Annecy 2023 - WIP "La jeune fille qui pleurait des perles" : Des marionnettes et une superstar québécoise
Date de publication : 17/06/2023 - 08:25
Porté par la musique originale de Patrick Watson, le film de Chris Lavis et Maciek Szczerbowski, produit par l'Office national du film du Canada est toujours en production.
A l'occasion d'un des WIP d'Annecy les plus décalés qu'il ait été donné de voir, celui consacré au court métrage La jeune fille qui pleurait des perles de Chris Lavis et Maciek Szczerbowski pourra sans conteste devenir une référence. Devant une salle souvent hilare, les deux coréalisateurs canadiens se sont livrés à une joute verbale ponctuée par quelques interventions de Patrick Watson, le compositeur et chanteur superstar au Québec et au-delà qui a illustré les quelques images montrées par des notes de piano très vraisemblablement loué pour l'occasion. Produit par Marc Bertrand de l'Office national du film du Canada, La jeune fille qui pleurait des perles se présente comme "un conte pour tous sur une fille submergée par le chagrin, un garçon amoureux d'elle, et la manière dont l'avidité mène le cœur le plus pur à commettre les actions les plus viles, comme le stipule la fiche du film. Une histoire universelle et intemporelle, à la fois étrange et familière, racontée à partir de marionnettes fabriquées méticuleusement et de décors miniatures. Le film emploie une technique hybride d'animation image par image, de prises de vues réelles et d'images de synthèse pour atteindre une profondeur d'émotion et d'expressivité inégalée dans l'animation de marionnettes."
Le producteur a expliqué que "Dans Camille Claudel, on s’interroge sur ce qu’il y a dans la pierre. Dans le film de Chris Lavis et Maciek Szczerbowski, on se demande ce qu’il y a dans le carton. La réponse est simple : un film ! Les deux réalisateurs ainsi que Patrick Watson nous invitent à un voyage."
La musique est prépondérante dans le film qui est toujours en cours de production. "Ces quinze dernières années, nous avons travaillé avec Patrick Watson. S’il est là aujourd’hui, c’est pour être sûr d’avoir un public !, a ironisé Chris Lavis. Sa contribution fait partie de notre processus créatif."
Pour Maciek Szczerbowski, "la musique porte l’histoire. Il y a une alchimie entre la musique et les marionnettes. Nous travaillons tous les deux tous les jours, et chaque fois ça se termine par une bonne pinte de bière. On peut dire que ce projet a démarré il y a 15 ans."
"Nous voulions faire un conte de fées original, a repris Chris Lavis. Un soir, après un workshop en Norvège, autour d’un whisky, nous avons évoqué la stop motion. Et l’aventure a commencé. Patrick nous a envoyé des musiques assez vite. Nous avions désormais tout : la musique, les marionnettes et l’histoire. Nous avions déjà expérimenté cela avec Gymnasia [une œuvre VR en compétition à Annecy en 2019, NDLR] pour laquelle Patrick avait déjà composé la musique. Un soir à New York, au O’Haras Pub, à la 4e pinte, nous nous sommes dits que les marionnettes étaient encore plus anciennes que le cinéma lui-même, et que c’était le bon choix."
Avouant une influence de Bela Tarr et du Monde selon Garp, les deux coréalisateurs ont promis de poursuivre l'animation avant la fin de cette année. Pour illustrer leurs propos, ils ont projeté l'image d'une galaxie avec un point rouge les représentant au bord d'un trou noir, déclenchant une salve de rires dans la salle. La salle, justement, a été le théâtre d'une prise de son originale au cours de laquelle un ingénieur a enregistré une simulation de fête se déroulant dans un appartement selon trois intensités : douce, moyenne et forte. Ce son devrait être utilisé dans la version finale du film.
Vincent Le Leurch
© crédit photo : DR
L’accès à cet article est réservé aux abonnés.
Vous avez déjà un compte
Accès 24 heures
Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici