Congrès FNCF 2023 – François Ozon à l'honneur
Date de publication : 20/09/2023 - 08:30
La FNCF rendra ce soir un hommage au très prolifique réalisateur et scénariste français, dont la filmographie hétéroclite a toujours fait la part belle aux personnages féminins.
Après le duo formé par Éric Toledano et Olivier Nakache en 2022, la Fédération nationale des cinémas français a décidé d’honorer pour cette 78e édition l’un des cinéastes les plus prolifiques de sa génération, François Ozon, 22 longs métrages sortis en l’espace de 25 années, jalonnées de – parfois très – jolis succès. Après avoir mis en scène une quinzaine de courts entre 1988 et 1997, le réalisateur passe au moyen métrage cette même année avec Regarde la mer, puis au long en 1998 avec Sitcom, remarqué jeu de massacre faisant voler en éclat le vernis d’une famille bourgeoise, qui lui offre une belle carrière en salle (200 000 entrées).
Après deux films aux performances plus modestes, Les amants criminels (1999) et Gouttes d’eau sur pierres brûlantes (2000), François Ozon franchit un cap en 2001 grâce à Sous le sable. Porté par une critique enthousiaste, ce portrait d’une femme confrontée à la disparition soudaine de son mari obtient trois nominations aux César (meilleurs film, réalisation et actrice pour Charlotte Rampling), tout en conquérant plus de 700 000 cinéphiles. C’est toutefois l’année suivante, grâce à 8 femmes, que le cinéaste se révèle définitivement au grand public. Cette comédie policière musicale au prestigieux casting féminin (Danielle Darrieux, Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Emmanuelle Béart, Fanny Ardant, Virginie Ledoyen, Ludivine Sagnier et Firmine Richard) décroche ainsi 12 citations aux César – mais aucun trophée – et attire pas moins de 3,5 millions de spectateurs. C’est, aujourd’hui encore et de loin, son plus gros succès commercial.
Le réalisateur retrouve ensuite, en 2003, Charlotte Rampling et Ludivine Sagnier pour le huis clos Swimming Pool (plus de 700 000 billets), qui lui offre sa première sélection en compétition au Festival de Cannes. Avant d’enchaîner, l’année suivante, avec 5x2, autopsie d’un couple en cinq moments clés de leur vie, lui aussi au-dessus du demi-million d’entrées. Après des pas de côté dans le film historique (Angel, en 2007) et le fantastique (Ricky, en 2009), entrecoupés d’un drame autour de la fin de vie (Le temps qui reste, en 2005) aux parcours en salle plus compliqués, François Ozon revient en 2010 avec deux œuvres radicalement différentes. D’un côté, Le refuge, mélodrame porté par Isabelle Carré. De l’autre, Potiche, comédie burlesque emmenée par Gérard Depardieu, Catherine Deneuve et Fabrice Luchini. Avec des fortunes diverses : 115 000 billets pour le premier, 2,3 millions pour le second, présenté à la Mostra.
Le cinéaste signe un nouveau succès public dès son film suivant, Dans la maison (2012), fort de 1,2 million de spectateurs et six nominations aux César. Avant de renouer, en 2013, avec la compétition cannoise grâce à Jeune et jolie, qui révèle Marine Vacth tout en rassemblant plus de 700 000 curieux. Il retrouvera La Croisette et l'actrice en 2017 dans L’amant double (près de 400 000 amateurs), après avoir livré Une nouvelle amie (570 000, en 2014) et Frantz (640 000, en 2016), drame historique incarné par Pierre Niney et la révélation Paula Beer cité à 11 reprises aux César.
Inspiré des affaires d’abus sexuels sur mineurs dans l’Église catholique lyonnaise, Grâce à Dieu est pour sa part projeté à la Berlinale en 2019, où François Ozon remporte le grand prix du jury, amorçant une très belle carrière marquée par huit nominations aux César et pas loin d’un million d’entrées en salle. Si la crise sanitaire complexifie quelque peu les carrières de ses trois films suivants, Été 85 (365 000 cinéphiles en 2020), Tout s’est bien passé (260 000 tickets en 2021 après un passage sur La Croisette) et Peter von Kant (80 000 curieux en 2022), le cinéaste renoue avec le succès au printemps 2023 grâce à son dernier film en date : Mon crime. Cette comédie d’enquête féministe portée par Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder atteint ainsi le million d’entrées, une première pour le réalisateur depuis Dans la maison.
Kevin Bertrand
© crédit photo : Jean-Claude Moireau
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