Annecy 2024 - WIP "Le secret des mésanges" - Un conte gazouillant et personnel

Budgété à 4,7M€, Le secret des mésanges d'Antoine Lanciaux a déroulé hier matin, quelques secrets de sa fabrication. L'idée de ce projet date d'il y a 10 ans. "C’est un film d’aventures avec en toile de fond la campagne et les paysages, a souligné son réalisateur. C’est l’histoire de Lucie, 9 ans, qui rend visite à sa mère sur un chantier de fouilles. Lucie sait qu’un secret de famille réside dans le coin. Elle est aidée dans sa recherche par un ami et un chien. Mes références sont du côté du Club des Cinq et de Scooby Doo. Lucie est le fil rouge de toute l’histoire dont le sujet est le lien avec la famille, et aussi celui avec l’amitié. Les liens de famille peuvent être un sujet sensible, il faut en parler avec délicatesse. C’est un film très personnel que j’ai quand même romancé. Je ne voulais pas qu’il soit autobiographique. Quand j’ai commencé dans l’animation, cela m’a permis de m’épanouir et de me reconstruire."

 

La technique utilisée est le papier découpé. "Le papier est la matière directement liée à l’enfance et à la transmission des choses, a indiqué Antoine Lanciaux. La technique du papier découpé c’est aussi pour beaucoup l’apprentissage de l’animation, qui fait directement aux maitres que sont Jean-François Laguionie, Michel Ocelot, René Lalou. C’est une technique qui est cohérente avec ce que je raconte dans le film. Le papier et l’histoire résonnent entre eux. Le papier offre de l’émotion à cette histoire."

 

Pendant l’écriture, dont une partie s’est faite en résidence Ciclic, Antoine Lanciaux et Pierre-Luc Granjon ont visité de nombreuses campagnes et sont entrés en contact avec l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) qui leur ont ouvert les portes de plusieurs sites. Après s’être interrogés sur le chemin qu’ils prenaient, avec cette technique du papier découpé, ils ont été rassurés par Folimage qui les a suivis en toute confiance.

 

Camille Rossi, assistante réalisatrice, a détaillé la conception des personnages et exhibé le personnage principal, Lucie, sous la forme d'un pantin de 13,4 cm. Elle a également dévoilé la technique dite de la "palaciotte", inspirée du réalisateur français Bernard Palacios, soit une rotation facilitée de tous les éléments de chaque personnage à base de métal et d'aimants. "Il y a un large choix dans les personnages, a-t-elle dit. Chacun a huit posings. Et chacun a été fait à quatre échelles, plus une échelle miniature. Il y a aussi des versions de ces personnages pour les séquences nocturnes. En tout, il y a eu 2000 pantins fabriqués. Nous avons fait un inventaire de toutes les situations et il y a des dizaines de mains, pieds, etc…."

Fabriqué chez JPL Films à Rennes et Folimage à Valence, Le secret des mésanges a bénéficié de "huit plateaux de tournage en simultané, a précisé Sarah Sponga, directrice photo. J’ai choisi d’utiliser un Canon EOS RP. Le logiciel utilisé est Dragonframe. Le tournage se fait sur fond vert ou bleu. 22% du film est en mouvement. Il y a 181 plans avec mouvement de caméras. Le tournage doit prendre fin en septembre."

 

Quant à l'utilisation du papier, Samuel Ribeyron, auteur graphique, souligne : "Les personnages sont venus en premier, les décors ensuite. Grâce à notre partenariat avec Canson, nous avons eu tous les papiers que nous voulions. Nous avons opté pour des teintes pastel pour traduire une campagne rassurante par exemple. J’ai insisté sur quatre points : l’utilisation de papier bombé, de gravures sur du papier, de gravures sur papier transparent et le crayon de couleur. En tout, il y a 826 décors."

 

Le film sera distribué en octobre 2025 par Gebeka*. Les ventes internationales sont assurées par France tv distribution.

 

* Groupe Hildegarde, propriétaire du Film Français.