Cinéma

Connext 2023 - Kathleen McInnis : "Les cinéastes flamands sont d'incroyables conteurs"

Date de publication : 09/10/2023 - 08:13

Forte de trente années d'expérience dans la programmation de festivals, la stratégie publicitaire dédiée au cinéma et la production, Kathleen McInnis a accompagné de nombreux cinéastes dans leur préparation à Connext et sera de nouveau sur scène à leurs côtés pendant cette édition.

Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ?
J’ai travaillé dans des festivals de cinéma et aussi en production, bien que j'aie commencé comme actrice. Pour les festivals j’ai fait notamment de la programmation, du marketing et j’ai été la publiciste de nombreuses manifestations d’Amérique du Nord. En tant que stratégiste publicitaire je me concentre plus particulièrement sur les cinéastes émergents (courts métrages, premiers et deuxièmes longs métrages) et le cinéma mondial (tous les films réalisés en dehors des États-Unis). J’aide les réalisateurs à stimuler leur créativité, mais aussi leur sens du commerce, en faisant en sorte que leurs films aillent dans le circuit des festivals de premier plan. J’offre aux cinéastes des outils spécifiques tout au long de leur processus créatif pour les aider à s’améliorer et à étendre leur réseau par le biais de masterclasses, de panels, de keynotes, d'études de cas et de conseils individuels.  En 2017, j'ai créé le SIFF New Works in Progress Forum à Seattle, qui rassemble des cinéastes, des mentors de l'industrie et du public afin d’aider les réalisateurs à comprendre comment leurs histoires sont reçues par le public nord-américain.

Quelques exemples de vos collaborations récentes ?
Les films les plus récents que j'ai représentés en tant que stratégiste publicitaire comprennent par exemple les documentaires Smoke Sauna Sisterhood, Fantastic Machine, Bye Bye Tiberias, Black Mambas, Draw For Change, Motherland, How to Save a Dead Friend, mais aussi des fictions telles que Great Absence, Limbo, Properties of Metal, The Quiet Migration ou encore Levante. Des films qui sont allés à Sundance, Cannes, Karlovy Vary, Berlinale et Toronto notamment.

Comment en êtes-vous venue à travailler sur Connext ?
Christian De Schutter, qui dirige Flanders Images, m'a entendue intervenir lors d'un panel à l'IFFR en janvier. Il m'a envoyé un message me demandant de le rencontrer afin de discuter autour d’idées qu'il avait en tête pour les cinéastes flamands. Christian et ses collègues étaient à Los Angeles le mois suivant pour les Oscars afin de soutenir Lukas Dhont pour son film Close. J’ai organisé pour eux une masterclass. Peu après cela que Christian a proposé son idée d'un "Connext Summer Camp". J'ai adoré.

Votre intervention s'est déroulée en plusieurs étapes ?
Chaque équipe de film a dû assister à une masterclass que j'ai donnée en personne à Bruxelles en juin. Nous avons ensuite organisé des séances en zoom entre moi et chaque équipe tout au long des mois de juillet et d'août. Les équipes de film devaient s'engager à suivre au moins une session, mais beaucoup sont revenues pour une deuxième. Enfin nous nous sommes à nouveau revus durant les trois journées précédant Connext.

Avez-vous préparé toutes les équipes présentant des projets ?
J'ai pris contact avec 28 des projets présentés à Connext au cours de l'été. Et j’ai rencontré ensuite d’autres équipes en allant à Bruxelles.

Avez-vous développé une méthode spécifique ?
J'utilise en effet une méthode spécifique qui est souvent assez nouvelle pour la plupart des cinéastes. Pour certains, la connexion a été immédiate, ce qui nous a permis de faire des avancées spectaculaires dans la façon dont ils voyaient leurs projets. Pour d'autres, il s'agissait plutôt d'une validation de leur intuition. Et pour un très petit nombre d'entre eux, cela n'a pas été très utile.

Comment avez-vous évalué l'implication des professionnels flamands ?
Les cinéastes flamands sont d'incroyables conteurs, très intelligents et ils sont toujours attentifs à leur public au sens large, donc pas seulement belge.

Y a-t-il des différences notables avec les professionnels américains ?
Je travaille surtout avec des réalisateurs en dehors des États-Unis, donc je ne suis pas sûre de pouvoir faire une comparaison. Je travaille avec l'IFFR Pro Hub et le Festival international du court métrage de Norvège (Kurtzfilmfestivalen) ou je suis également en contact avec des cinéastes émergents. J’y effectue le même travail que j’ai fait pour Connext. Je pense que les cinéastes sont à peu près les mêmes partout.

Ces échanges vous nourrissent-ils ?
J'apprécie énormément ces expériences. Je suis tout à fait consciente que je demande aux cinéastes de me faire confiance, de m'autoriser à accéder à ce qu’il peut y avoir de plus vulnérable dans leur processus créatif. C'est un honneur d'y avoir accès. Et lorsque je peux apporter une valeur ajoutée à leur créativité, cela devient une expérience que je chéris.

Quel regard portez-vous sur le cinéma belge flamand ?
Je connais le cinéma belge flamand depuis pratiquement le début de ma carrière. Les films belges trouvent depuis longtemps leur public par le biais des festivals de cinéma. C'est là que je les ai découverts.

Recueilli par Patrice Carré
© crédit photo : DR


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