Annecy 2023 - WIP "Amélie et la métaphysique des tubes" : "On a voulu faire un film collectif"
Date de publication : 17/06/2023 - 08:15
Cette adaptation du roman d’Amélie Nothomb, qui est encore au stade de l’animatique, sera fabriquée entièrement en France, le film devant être terminé pour juin 2024.
L’idée de départ est venu de Liane-Cho Han qui a expliqué sur scène la genèse du projet. "J’ai lu ce livre quand j’avais 19 ans. Je n’étais pas un grand fan de littérature mais cette histoire m’a énormément touché. Cette petite fille belge de 2 ans et demi, née au Japon et qui se prend pour Dieu, sa perception du monde, son univers qui s’écroule quand à trois ans elle devra quitter le Japon, j’avais des images en tête et cela m’a donné envie d’en faire un film d’animation pour transcender le livre. Mais c’est longtemps resté un fantasme". Liane-Cho Han fait ses études aux Gobelins, commence à travailler dans le secteur, notamment aux côtés de Rémi Chayé et outre sa montée en compétence, l’un des déclics sera la naissance de son fils. "Je me suis rendu compte que tous les enfants se prenaient pour des Dieux et qu’Amélie Nothomb nous racontait la phase du passage de la petite enfance à l’enfance".
La rencontre avec la productrice Nidia Santiago (Ikki Films) se fait lors d’un cours d’art martial chinois. "On échangeait quelques coups ensemble et j’ai découvert qu’elle était productrice et qu’avec son associée Edwina Liard, elles avaient produit des courts métrages magnifiques". Il leur pitche le film et les convaint assez rapidement de son potentiel. Même démarche ensuite auprès de Henri Magualon et Claire La Combe de Maybe Movies avec qui il avait déjà collaboré sur Tout en haut du monde et Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary de Rémi Chayé. "Je voulais un mix entre l’aspect film d’auteurs propre à Ikki Films et la ligne plus film familial et divertissant de Maybe Movies" explique le réalisateur. 2 Minutes, la société de Jean-Michel Spiner, rejoint ensuite le projet avec son studio.
Reste à convaincre Amélie Nothomb, ce qui passera par l’envoi d’une lettre manuscrite, qui nécessitera beaucoup d’essais, aux Éditions Albin Michel. Celles-ci se déclarent intéressées par le projet et l’acquisition des droits a lieu. Précision importante, si Amélie Nothomb considère ses livres comme ses enfants, leurs adaptations sont à ses yeux des petits enfants, donc elle ne s’immisce pas dans leur éducation. Sa seule demande est de voir le film afin de décider de la mention finale : "librement inspiré de" ou "adapté de".
Très rapidement Liane-Cho Han contacte Maïlys Vallade avec qui il avait déjà travaillé sur Tout en haut du monde et Calamity, "nous étions tous les deux un peu les chiens fous de Rémi, lançant des idées à tout bout de champ". Peu à peu une équipe se met en place, avec notamment Eddine Noel comme production designer et la cheffe décoratrice Justine Thibault. "On a voulu faire un film collectif dans tous les sens du terme" précise Liane-Cho Han.
L’inspiration artistique est en partie nourrie par l’esthétique des films de Rémi Chayé "un graphisme sans contours avec lequel je me sens très à l’aise" souligne Liane-Cho Han. Autre raison, plus technique, le fait de pouvoir utiliser un pipeline déjà éprouvé et qui s’est perfectionné au fil du temps, mais tout en le réadaptant. "Je voulais des formes plus rondes et des contours plus texturés avec des effets plus pastel. Et c’était l’occasion de pouvoir jouer avec les flous et la transparence".
La rencontre avec la productrice Nidia Santiago (Ikki Films) se fait lors d’un cours d’art martial chinois. "On échangeait quelques coups ensemble et j’ai découvert qu’elle était productrice et qu’avec son associée Edwina Liard, elles avaient produit des courts métrages magnifiques". Il leur pitche le film et les convaint assez rapidement de son potentiel. Même démarche ensuite auprès de Henri Magualon et Claire La Combe de Maybe Movies avec qui il avait déjà collaboré sur Tout en haut du monde et Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary de Rémi Chayé. "Je voulais un mix entre l’aspect film d’auteurs propre à Ikki Films et la ligne plus film familial et divertissant de Maybe Movies" explique le réalisateur. 2 Minutes, la société de Jean-Michel Spiner, rejoint ensuite le projet avec son studio.
Reste à convaincre Amélie Nothomb, ce qui passera par l’envoi d’une lettre manuscrite, qui nécessitera beaucoup d’essais, aux Éditions Albin Michel. Celles-ci se déclarent intéressées par le projet et l’acquisition des droits a lieu. Précision importante, si Amélie Nothomb considère ses livres comme ses enfants, leurs adaptations sont à ses yeux des petits enfants, donc elle ne s’immisce pas dans leur éducation. Sa seule demande est de voir le film afin de décider de la mention finale : "librement inspiré de" ou "adapté de".
Très rapidement Liane-Cho Han contacte Maïlys Vallade avec qui il avait déjà travaillé sur Tout en haut du monde et Calamity, "nous étions tous les deux un peu les chiens fous de Rémi, lançant des idées à tout bout de champ". Peu à peu une équipe se met en place, avec notamment Eddine Noel comme production designer et la cheffe décoratrice Justine Thibault. "On a voulu faire un film collectif dans tous les sens du terme" précise Liane-Cho Han.
L’inspiration artistique est en partie nourrie par l’esthétique des films de Rémi Chayé "un graphisme sans contours avec lequel je me sens très à l’aise" souligne Liane-Cho Han. Autre raison, plus technique, le fait de pouvoir utiliser un pipeline déjà éprouvé et qui s’est perfectionné au fil du temps, mais tout en le réadaptant. "Je voulais des formes plus rondes et des contours plus texturés avec des effets plus pastel. Et c’était l’occasion de pouvoir jouer avec les flous et la transparence".
Les premières étapes de développement ont lieu entre 2019 et 2021. En parallèle de l’écriture du scénario avec Aude Py, ont été menées des recherches sur la couleur et le design général du film. Puis Liane-Cho Han et Maïlys Vallade sont allés en résidence à Ciclic Animation pour le billboard. "Nous avons commencé à réfléchir à la mise en scène pendant que Liane-Cho et Aude faisaient du ping-pong sur le scénario. Cela nous aidé à constituer les dossiers pour le financement et à aller au pilote grâce auquel nous avons pu définir le style qui a été encore peaufiné après" résume Maïlys Vallade.
Structurer la forme originelle du livre
La cheffe décoratrice Justine Thibault a eu envie de rejoindre le projet, car à ce stade les décors étaient rendus de manière très succinte afin de laisser la main à l’équipe déco "alors que le décor couleur est souvent un métier en bout de chaîne dans la fabrication. Mais là on nous a vraiment fait confiance et nous a donné de vraies responsabilités". Pour la musique, Liane-Cho Han avait envie de travailler avec un compositeur japonais et son choix s’est porté sur la musicienne-pianiste Mari Fukuhara.
Écriture du scénario et élaboration du story-board se sont déroulés en parallèle, avec la difficulté de structurer la forme originelle du livre, constitué d’une suite de petites scènes de vie. "Il a fallu découper en trois actes, choisir l’essentiel pour raconter cette histoire par l’image en préservant les sensations que l’on peut ressentir en lisant ce livre" explique Maïlys Vallade. Autre travail complexe, la reconstitution la plus exacte possible de la décoration des intérieurs, maison japonaise mais ameublement occidental des années 70, a nécessité un long travail de recherche, l’idée étant de rendre également compte d’une vision un peu fantasmée de la petite Amélie.
Les premiers extraits diffusés lors du WIP ont fait apparaître un découpage déjà très maîtrisé à ce stade, le rythme étant tiré par une véritable chorégraphie entre les personnages. Là-dessus se greffe une atmosphère parfois fantastique, transposition de l’imaginaire de la petite fille.
L’écriture du film a été terminée en mars 2023, le storyboard ayant été repris pour une phase qui devrait durer jusque la rentrée. La fabrication va commencer en amont, la fin de fab étant prévue pour juin 2024.
La cheffe décoratrice Justine Thibault a eu envie de rejoindre le projet, car à ce stade les décors étaient rendus de manière très succinte afin de laisser la main à l’équipe déco "alors que le décor couleur est souvent un métier en bout de chaîne dans la fabrication. Mais là on nous a vraiment fait confiance et nous a donné de vraies responsabilités". Pour la musique, Liane-Cho Han avait envie de travailler avec un compositeur japonais et son choix s’est porté sur la musicienne-pianiste Mari Fukuhara.
Écriture du scénario et élaboration du story-board se sont déroulés en parallèle, avec la difficulté de structurer la forme originelle du livre, constitué d’une suite de petites scènes de vie. "Il a fallu découper en trois actes, choisir l’essentiel pour raconter cette histoire par l’image en préservant les sensations que l’on peut ressentir en lisant ce livre" explique Maïlys Vallade. Autre travail complexe, la reconstitution la plus exacte possible de la décoration des intérieurs, maison japonaise mais ameublement occidental des années 70, a nécessité un long travail de recherche, l’idée étant de rendre également compte d’une vision un peu fantasmée de la petite Amélie.
Les premiers extraits diffusés lors du WIP ont fait apparaître un découpage déjà très maîtrisé à ce stade, le rythme étant tiré par une véritable chorégraphie entre les personnages. Là-dessus se greffe une atmosphère parfois fantastique, transposition de l’imaginaire de la petite fille.
L’écriture du film a été terminée en mars 2023, le storyboard ayant été repris pour une phase qui devrait durer jusque la rentrée. La fabrication va commencer en amont, la fin de fab étant prévue pour juin 2024.
Patrice Carré
© crédit photo : Maybe Movies / Ikki Films / 2 Minutes / France 3 cinéma
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