Lumière MIFC 2023 - "Nous entrons dans un nouveau cycle"
Date de publication : 17/10/2023 - 08:05
Pour sa 11e édition, le Marché international du Film classique entame une mue rafraîchissante, repensant ses formats, ses thématiques, et proposant aussi un nouvel habillage et de nouveaux outils. Focus sur cette année du changement avec Juliette Rajon, sa directrice, et les trois chargés de mission, coordination et programmation : Gérald Duchaussoy, Cécile Dumas et Anaïs Desrieux.
Pourquoi la 11e édition est-elle celle des changements ?
Juliette Rajon (photo à droite) : Avec cette 11e édition, nous entamons une nouvelle décennie, un nouveau cycle et il nous semblait logique, voire organique, qu’elle s’accompagne de changements. Il nous fallait nous renouveler, apporter un peu d’air frais. Onze éditions, c’était aussi le moment de se questionner et de renforcer notre utilité auprès des professionnels du secteur.
Anaïs Desrieux (photo au centre) : Ces changements n’arrivent pas non plus par hasard, ils sont le fruit de dix ans d’écoute, de réception, de retours de la part de nos accrédités et des intervenants. Et ce, non seulement pendant la durée du marché, mais aussi toute l’année. C’est suite à ces échanges constants que des décisions ont été prises afin de rester toujours dans l’actualité et à la pointe des besoins. De nouveaux temps, une nouvelle organisation, de nouveaux outils.
Juliette Rajon (photo à droite) : Avec cette 11e édition, nous entamons une nouvelle décennie, un nouveau cycle et il nous semblait logique, voire organique, qu’elle s’accompagne de changements. Il nous fallait nous renouveler, apporter un peu d’air frais. Onze éditions, c’était aussi le moment de se questionner et de renforcer notre utilité auprès des professionnels du secteur.
Anaïs Desrieux (photo au centre) : Ces changements n’arrivent pas non plus par hasard, ils sont le fruit de dix ans d’écoute, de réception, de retours de la part de nos accrédités et des intervenants. Et ce, non seulement pendant la durée du marché, mais aussi toute l’année. C’est suite à ces échanges constants que des décisions ont été prises afin de rester toujours dans l’actualité et à la pointe des besoins. De nouveaux temps, une nouvelle organisation, de nouveaux outils.
Gérald Duchaussoy : En dix ans, nous avons aussi vu la notoriété et la légitimité que prenait ce marché, en France mais aussi à l’international. Entre la première et la dixième édition, nous avons quintuplé notre nombre d’accrédités. Nous sommes également passé de 13 pays représentés à 33 l’an passé, ce qui est significatif. À notre échelle, dans ce marché de niche aux moyens limités, par les ventes télé, plateformes, supports physiques et l’exploitation en salle, on observe des accrédités fidèles et motivés.
Cette édition présente un marché plus resserré dans ses thématiques, plus d’entretiens individuels, de nouveaux outils, une nouvelle charte graphique, une disposition repensée… Quelle est la volonté derrière ces nouveautés ?
AD : Le secteur audiovisuel, pas seulement de patrimoine, est en perpétuelle évolution. Il était nécessaire de savoir refléter ces changements, de prendre en compte les nouvelles modalités de diffusion, de business. Puis il ne faut pas oublier que le rôle initial du MIFC est d’abord de favoriser ce business.
Cette édition présente un marché plus resserré dans ses thématiques, plus d’entretiens individuels, de nouveaux outils, une nouvelle charte graphique, une disposition repensée… Quelle est la volonté derrière ces nouveautés ?
AD : Le secteur audiovisuel, pas seulement de patrimoine, est en perpétuelle évolution. Il était nécessaire de savoir refléter ces changements, de prendre en compte les nouvelles modalités de diffusion, de business. Puis il ne faut pas oublier que le rôle initial du MIFC est d’abord de favoriser ce business.
JR : Dans cette optique, il y avait également une volonté de clarifier le marché et ce, de manière très terre-à-terre. Il nous est apparu indispensable de repenser la journée type pour prévoir des espaces précis, faciles à identifier par les accrédités, et leur simplifier la vie. Pour ces derniers, il est important d’assister et de participer à nos contenus tels que les tables rondes, mais il fallait aussi leur laisser davantage de moments pour qu’ils s’emparent de ce temps que dure le marché et qu’ils calent leurs propres démarches réseau. C’est pour cela que nous avons systématisé les journées avec des rendez-vous clairs que l’on retrouve d’un jour à l’autre.
GD : C’est toujours dans cette idée de faciliter et de laisser la main aux accrédités que nous avons créé deux nouveaux outils. Ils vont dans le sens des ambitions du MIFC, qui sont notamment de faire venir toujours plus d’acheteurs et d’avoir des cataloguistes encore plus présents. Il y a une dynamique qui est lancée et on souhaite que tous y prennent part pour que cette marche continue pour eux et pour le cinéma de patrimoine. L’un de ces outils est le programme Re>Birth, qui permet ainsi à des films restaurés de trouver leur place à nouveau ou à des films en cours de restauration de trouver des préachats.
Cécile Dumas (photo à gauche) : L’autre nouvel outil BtoB de cette 11e édition, ce sont les showcases qui sont l’occasion pour les sociétés accréditées de s’emparer de créneaux pour parler de leurs actualités ou de projets à venir, prendre la parole de la façon dont elles le souhaitent – en parallèle du programme proposé par le MIFC.
JR : L’objectif était également, pour nous équipe, mais aussi pour les accrédités, de ne pas nous endormir dans une sorte de rythme et d’habitudes. Nous voulions éviter la sensation de répétition, à la fois de thèmes et de formats. Ces nouveautés sont donc aussi le fruit d’une envie de ne pas lasser et de stimuler une posture peut être plus commerciale de la part de nos accrédités.
AD : C’est aussi une année d’expérimentations. Ces nouveaux programmes sont aussi la démonstration d’une nouvelle démarche. Il sera temps ensuite d’en faire le bilan et, éventuellement, de corriger, d’optimiser ou de continuer.
Le documentaire et l’intelligence artificielle (IA) sont les deux thématiques fortes cette année. Pourquoi les avoir mises au cœur de cette édition ?
AD : Cette année, en France, est celle du documentaire, nous avons donc un peu sauté sur l’occasion. Mais nous nous sommes également rendu compte que c’était un genre que nous avions que très peu traité spécifiquement par le passé sur le MIFC. Il était plutôt englobé dans le cinéma de patrimoine. Il est vrai cependant qu’il y a des spécificités dans le documentaire, de sa fabrication jusqu’à son exploitation, qui se répercutent ensuite dans les métiers du patrimoine, ce qui nous a donné envie de le regarder à la loupe.
AD : Cette année, en France, est celle du documentaire, nous avons donc un peu sauté sur l’occasion. Mais nous nous sommes également rendu compte que c’était un genre que nous avions que très peu traité spécifiquement par le passé sur le MIFC. Il était plutôt englobé dans le cinéma de patrimoine. Il est vrai cependant qu’il y a des spécificités dans le documentaire, de sa fabrication jusqu’à son exploitation, qui se répercutent ensuite dans les métiers du patrimoine, ce qui nous a donné envie de le regarder à la loupe.
JR : Nous avons aussi renforcé le lien entre le festival et le marché, en parlant par exemple du documentaire sur le cinéma. C’est un genre dont est friand le Festival Lumière et que nous allons aborder au sein des tables rondes, mais encore plus spécifiquement lors de l’entretien avec Bruno Deloye, le directeur de Ciné+ Classic & Club.
GD : Le documentaire est aussi l’occasion de faire ressortir le I de MIFC. Avec la présence de Cuba pour la première fois au marché, à travers l’école cubaine du documentaire, on remplit notre rôle d’ouvrir les frontières, en plus de faire découvrir une cinématographie peu identifiée chez nous mais très importante et forte localement. Une cinématographie soutenue notamment par l’Espagne, ce qui permet encore une fois de multiplier les connexions et de rendre toujours plus vastes ce marché et la question du patrimoine.
JR : L’IA est l’autre thème de cette édition, car c’est aussi le sujet du moment qui bouscule tous les mondes professionnels et personnels. Le but de cette table ronde n’est pas de traiter cette IA de manière conceptuelle ou sociale, mais plutôt de réfléchir aux applications dans le domaine du patrimoine en matière de conservation, d’archivage ou de restauration, tout autant que de ses implications juridiques.
CD : En effet, les IA génératives, notamment, soit celles qui créent des textes ou des images, basent leur apprentissage sur les œuvres du passé. Forcément, cela pose de nombreuses questions en matière de droits d’auteur et de droit de retrait pour les auteurs de ces bases de données. Ce sont tous ces sujets, et encore d’autres, qui seront abordés lors de cette table ronde à la fois technique et spéculative.
Propos recueillis par Perrine Quennesson
© crédit photo : MIFC - Jean-Luc Mège
L’accès à cet article est réservé aux abonnés.
Vous avez déjà un compte
Accès 24 heures
Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici