Cinéma

Annecy 2023 - WIP "Eugène, le mystère Falleni" : "Nous avons pris les libertés que permet l'animation"

Date de publication : 15/06/2023 - 08:25

Le premier long métrage d'Anaïs Caura est l'extension de sa série The Man-Woman Case produite en 2017 pour France Télévisions.

Attendu pour 2026, Eugène, le mystère Falleni est le premier long métrage d'Anaïs Caura. Il est produit par Helène Gendronneau pour 2P2L et Antoine Piwnik pour Myfantasy. Tiré d'une histoire vraie, il raconte le destin d'Eugène Fallani, un ouvrier de 45 ans à Sydney en Australie dans les années 1920, accusé d'avoir brûlé vive sa première épouse. Obligé de fuir la région, Eugène est traqué par la police, la population et la presse. Mais son secret pourrait être tout autre. D'un point de vue biologique, Eugène est une femme. 
 
"Le film est tiré d’une histoire vraie qui aborde les thèmes de la transphobie, du viol, a raconté Anaïs Caura. Je suis tombée sur cette histoire par hasard. Je cherche toujours des personnages décalés et je fouille beaucoup les photos en noir et blanc. En 2013, je suis tombée sur la photo d’Eugène, j’ai cliqué dessus et j’ai découvert cette incroyable histoire. Au départ, je pensais en faire une bande dessinée. Deux ans plus tard, mes producteurs me lancent sur le sujet. Et ça a donné The Man-Woman Case, une série en dix épisodes d’environ cinq minutes chacun pour France Télévisions [l’épisode Wanted de cette série avait remporté le prix du jury pour une série TV à Annecy en 2017, Ndlr]. Quant au passage au long, c’est parce que j’aime ce moment de communion dans une salle de cinéma." Pour la productrice Hélène Gendronneau, "le passage au long est en fait parti d’une boutade puis c’est devenu sérieux. La principale difficulté est le financement avec la multiplication des guichets. L’animation pour adultes est en train d’évoluer, et il y a plein de projets qui arrivent."
 
Le film utilise la rotoscopie, le camera mapping, l'animation traditionnelle et la 3D. 
L'accent sur la traque
Joëlle Oosterlinck, scénariste, a expliqué que "pour le long, nous avons modifié des choses [par rapport à la série qu'elle a aussi scénarisée, Ndlr], et nous en avons gardé d’autres. Surtout, ce qui nous intéressait, était de conserver le côté polar et film noir. Nous utilisons beaucoup les flashbacks pour comprendre qui était Eugène. En documentation, nous n’avons que quelques photos, un livre un peu trop romancé et des articles de presse. Nous avons considéré qu’il fallait mettre l’accent sur la traque d’Eugène. Nous avons pris des libertés, des choix artistiques que permet l’animation. Le luxe dans l’animation c’est qu’on peut tout écrire."
 
Anaïs Caura a détaillé son univers graphique : "J’ai des références très années 1930. J’aime l’expressionnisme allemand, et la scène de la traque dans Nosferatu [de Murnau, Ndlr]. En animation, j’utilise tous les trucs et astuces de la transformation et de l’exagération. Il y a une autre obsession chez moi, ce sont les oiseaux, que j’utilise beaucoup dans le film. Par ailleurs, j’ai grand avec Hugo Pratt et Tardi, j’aime la perspective graphique."
 
Enfin, la réalisatrice a souligné avoir envie "d’emmener tout le monde avec ce film. Je veux qu’on soit tout le temps avec Eugène. Pour les décors, c’est un peu la synthèse de nos imaginaires. Certes, j’ai travaillé sur des photos d’époque mais ce qui me plait avant tout, ce ne sont pas les décors mais les relations entre les personnages."
 
La distribution France sera assurée par Gebeka (groupe Hildegarde, propriétaire du Film Français). Les ventes internationales sont gérées par Charades.

Vincent Le Leurch
© crédit photo : DR

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