Congrès FNCF 2024 – René Kraus : "La grande exploitation demeure la plus impactée par la baisse de la fréquentation"
Date de publication : 23/09/2024 - 16:00
Si les entrées sont reparties à la hausse cet été, la grande exploitation accuse toujours un recul prononcé par rapport à l’avant-Covid, signale le président de la commission de cette branche, qui balaye au passage les autres dossiers chauds de l’actualité du secteur.
"La grande exploitation est toujours la branche la plus fragilisée" par le recul de la fréquentation, nous indiquiez-vous en septembre 2023. Comment celle-ci se porte-t-elle aujourd’hui sur ce plan, alors que les derniers mois ont été marqués par une forte hausse des entrées, portée par plusieurs gros succès français et américains ?
Si, début juin, nous considérions que la réussite surprise et phénoménale du film d’Artus, Un p'tit truc en plus, était l’arbre qui cachait la forêt, l’embellie de l’été avec des succès tels que Le comte de Monte-Cristo, Vice-versa 2, Moi, moche et méchant 4 et Deadpool & Wolverine nous permettent d’espérer une fréquentation annuelle comparable à celle de 2023. D’autant que la fin d’année est très riche en potentiels succès. Il n’en demeure pas moins que la branche de la grande exploitation, après un début d’année cataclysmique, reste et demeure toujours la plus impactée, avec un recul de -13% par rapport à 2023 et de 27% en comparaison de la moyenne 2017-2019. Nous pouvons constater que cette crise a eu un impact moins important sur les autres branches, qui pour certaines sont même en positif.
Bien que moins sensibles ces derniers mois, les conséquences de la grève des acteurs et scénaristes hollywoodiens se sont faites sentir au premier quadrimestre 2024, nettement inférieur à 2023 en termes d'offre et, donc, de fréquentation. Êtes-vous confiant pour les prochains mois ?
Si l’offre américaine est en augmentation, elle peut encore nous manquer cruellement. Les mois à venir seront décisifs pour le retour d’une fréquentation équilibrée. Cette problématique américaine étant en devenir, nous relevons que bon nombre de plans de sortie sont de plus en plus larges, et qu’ils mettent en concurrence des cinémas qui n’ont pas le même modèle économique. Ainsi, nous attendons précisément les conclusions du rapport de Jean-Paul Cluzel sur la distribution. De plus, nous avons demandé au CNC la création d’un groupe de travail sur les commissions départementales d’aménagement cinématographique (CDACis) afin que les critères d’obtention évoluent vers une meilleure compréhension des conséquences de la concurrence. Enfin, le SFEIC [le compte de soutien dédié à l’exploitation, Ndlr] n’a pas été réévalué depuis 2012. Dans ce contexte, où les barèmes, tranches et taux de retour sont moins en phase avec la réalité pour l’ensemble de la profession, il nous semble absolument nécessaire de procéder à cette réévaluation. Nous nous félicitons d’ailleurs de la création d’une commission dédiée au fonds de soutien.
Si, début juin, nous considérions que la réussite surprise et phénoménale du film d’Artus, Un p'tit truc en plus, était l’arbre qui cachait la forêt, l’embellie de l’été avec des succès tels que Le comte de Monte-Cristo, Vice-versa 2, Moi, moche et méchant 4 et Deadpool & Wolverine nous permettent d’espérer une fréquentation annuelle comparable à celle de 2023. D’autant que la fin d’année est très riche en potentiels succès. Il n’en demeure pas moins que la branche de la grande exploitation, après un début d’année cataclysmique, reste et demeure toujours la plus impactée, avec un recul de -13% par rapport à 2023 et de 27% en comparaison de la moyenne 2017-2019. Nous pouvons constater que cette crise a eu un impact moins important sur les autres branches, qui pour certaines sont même en positif.
Bien que moins sensibles ces derniers mois, les conséquences de la grève des acteurs et scénaristes hollywoodiens se sont faites sentir au premier quadrimestre 2024, nettement inférieur à 2023 en termes d'offre et, donc, de fréquentation. Êtes-vous confiant pour les prochains mois ?
Si l’offre américaine est en augmentation, elle peut encore nous manquer cruellement. Les mois à venir seront décisifs pour le retour d’une fréquentation équilibrée. Cette problématique américaine étant en devenir, nous relevons que bon nombre de plans de sortie sont de plus en plus larges, et qu’ils mettent en concurrence des cinémas qui n’ont pas le même modèle économique. Ainsi, nous attendons précisément les conclusions du rapport de Jean-Paul Cluzel sur la distribution. De plus, nous avons demandé au CNC la création d’un groupe de travail sur les commissions départementales d’aménagement cinématographique (CDACis) afin que les critères d’obtention évoluent vers une meilleure compréhension des conséquences de la concurrence. Enfin, le SFEIC [le compte de soutien dédié à l’exploitation, Ndlr] n’a pas été réévalué depuis 2012. Dans ce contexte, où les barèmes, tranches et taux de retour sont moins en phase avec la réalité pour l’ensemble de la profession, il nous semble absolument nécessaire de procéder à cette réévaluation. Nous nous félicitons d’ailleurs de la création d’une commission dédiée au fonds de soutien.
"Une augmentation réelle des charges salariales et énergétiques pèse toujours sur nous", nous aviez-vous également signalé en amont du précédent Congrès de la FNCF. Comment ce phénomène a-t-il évolué depuis ?
La question des charges énergétiques tend totalement à se régulariser. Certains contrats redeviennent même comparables à ceux de l’avant crise. Ceci étant dit, le règlement des PGE pèse encore de manière conséquente sur certaines exploitations. Il convient, en outre, de trouver un équilibre entre l’amélioration financière attendue de nos entreprises et les attentes des salariés.
L’an dernier, Laurence Meunier, rapporteure de la grande exploitation, avait indiqué lors du Forum de discussion du Congrès que "certains groupes ont été homologués contre leur gré, ce qui transforme l’engagement en obligation (…) Nous refusons catégoriquement le passage des engagements de programmation à des obligations". Un an plus tard, ce dossier est-il encore source d’inquiétudes ?
La question des charges énergétiques tend totalement à se régulariser. Certains contrats redeviennent même comparables à ceux de l’avant crise. Ceci étant dit, le règlement des PGE pèse encore de manière conséquente sur certaines exploitations. Il convient, en outre, de trouver un équilibre entre l’amélioration financière attendue de nos entreprises et les attentes des salariés.
L’an dernier, Laurence Meunier, rapporteure de la grande exploitation, avait indiqué lors du Forum de discussion du Congrès que "certains groupes ont été homologués contre leur gré, ce qui transforme l’engagement en obligation (…) Nous refusons catégoriquement le passage des engagements de programmation à des obligations". Un an plus tard, ce dossier est-il encore source d’inquiétudes ?
La création d’un groupe de travail sur les engagements de programmation avec le CNC nous conforte dans l’idée que nous sommes toujours dans une phase de négociation et de compréhension. Si certains acceptent les engagements tels qu’ils les ont signés, d’autres sont en attente (engagement obligatoire) de nouvelles propositions qui tendraient vers un assouplissement lié à un pourcentage du nombre de séances. Nous tenons tout de même à préciser que cette réforme ne fait pas l’unanimité dans l’ensemble de la branche.
Les salles premium se sont fortement développées au sein de la branche au cours de l’année écoulée, chez les circuits mais, aussi, chez les indépendants. Est-ce, selon vous, un axe stratégique pour la grande exploitation de demain ?
Les salles premium sont un gage d’évolution positive et de qualité de services pour certains, avec des investissements considérables dans un contexte économique toujours incertain accentué par des taux d’intérêts élevés.
Les salles premium sont un gage d’évolution positive et de qualité de services pour certains, avec des investissements considérables dans un contexte économique toujours incertain accentué par des taux d’intérêts élevés.
Certains circuits ont sensiblement intensifié leurs actions en faveur de leur transition énergétique et écologique ces dernières années. Qu’en est-il à l’échelle de l’ensemble de la branche ?
Nous sommes bien conscients que les réformes et le décret tertiaire s’imposeront à nous. Néanmoins, il est nécessaire de procéder par palier. Dans cette logique, l’aide des collectivités territoriales est indispensable pour réaliser ces transformations, notamment le passage aux projecteurs laser.
Nous sommes bien conscients que les réformes et le décret tertiaire s’imposeront à nous. Néanmoins, il est nécessaire de procéder par palier. Dans cette logique, l’aide des collectivités territoriales est indispensable pour réaliser ces transformations, notamment le passage aux projecteurs laser.
Propos recueillis par Kevin Bertrand
© crédit photo : DR
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