Congrès FNCF 2024 - Unic : "Une véritable transition s’opère dans l’exploitation européenne"
Date de publication : 25/09/2024 - 08:30
A l'occasion de la table-ronde consacrée, ce mercredi matin par la FNCF, à l'écologie des cinémas, Laura Houlgatte, CEO de l’Union internationale des cinémas (Unic), et Sonia Ragone, Industry Relations & Research Manager, analysent la politique des salles européennes en matière de transition écologique.
Quelle place l’écologie occupe-t-elle aujourd’hui au sein de l'exploitation européenne ?
L.H. : Elle a pris une place de plus en plus importante ces dernières années. Lorsque je suis arrivée à l’Unic, en 2015, c’était un petit sujet. Aujourd’hui, une véritable transition s’opère au sein de l’exploitation européenne, aussi bien en raison de la politique écologique des Etats, qui impacte de facto le secteur, que de l’action des salles elles-mêmes, parfois précurseuses en la matière.
S.R. : De plus en plus de cinémas se penchent sur la façon d’améliorer leur consommation d’énergie, aussi bien pour des raisons financières que de durabilité. A travers la conversion à la projection laser par exemple, mais aussi la gestion des déchets, la rénovation des bâtiments... On remarque de plus en plus de bonnes pratiques en ce sens.
L.H. : On peut mentionner par exemple le Depot Cinema de Lewes, une référence britannique lorsque l’on parle d’énergie renouvelable, d’empreinte carbone… Ou le Cinecitta’ de Nuremberg, qui a installé des panneaux photovoltaïques sur son toit et réfléchit désormais aux manières d’utiliser l’eau du fleuve mitoyen pour produire de l’énergie. L’exploitation européenne est donc bien avancée sur le sujet par rapport à d’autres parties du monde, où l’écologie n’est pas toujours une priorité. Pour autant, il ne faut pas être trop complaisant, beaucoup reste encore à faire, et mettre en place toutes ces mesures a un coût non négligeable.
L.H. : Elle a pris une place de plus en plus importante ces dernières années. Lorsque je suis arrivée à l’Unic, en 2015, c’était un petit sujet. Aujourd’hui, une véritable transition s’opère au sein de l’exploitation européenne, aussi bien en raison de la politique écologique des Etats, qui impacte de facto le secteur, que de l’action des salles elles-mêmes, parfois précurseuses en la matière.
S.R. : De plus en plus de cinémas se penchent sur la façon d’améliorer leur consommation d’énergie, aussi bien pour des raisons financières que de durabilité. A travers la conversion à la projection laser par exemple, mais aussi la gestion des déchets, la rénovation des bâtiments... On remarque de plus en plus de bonnes pratiques en ce sens.
L.H. : On peut mentionner par exemple le Depot Cinema de Lewes, une référence britannique lorsque l’on parle d’énergie renouvelable, d’empreinte carbone… Ou le Cinecitta’ de Nuremberg, qui a installé des panneaux photovoltaïques sur son toit et réfléchit désormais aux manières d’utiliser l’eau du fleuve mitoyen pour produire de l’énergie. L’exploitation européenne est donc bien avancée sur le sujet par rapport à d’autres parties du monde, où l’écologie n’est pas toujours une priorité. Pour autant, il ne faut pas être trop complaisant, beaucoup reste encore à faire, et mettre en place toutes ces mesures a un coût non négligeable.
Quel rôle les pouvoirs publics et les associations nationales de salles jouent-elles dans ce contexte ?
L.H. : Dans certains pays, une véritable réflexion s’est opérée au niveau de ces associations, comme en France avec la FNCF, qui a soutenu et impulsé ce mouvement. La même chose se passe en Allemagne, en Espagne – où l’ensemble du secteur du cinéma et de l’audiovisuel s’est associé pour réfléchir collectivement aux façons d’être plus vert – et au Royaume-Uni, où la UK Cinema Association a consacré sa conférence 2023 à l’écologie. Une certification verte destinée aux cinémas a même été mise en place en Autriche, et d’autres territoires, comme l’Italie, y réfléchissent. Dans certains pays, il existe également des soutiens gouvernementaux pour accompagner la transition écologique dans les salles, nécessaires à la mise en place des mesures les plus coûteuses.
S.R. : En Italie, à travers le plan national de relance et de résilience, un budget de 200 M€ a ainsi été alloué à tout ce qui touche à l’efficacité énergétique (isolation, chauffage, climatisation, projection laser…) dans les cinémas, musées et théâtres. Dans ce cadre, 270 salles ont été aidées en 2022, avec des subventions allant jusqu’à 250 000€ pour un monoécran et jusqu'à 650 000 € pour un multiplexe.
L.H. : Dans certains pays, une véritable réflexion s’est opérée au niveau de ces associations, comme en France avec la FNCF, qui a soutenu et impulsé ce mouvement. La même chose se passe en Allemagne, en Espagne – où l’ensemble du secteur du cinéma et de l’audiovisuel s’est associé pour réfléchir collectivement aux façons d’être plus vert – et au Royaume-Uni, où la UK Cinema Association a consacré sa conférence 2023 à l’écologie. Une certification verte destinée aux cinémas a même été mise en place en Autriche, et d’autres territoires, comme l’Italie, y réfléchissent. Dans certains pays, il existe également des soutiens gouvernementaux pour accompagner la transition écologique dans les salles, nécessaires à la mise en place des mesures les plus coûteuses.
S.R. : En Italie, à travers le plan national de relance et de résilience, un budget de 200 M€ a ainsi été alloué à tout ce qui touche à l’efficacité énergétique (isolation, chauffage, climatisation, projection laser…) dans les cinémas, musées et théâtres. Dans ce cadre, 270 salles ont été aidées en 2022, avec des subventions allant jusqu’à 250 000€ pour un monoécran et jusqu'à 650 000 € pour un multiplexe.
La transition écologique recouvre de nombreux items : énergie, alimentation, construction, déchets… Certains sont-ils plus "traités" que d’autres ?
L.H. : L’énergie concentre beaucoup d’attention. Un certain nombre de nos membres ont réalisé un état des lieux de leur consommation, afin d’être plus à-même de réduire celle-ci et, donc, leurs factures énergétiques. La partie confiserie a, elle, été pas mal impactée par l’évolution du cadre législatif, autour du plastique notamment et du recyclage. L’éducation des publics est également très importante. En France, comme en Belgique, par exemple, les spectateurs sont habitués à trier leurs déchets personnels, mais ce n’est pas le cas dans tous les pays. Un vrai processus pédagogique doit donc se mettre en place, afin de sensibiliser le public. A l’inverse, certains spectateurs sont demandeurs de pratiques plus respectueuses de l’environnement dans les salles.
S.R. : La question du rapport au public se traduit aussi dans la programmation, via des cycles ou des rétrospectives autour de l’environnement, la durabilité. On l’a vu en France, mais aussi au Royaume-Uni, où un groupe de travail s’est formé pour échanger des idées entre plusieurs salles autour de la programmation et l’animation de films traitant du climat, de l’environnement, de l’engagement civique.
L.H. : L’énergie concentre beaucoup d’attention. Un certain nombre de nos membres ont réalisé un état des lieux de leur consommation, afin d’être plus à-même de réduire celle-ci et, donc, leurs factures énergétiques. La partie confiserie a, elle, été pas mal impactée par l’évolution du cadre législatif, autour du plastique notamment et du recyclage. L’éducation des publics est également très importante. En France, comme en Belgique, par exemple, les spectateurs sont habitués à trier leurs déchets personnels, mais ce n’est pas le cas dans tous les pays. Un vrai processus pédagogique doit donc se mettre en place, afin de sensibiliser le public. A l’inverse, certains spectateurs sont demandeurs de pratiques plus respectueuses de l’environnement dans les salles.
S.R. : La question du rapport au public se traduit aussi dans la programmation, via des cycles ou des rétrospectives autour de l’environnement, la durabilité. On l’a vu en France, mais aussi au Royaume-Uni, où un groupe de travail s’est formé pour échanger des idées entre plusieurs salles autour de la programmation et l’animation de films traitant du climat, de l’environnement, de l’engagement civique.
Propos recueillis par Kevin Bertrand
© crédit photo : Unic
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