (4,9M€) ou encore Linda veut du poulet (2,69M€).
L'animation demeure le genre le plus cher à produire. Un film d'animation coûte en moyenne 10,24M€ entre 2013 et 2022, contre 5,08M€ pour la fiction. Une différence qui s'explique principalement par les frais techniques dont la sous-traitance (36% des coûts d'un film d'animation contre 12% pour la fiction). Ces budgets plus élevés nécéssitent une intervention plus importante des partenaires étrangers à l'image de la Belgique (53 coproductions entre 2003 et 2022) et du Luxembourg (30 coproductions).
Salles : l'essor des films japonais
52 films d'animation sont sortis en salles en 2022, un chiffre record au même niveau que 2019. Le CNC relève une présence importante des films français (15 contre 11 en 2019). En revanche, les films américains, locomotives de la fréquentation pour l'animation, ont fait défaut. Ils n'étaient que 7 à sortir en 2022, le plus faible niveau constaté depuis 2013.
Cela s'est répercuté sur les entrées. 19,2 millions de tickets vendus ont été recensés pour les films d'animation inédits en 2022, soit un recul important de 41,6% par rapport à 2019 (-29,6% tous genres confondus). La tendance pourrait s'inverser en 2023 avec notamment la performance de Super Mario Bros. le film.
Le CNC souligne par ailleurs une montée en puissance des films japonais. En 2019, 9 titres étaient sortis pour un cumul de 900 000 entrées. En 2022, 17 œuvres d'animation japonaises sont sortis et ont rassemblé 2,5 millions de spectateurs. Le long métrage One Piece Red a particuliièrement bien fonctionné (980 000 entrées). Les performances d'une œuvre comme Suzume en 2023 illustrent cette appétence pour ces films.
Cela s'est répercuté sur les entrées. 19,2 millions de tickets vendus ont été recensés pour les films d'animation inédits en 2022, soit un recul important de 41,6% par rapport à 2019 (-29,6% tous genres confondus). La tendance pourrait s'inverser en 2023 avec notamment la performance de Super Mario Bros. le film.
Le CNC souligne par ailleurs une montée en puissance des films japonais. En 2019, 9 titres étaient sortis pour un cumul de 900 000 entrées. En 2022, 17 œuvres d'animation japonaises sont sortis et ont rassemblé 2,5 millions de spectateurs. Le long métrage One Piece Red a particuliièrement bien fonctionné (980 000 entrées). Les performances d'une œuvre comme Suzume en 2023 illustrent cette appétence pour ces films.
L'emploi au beau fixe
Pour conclure, le CNC a réalisé un focus sur le marché de l'emploi. Le parc d'entreprises actives demeure stable depuis 2018 (166 en 2022). Le Centre note une structuration plus importante des sociétés avec une progression de la masse salariale. 25 entreprises déclarent plus de 2M€ de masse salariale en 2021 contre 12 en 2012. Le marché reste toutefois très concentré, 10 entreprises captant encore 50% de la masse salariale en 2021.
La décentralisation du marché se poursuit également. 61 % des établissements actifs en 2021 sont en Ile-de-France, contre 67 % dix ans plus tôt. Le CNC relève un fort dynamisme en Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.
Concernant l'emploi, 2021 marque un retour à la croissance avec 9 021 salariés dans les entreprises d'animation (7 953 en 2020, 8 187 en 2019). Depuis 2004, la masse salariale a été multipliée par 4.
A noter un dynamisme important chez les primo-entrants. 1 445 intermittents sont arrivés sur le marché en 2021, plus haut niveau constatée depuis 2017. Toutefois, le CNC relève une tension au niveau des heures travaillées. Elles s'élèvent à 882 heures par intermittent en 2021 contre 810 heures en 2018.
Un potentiel plafonnement de l'emploi pourrait se profiler. Depuis septembre 2022, le CNC constate une stabilisation de l’emploi dans le secteur à 8 500 salariés. Un plafonnement qui pourrait faire écho à un constat de tension sur plusieurs métiers.
La décentralisation du marché se poursuit également. 61 % des établissements actifs en 2021 sont en Ile-de-France, contre 67 % dix ans plus tôt. Le CNC relève un fort dynamisme en Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.
Concernant l'emploi, 2021 marque un retour à la croissance avec 9 021 salariés dans les entreprises d'animation (7 953 en 2020, 8 187 en 2019). Depuis 2004, la masse salariale a été multipliée par 4.
A noter un dynamisme important chez les primo-entrants. 1 445 intermittents sont arrivés sur le marché en 2021, plus haut niveau constatée depuis 2017. Toutefois, le CNC relève une tension au niveau des heures travaillées. Elles s'élèvent à 882 heures par intermittent en 2021 contre 810 heures en 2018.
Un potentiel plafonnement de l'emploi pourrait se profiler. Depuis septembre 2022, le CNC constate une stabilisation de l’emploi dans le secteur à 8 500 salariés. Un plafonnement qui pourrait faire écho à un constat de tension sur plusieurs métiers.
L'étude complète du CNC est disponible en ligne.
Florian Krieg
© crédit photo : Sacrebleu Productions, Take Five, Ciel de Paris
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