Lumière MIFC 2023 - Le BFI, une institution au service du patrimoine
Date de publication : 20/10/2023 - 08:08
Arike Oke dirige les collections du patrimoine cinématographique au British Film Institute en tant que directrice exécutive de la Connaissance, de l'apprentissage et des collections. Elle revient sur le rôle crucial du BFI en faveur de la protection du patrimoine cinématographique et audiovisuelle.
Comment le BFI contribue-t-il à la restauration, à la numérisation et à la promotion du patrimoine cinématographique ?
Le British Film Institute (BFI) dispose d'une charte royale qui lui impose de conserver et de développer des collections reflétant l'histoire de l'image en mouvement et le patrimoine du Royaume-Uni. Le BFI National Archive doit également conserver les archives de la télévision nationale. Aujourd'hui, le BFI National Archive recense des millions de titres couvrant plus d'un siècle de télévision, de cinéma et d'image en mouvent. Ces œuvres sont préservées grâce à notre expertise et les dernières technologies.
La collection couvre l'ensemble de la production cinématographique britannique et mondiale, depuis les premières images en mouvement, les films muets et les films nitrate antérieurs à l'existence du BFI, jusqu'aux films en acétate, aux bandes vidéo et aux supports numériques dans tous les formats.
Le BFI National Archive joue également un rôle de premier plan dans le secteur du patrimoine britannique en matière de stockage de films et de bandes vidéo. Nous conservons les collections d'autres grandes institutions dans le cadre d'un contrat. Nous accueillons notamment les oeuvres des Imperial War Museums, de la British Library, du Victoria & Albert Museum, de la Nuclear Decommissioning Authority, du Parliamentary Broadcasting Unit, ainsi que des œuvres de la collection personnelle de la famille royale.
Notre structure s'appuie sur une équipe d'experts ayant des décennies d'expérience dans la préservation, la conservation et l'exposition de ces œuvres. Nous sommes également spécialisés dans la remastérisation et la conversion de supports analogies en formats numériques, la création de nouvelles copies et la sortie de ces restaurations.
Il y a un intérêt très prononcé du public pour accéder au patrimoine cinématographique du Royaume-Uni. Ces dernières années, les archives nationales du BFI et le réseau des archives cinématographiques britanniques ont collaboré pour améliorer l'accès à ces collections. Parmi les projets, on retrouve Britain on Film : une collection de plus de 120 ans de films conservés, de films amateurs, de documentaires et de séquences d'actualités provenant de tout le Royaume-Uni. Cette initiative offre au public un aperçu unique de l'histoire britannique. A ce jour, Britain on Film a accumulé plus de 90 millions de vues en ligne (y compris les médias sociaux).
Au début de l'année, le BFI a lancé une ressource d'archives numériques unique et gratuit proposant plus de 7 500 titres numérisés provenant des archives nationales du BFI, de partenaires d'archives britanniques et de la BBC. Ces œuvres sont désormais disponibles dans plus de 800 bibliothèques publiques au Royaume-Uni (avec un contenu se renouvelant chaque mois).
Quels sont les défis à relever pour préserver ce patrimoine ?
À l'avenir, le BFI devra trouver des réponses aux grands défis que sont : la formation d'une nouvelle génération de conservateurs de films et de projectionnistes, le coût environnemental de la conservation des films et des médias numériques, la recherche de financements pour poursuivre notre mission indispensable et l'intégration du patrimoine cinématographique dans la vie quotidienne et l'éducation au Royaume-Uni.
L'année dernière, vous avez annoncé que 26 films et séries britanniques de Netflix seraient conservés par les archives nationales du BFI. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
La collection couvre l'ensemble de la production cinématographique britannique et mondiale, depuis les premières images en mouvement, les films muets et les films nitrate antérieurs à l'existence du BFI, jusqu'aux films en acétate, aux bandes vidéo et aux supports numériques dans tous les formats.
Le BFI National Archive joue également un rôle de premier plan dans le secteur du patrimoine britannique en matière de stockage de films et de bandes vidéo. Nous conservons les collections d'autres grandes institutions dans le cadre d'un contrat. Nous accueillons notamment les oeuvres des Imperial War Museums, de la British Library, du Victoria & Albert Museum, de la Nuclear Decommissioning Authority, du Parliamentary Broadcasting Unit, ainsi que des œuvres de la collection personnelle de la famille royale.
Notre structure s'appuie sur une équipe d'experts ayant des décennies d'expérience dans la préservation, la conservation et l'exposition de ces œuvres. Nous sommes également spécialisés dans la remastérisation et la conversion de supports analogies en formats numériques, la création de nouvelles copies et la sortie de ces restaurations.
Il y a un intérêt très prononcé du public pour accéder au patrimoine cinématographique du Royaume-Uni. Ces dernières années, les archives nationales du BFI et le réseau des archives cinématographiques britanniques ont collaboré pour améliorer l'accès à ces collections. Parmi les projets, on retrouve Britain on Film : une collection de plus de 120 ans de films conservés, de films amateurs, de documentaires et de séquences d'actualités provenant de tout le Royaume-Uni. Cette initiative offre au public un aperçu unique de l'histoire britannique. A ce jour, Britain on Film a accumulé plus de 90 millions de vues en ligne (y compris les médias sociaux).
Au début de l'année, le BFI a lancé une ressource d'archives numériques unique et gratuit proposant plus de 7 500 titres numérisés provenant des archives nationales du BFI, de partenaires d'archives britanniques et de la BBC. Ces œuvres sont désormais disponibles dans plus de 800 bibliothèques publiques au Royaume-Uni (avec un contenu se renouvelant chaque mois).
Quels sont les défis à relever pour préserver ce patrimoine ?
À l'avenir, le BFI devra trouver des réponses aux grands défis que sont : la formation d'une nouvelle génération de conservateurs de films et de projectionnistes, le coût environnemental de la conservation des films et des médias numériques, la recherche de financements pour poursuivre notre mission indispensable et l'intégration du patrimoine cinématographique dans la vie quotidienne et l'éducation au Royaume-Uni.
L'année dernière, vous avez annoncé que 26 films et séries britanniques de Netflix seraient conservés par les archives nationales du BFI. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
Comme je l'ai indiqué, le BFI gère les archives nationales de la télévision. Nous voulions également préserver les œuvres audiovisuels des plateformes. Netflix a été le premier streamer à donner son accord pour que ses productions britanniques puissent être conservées au sein de nos archives nationales. L'équipe en charge de la télévision, dirigée par Lisa Kerrigan, a dressé une première liste d'œuvres telles que Bridgerton et Top Boy, qui seront désormais conservées pour toujours au sein de nos archives. Ces productions racontent une facette de l'histoire de l'audiovisuel britannique.
L'intelligence artificielle a-t-elle déjà un impact sur le patrimoine cinématographique britannique ?
Nous étudions la manière dont l'IA pourrait affecter, voire améliorer notre travail. Aujourd'hui, nous l'utilisons principalement pour nous aider à écrire du code afin de maintenir à jour nos infrastructures de conservation numérique.
Vous êtes une habituée du MIFC. Que représente cet événement pour vous ?
Le MIFC est un endroit idéal pour rencontrer et échanger des idées avec la communauté internationale. C'est un moyen très important pour mes collégues et moi d'être au courant des dernières actualités de nos confrères en Europe. C'est un rendez-vous à ne pas manquer !
L'intelligence artificielle a-t-elle déjà un impact sur le patrimoine cinématographique britannique ?
Nous étudions la manière dont l'IA pourrait affecter, voire améliorer notre travail. Aujourd'hui, nous l'utilisons principalement pour nous aider à écrire du code afin de maintenir à jour nos infrastructures de conservation numérique.
Vous êtes une habituée du MIFC. Que représente cet événement pour vous ?
Le MIFC est un endroit idéal pour rencontrer et échanger des idées avec la communauté internationale. C'est un moyen très important pour mes collégues et moi d'être au courant des dernières actualités de nos confrères en Europe. C'est un rendez-vous à ne pas manquer !
Propos recueillis par Florian Krieg
© crédit photo : BFI
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