Congrès FNCF 2024 - Le xénon ne s’en laisse pas conter
Date de publication : 25/09/2024 - 08:15
Trois exposants, les deux acteurs historiques que sont Osram et Ushio ainsi que l’américain LTI, sont présents sur le salon avec des lampes aux performances toujours accrues, pour un marché dont la décroissance ne semble pas aussi rapide qu’escompté.
Avant la pandémie, la question du renouvellement des équipements se posait déjà de façon accrue, les exploitants ayant les yeux rivés sur le laser (RGB ou phosphore), alors que se profilait à l’horizon le début du déploiement des écrans Led, encore pénalisé par des coûts prohibitifs. Mais, durant la même période, émergeait le constat que les projecteurs de série 2 duraient bien plus longtemps que prévu initialement, à condition d’avoir été régulièrement entretenus.
Près de cinq ans plus tard, le sujet est toujours plus que jamais d’actualité. Ce mercredi matin lors de la table ronde "Écologie et cinéma", Cécile Lacoue directrice des études du CNC présentera une étude sur les projecteurs "consommation et cycle de vie", ce qui permettra ensuite de lancer un débat avec la salle sur la technologie laser et son apport écologique. Pour autant l’abandon du xénon, que beaucoup prévoyaient rapide il y a encore peu, semble marquer le pas. Selon certaines sources, les salles équipées en projecteur laser représenteraient environs entre 20% et 25% du parc, du moins en France, certains pays européens étant un peu plus avancés en termes de bascule, avec des différences notables selon le type d’exploitation. Déceler des tendances globales est complexe, car beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte, surtout en France ou l’exploitation est très diverse, mais quelques points saillants se font jour.
"Pendant longtemps on a pensé que le passage vers le laser se ferait entre 2020 et 2022. Mais cela ne s’est pas déroulé de cette façon. D’abord parce qu’il y a eu le Covid, mais surtout parce que certains projecteurs qui ont à présent 15 ans fonctionnent encore" explique Raphaël Forster, directeur des ventes PIA (Applications professionnelles et industrielles) pour la France, la Belgique et les Pays-Bas. "Il y a quatre à cinq ans, quelques grands groupes ont fait la bascule en laser pour une partie de leur parc et l’explosion du coût de l’électricité a incité d’autres salles à le faire, mais je constate à présent un ralentissement de cette transition".
"L’impact a été relativement fort pour nous au début, car le renouvellement s’est amorcé sur les grosses puissances, le projecteur xénon de la grande salle étant déplacé dans la salle de taille intermédiaire et le xénon de la salle intermédiaire dans la petite salle" observe Pierre-Olivier Bancal, directeur commercial Europe du sud et Afrique pour Ushio. "Ensuite, pour la salle intermédiaire, cette stratégie en cascade s’est heurtée à une contrainte budgétaire renforcée et les circuits ont dû affiner leur stratégie en identifiant les sites porteurs pour renouveler leur projecteurs en priorité. Une stratégie qu’on pourrait qualifier de site par site".
L’arrivé des écrans Led, représente un autre facteur possible de ralentissement, comme en témoignent les six installés dans le nouvel écrin du Pathé Palace. "Certains exploitants peuvent être tentés par le fait d’attendre encore un peu afin de passer directement à cette ‘technologie d’après’ car ses coûts vont naturellement baisser" appuie Raphaël Forster.
Le fait est que, loin de baisser les bras, les fabricants de lampes ont continué à mener de solides travaux de recherche et développement. Ils ont notamment réussi à augmenter très sensiblement les durées de vie, initialement moins longues pour le numérique que pour le 35 mm, toute en gardant une grande stabilité. Chez Osram, certaines lampes de la gamme XBO XL ont ainsi une durée de vie qui peut monter à présent à 3500 heures.
Mêmes performances chez Ushio, qui expose à Deauville ses derniers modèles de la gamme Luminity à la longévité accrue et aux capacités d’amorçage améliorées et notamment la DXL 20BAF/LU pour Barco (3700 heures garanties) et la DXL 20SN/L (3300 heures garanties), de sa gamme Long Life. Et depuis le début de l’année, le fabricant a récupéré la commercialisation des lampes pour Christie, qui représente environs 40% du marché.
Par ailleurs, Christie a encore sorti, relativement récemment, deux projecteurs à xénon, contrairement à ses concurrents qui se concentrent à présent sur le laser, ce qui alimente la perspective d’une décroissance plus lente que prévue. Son rythme est estimé par la plupart à une moyenne de -10% par an. "Il est évident que la lampe xénon, que ce soit la nôtre ou celle de nos concurrents, va disparaître à terme. Mais je peux vous assurer que même dans cinq ans on en vendra encore" affirme Raphaël Forster.
Près de cinq ans plus tard, le sujet est toujours plus que jamais d’actualité. Ce mercredi matin lors de la table ronde "Écologie et cinéma", Cécile Lacoue directrice des études du CNC présentera une étude sur les projecteurs "consommation et cycle de vie", ce qui permettra ensuite de lancer un débat avec la salle sur la technologie laser et son apport écologique. Pour autant l’abandon du xénon, que beaucoup prévoyaient rapide il y a encore peu, semble marquer le pas. Selon certaines sources, les salles équipées en projecteur laser représenteraient environs entre 20% et 25% du parc, du moins en France, certains pays européens étant un peu plus avancés en termes de bascule, avec des différences notables selon le type d’exploitation. Déceler des tendances globales est complexe, car beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte, surtout en France ou l’exploitation est très diverse, mais quelques points saillants se font jour.
"Pendant longtemps on a pensé que le passage vers le laser se ferait entre 2020 et 2022. Mais cela ne s’est pas déroulé de cette façon. D’abord parce qu’il y a eu le Covid, mais surtout parce que certains projecteurs qui ont à présent 15 ans fonctionnent encore" explique Raphaël Forster, directeur des ventes PIA (Applications professionnelles et industrielles) pour la France, la Belgique et les Pays-Bas. "Il y a quatre à cinq ans, quelques grands groupes ont fait la bascule en laser pour une partie de leur parc et l’explosion du coût de l’électricité a incité d’autres salles à le faire, mais je constate à présent un ralentissement de cette transition".
"L’impact a été relativement fort pour nous au début, car le renouvellement s’est amorcé sur les grosses puissances, le projecteur xénon de la grande salle étant déplacé dans la salle de taille intermédiaire et le xénon de la salle intermédiaire dans la petite salle" observe Pierre-Olivier Bancal, directeur commercial Europe du sud et Afrique pour Ushio. "Ensuite, pour la salle intermédiaire, cette stratégie en cascade s’est heurtée à une contrainte budgétaire renforcée et les circuits ont dû affiner leur stratégie en identifiant les sites porteurs pour renouveler leur projecteurs en priorité. Une stratégie qu’on pourrait qualifier de site par site".
L’arrivé des écrans Led, représente un autre facteur possible de ralentissement, comme en témoignent les six installés dans le nouvel écrin du Pathé Palace. "Certains exploitants peuvent être tentés par le fait d’attendre encore un peu afin de passer directement à cette ‘technologie d’après’ car ses coûts vont naturellement baisser" appuie Raphaël Forster.
Le fait est que, loin de baisser les bras, les fabricants de lampes ont continué à mener de solides travaux de recherche et développement. Ils ont notamment réussi à augmenter très sensiblement les durées de vie, initialement moins longues pour le numérique que pour le 35 mm, toute en gardant une grande stabilité. Chez Osram, certaines lampes de la gamme XBO XL ont ainsi une durée de vie qui peut monter à présent à 3500 heures.
Mêmes performances chez Ushio, qui expose à Deauville ses derniers modèles de la gamme Luminity à la longévité accrue et aux capacités d’amorçage améliorées et notamment la DXL 20BAF/LU pour Barco (3700 heures garanties) et la DXL 20SN/L (3300 heures garanties), de sa gamme Long Life. Et depuis le début de l’année, le fabricant a récupéré la commercialisation des lampes pour Christie, qui représente environs 40% du marché.
Par ailleurs, Christie a encore sorti, relativement récemment, deux projecteurs à xénon, contrairement à ses concurrents qui se concentrent à présent sur le laser, ce qui alimente la perspective d’une décroissance plus lente que prévue. Son rythme est estimé par la plupart à une moyenne de -10% par an. "Il est évident que la lampe xénon, que ce soit la nôtre ou celle de nos concurrents, va disparaître à terme. Mais je peux vous assurer que même dans cinq ans on en vendra encore" affirme Raphaël Forster.
Patrice Carré
© crédit photo : Ushio et Osram
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