Congrès FNCF 2024 : L’exploitation entre soulagement et inquiétude
Date de publication : 25/09/2024 - 08:03
"Ouf, oui, c'est le cri que nous avons tous poussé début mai lorsque nous avons constaté qu'après quatre mois de très faible fréquentation, nous avons assisté au succès surprise d'Un petit truc en plus. Dans la foulée s'est enclenché un cycle vertueux de l'offre de films et de la fréquentation", a ainsi poursuivi le président, énumérant les nombreuses réussites qui ont marqué la vie des salles depuis : "le plus grand succès de son histoire pour la fête du Cinéma", mais aussi ceux du Comte de Monte-Cristo – "comme quoi les films français marchent aussi l'été" –, de Vice-versa 2 et de Moi, moche et méchant 4.
Et le dirigeant fédéral de tirer trois "enseignements" de ces trois premiers trimestres 2024. Le premier lui permet ainsi de remercier les éditeurs et distributeurs de films "qui prennent des risques et qui font le choix de nous proposer des films diversifiés de qualité. C'est peut-être une évidence, mais rappelons-le, l'offre de films est la pierre angulaire sur laquelle nous construisons notre succès".
Le deuxième, "n'en déplaise aux Cassandres qui annoncent la mort du cinéma depuis 130 ans : oui les Françaises et les Français aiment voir et revoir des films dans nos cinémas". Cinémas qu’il faut, est c’est là le troisième enseignement, "préserver et renforcer" : "notre parc de salles est, disons-le, unique au monde !"
Chapitre majeur de la grand-messe des exploitants français, le Forum de discussion du 79e Congrès fut l’occasion de prendre le pouls des différents modèles d’exploitations du parc national. Si le regain en salle de l’été a rassuré, nombre d’inquiétudes persistent aux yeux de la fédération, que celle-ci affronte en affichant unité et solidarité.
C’est par un grand "ouf", répété par deux fois, que Richard Patry, président de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF) a donc ouvert son discours, en préambule du traditionnel Forum de discussion fédéral qui s’ouvrait ce mardi 24 septembre après-midi dans le Grand Auditorium du CID de Deauville.
"Ouf, oui, c'est le cri que nous avons tous poussé début mai lorsque nous avons constaté qu'après quatre mois de très faible fréquentation, nous avons assisté au succès surprise d'Un petit truc en plus. Dans la foulée s'est enclenché un cycle vertueux de l'offre de films et de la fréquentation", a ainsi poursuivi le président, énumérant les nombreuses réussites qui ont marqué la vie des salles depuis : "le plus grand succès de son histoire pour la fête du Cinéma", mais aussi ceux du Comte de Monte-Cristo – "comme quoi les films français marchent aussi l'été" –, de Vice-versa 2 et de Moi, moche et méchant 4.
Et le dirigeant fédéral de tirer trois "enseignements" de ces trois premiers trimestres 2024. Le premier lui permet ainsi de remercier les éditeurs et distributeurs de films "qui prennent des risques et qui font le choix de nous proposer des films diversifiés de qualité. C'est peut-être une évidence, mais rappelons-le, l'offre de films est la pierre angulaire sur laquelle nous construisons notre succès".
Le deuxième, "n'en déplaise aux Cassandres qui annoncent la mort du cinéma depuis 130 ans : oui les Françaises et les Français aiment voir et revoir des films dans nos cinémas". Cinémas qu’il faut, est c’est là le troisième enseignement, "préserver et renforcer" : "notre parc de salles est, disons-le, unique au monde !"
"Nombreuses difficultés"
Car le rattrapage estival, qui a remis le marché de la salle sur de bons rails, vers un cumul annuel "au moins équivalent à l’an dernier", ne doit pas cacher les "nombreuses difficultés" qui marquent encore le secteur, trois ans après la crise sanitaire mondiale.
"L'endettement, l'inflation, qui accroît le nombre des charges, mais aussi, particulièrement pour un certain nombre de grands établissements, un retard important en termes de fréquentation, dû en particulier à une offre de films moins dense et moins adaptée", cite ainsi le président, appelant "chacun à la vigilance" : "Dans un système où la mutualisation est importante, est essentielle, si ceux qui contribuent le plus sont en difficulté, c'est tout le secteur qui est en danger."
Et Richard Patry de mettre en perspective "les grands sujets de cette année", promettant déjà de les aborder le lendemain lors du débat avec les pouvoirs publics : "l'éducation à l'image, la mise en place de la réforme art et essai, les suites du rapport Lasserre et la proposition de loi sénatoriale… plus largement la clarification de la situation institutionnelle", énumère-t-il ainsi.
"La confirmation par la nouvelle ministre de la Culture du maintien du financement du CNC" est en outre cité comme "déterminant" voire "essentiel pour notre secteur", pointe le dirigeant fédéral, évoquant "des conséquences très pratiques, par exemple, sur notre demande de rénovation, nécessaire, de notre dispositif de soutien automatique".
"Dans ce monde plein d'incertitudes, l'unité est une vertu cardinale pour notre secteur et notre fédération. Il nous faut donc rechercher le plus grand consensus possible sur tous les sujets. Ce n'est que de cette façon que nous pourrons retrouver le dynamisme collectif dont nous avons besoin."
"Je peux vous assurer que la Fédération Nationale des Cinémas Français va continuer à se battre pour défendre notre profession, à montrer que les exploitantes et exploitants de France, grands ou petits, des villes ou des campagnes, généralistes ou art et essai, circuits itinérant ou multiplexes, sont unis, solidaires, pour construire le cinéma, les cinémas de demain" a affirmé le président. "Vous pouvez compter sur nous tous pour continuer à promouvoir le meilleur endroit sur Terre pour voir un film, nos salles de cinéma", a-t-il conclu, avant de céder la place aux rapports de branches.
Alarmes, inquiétudes et encouragements de la Petite exploitation
Porte-parole de la branche Petite exploitation, Christine Bentabet (exploitante du Dunois de Châteaudun), a articulé un discours autour de trois mots majeurs et significatifs : alarmant, inquiétant et encourageant.
Dans ce rapport, la branche s’est ainsi déclarée alarmée notamment par "le nombre de films qui ne trouvent pas leur public " ; "la part de marché des films recommandés art et essai, à moins de 20% ce premier semestre, 10 points au-dessous des dernières années" ; "les relations tendues avec une poignée de distributeurs" ; le constat "que la moitié des séances" des cinémas de la branche "accueille moins de 10 spectateurs", des séances qui "coûtent cher à organiser", "car les charges fixes sont plus importantes quand on fait moins de séances".
La porte-parole a ainsi alerté sur "la situation économique et personnelle" de plusieurs salles, qu’elles soient "en gestion privée, parapubliques ou publiques", ainsi décrites comme "au bord du gouffre". La rapporteuse précisera d’ailleurs qu’un "appel à la solidarité" a été exprimé en réunion de branche le matin même, "pour nos collègues dans des situations financières dramatiques, avec l’idée de nous réunir autour d’un fonds commun, unitaire".
"L'endettement, l'inflation, qui accroît le nombre des charges, mais aussi, particulièrement pour un certain nombre de grands établissements, un retard important en termes de fréquentation, dû en particulier à une offre de films moins dense et moins adaptée", cite ainsi le président, appelant "chacun à la vigilance" : "Dans un système où la mutualisation est importante, est essentielle, si ceux qui contribuent le plus sont en difficulté, c'est tout le secteur qui est en danger."
Et Richard Patry de mettre en perspective "les grands sujets de cette année", promettant déjà de les aborder le lendemain lors du débat avec les pouvoirs publics : "l'éducation à l'image, la mise en place de la réforme art et essai, les suites du rapport Lasserre et la proposition de loi sénatoriale… plus largement la clarification de la situation institutionnelle", énumère-t-il ainsi.
"La confirmation par la nouvelle ministre de la Culture du maintien du financement du CNC" est en outre cité comme "déterminant" voire "essentiel pour notre secteur", pointe le dirigeant fédéral, évoquant "des conséquences très pratiques, par exemple, sur notre demande de rénovation, nécessaire, de notre dispositif de soutien automatique".
"Dans ce monde plein d'incertitudes, l'unité est une vertu cardinale pour notre secteur et notre fédération. Il nous faut donc rechercher le plus grand consensus possible sur tous les sujets. Ce n'est que de cette façon que nous pourrons retrouver le dynamisme collectif dont nous avons besoin."
"Je peux vous assurer que la Fédération Nationale des Cinémas Français va continuer à se battre pour défendre notre profession, à montrer que les exploitantes et exploitants de France, grands ou petits, des villes ou des campagnes, généralistes ou art et essai, circuits itinérant ou multiplexes, sont unis, solidaires, pour construire le cinéma, les cinémas de demain" a affirmé le président. "Vous pouvez compter sur nous tous pour continuer à promouvoir le meilleur endroit sur Terre pour voir un film, nos salles de cinéma", a-t-il conclu, avant de céder la place aux rapports de branches.
Alarmes, inquiétudes et encouragements de la Petite exploitation
Porte-parole de la branche Petite exploitation, Christine Bentabet (exploitante du Dunois de Châteaudun), a articulé un discours autour de trois mots majeurs et significatifs : alarmant, inquiétant et encourageant.
Dans ce rapport, la branche s’est ainsi déclarée alarmée notamment par "le nombre de films qui ne trouvent pas leur public " ; "la part de marché des films recommandés art et essai, à moins de 20% ce premier semestre, 10 points au-dessous des dernières années" ; "les relations tendues avec une poignée de distributeurs" ; le constat "que la moitié des séances" des cinémas de la branche "accueille moins de 10 spectateurs", des séances qui "coûtent cher à organiser", "car les charges fixes sont plus importantes quand on fait moins de séances".
La porte-parole a ainsi alerté sur "la situation économique et personnelle" de plusieurs salles, qu’elles soient "en gestion privée, parapubliques ou publiques", ainsi décrites comme "au bord du gouffre". La rapporteuse précisera d’ailleurs qu’un "appel à la solidarité" a été exprimé en réunion de branche le matin même, "pour nos collègues dans des situations financières dramatiques, avec l’idée de nous réunir autour d’un fonds commun, unitaire".
La rapporteuse a ensuite témoigné du regret que "le public jeune autant que le jeune public vient moins, hors temps scolaire, mais désormais également moins pendant le temps scolaire", alarmant ainsi sur le dispositif Collège au cinéma et critiquant "les récentes décisions du Ministère de l’Education Nationale pour le peu de considération à l’éducation aux images et au cinéma, alarmant aussi les situations financières des collectivités, notamment les départements, alors que les enjeux de renouvellement du public sont collectivement reconnus comme prioritaires".
La rapporteuse a en outre relayé plusieurs inquiétudes de sa branche. Tout d’abord, autour de la réforme de l’art et essai "pour les cinémas du milieu rural et périurbain, sans trop de moyens financiers, sans trop de ressources humaines". Non sans aborder une problématique récurrente au Congrès, surtout en fin d’été : "le cinéma plein air", fustigeant des "comportements de structures concurrentes, très enclines à convaincre des collectivités d’accueillir une projection plein air hors sol, hors marché, hors cadre légal".
La branche relève aussi de nombreuses inquiétudes sur "les marges financières de nos modèles économiques, PGE ou crédits contractés ou pas, pour maintenir l’état de nos trésoreries", ainsi que "les contraintes financières des mairies, des intercommunalités, des départements, des régions, préoccupant pour nos salles mais surtout pour tous nos partenaires de la société civile organisée". L’exploitante a en outre relevé que le contexte de l’après VPF "a fait disparaitre toute concertation entre branche, et dans nos relations avec les distributeurs".
Au rang des encouragements, la branche souligne la fréquentation qui revient "à des niveaux corrects, mais pas nos chiffres d’affaire, dont les marges régressent" ; "le retour de tous nos spectateurs" ; "nos relations avec la majorité des distributeurs, dont nous comprenons les difficultés, et qui acceptent nos contraintes" ; "nos politiques tarifaires, adaptées aux demandes des distributeurs, au pouvoir d’achat de nos spectateurs, malgré les reproches de certains de nos collègues qui pourraient confondre nos tarifs réduits et nos tarifs moyens, comme nous ne confondons pas nos cartes d’abonnement avec les cartes illimitées".
La branche petite exploitation représente 1 546 établissements, soit 75% du parc de salle français, "une bonne entrée en matière pour parler d’aménagement du territoire et d’accès au cinéma", souligne la rapporteuse. Celle-ci assure en outre que sa branche interrogera le CNC le lendemain sur "la question vitale, politique, sociale, du nécessaire renouvellement du public, notamment par les dispositifs d’éducation, mais également par les problèmes démocratiques, générationnels, de ces nouvelles images présentes partout dans nos vies".
La Moyenne exploitation attentive aux travaux sur le soutien automatique
Ce fut ensuite au tour de Sylvie Jaillet, rapporteure de la commission de branche de la moyenne exploitation, de dresser un état des lieux. Premier constat, à la fin septembre 2024, "la tendance est plutôt à l'équilibre par rapport à 2023", malgré un début d'année "catastrophique pour les salles généralistes"
La moyenne exploitation reste préoccupée par "la concentration des entrées sur quelques titres pendant que de nombreux autres ne résistent pas aux premières semaines d'exploitation." Pour de nombreux exploitants de la branche, "les exigences des plans de sortie apparaissent comme complètement disproportionnées au regard du nombre de copies et surtout du potentiel de certains films. La discussion est parfois impossible. Comment envisager des négociations pertinentes dans ce contexte ?", s'interroge Sylvie Jaillet.
La moyenne exploitation est également revenue sur la qualité des œuvres proposées, sujet sur lequel elle se sent totalement légitime pour s'exprimer. "Qu'est-ce que les spectateurs emportent avec eux quand ils sortent d'une séance ? Rappelons-nous qu'un spectateur déçu ne revient pas, même dans le plus beau et le plus accueillant des cinémas", affirme Sylvie Jaillet.
Autre enjeu majeur pour la branche : la nécessité d'investissement dans les salles pour les prochaines années. "Dans un marché instable où le Covid a absorbé les trésoreries, où les PGE sont devenus des surcrédits, quelles sont les capacités financières pour maintenir une expérience en salle de qualité ?", souligne la rapporteure. Elle fait également état d'alerte sur les difficultés de recrutement avec un fort turnover "faisant peser sur les dirigeants une charge de travail de plus en plus dense pour pallier les carences."
"Nous devons jouer avec nos atouts (accueil, éditorialisation…), mais nous n'échapperons pas à une montée en gamme plébiscitée par le public", prévient Sylvie. A cet effet, la moyenne exploitation sera particulièrement attentive aux travaux concernant le soutien automatique. "Les effets de seuil peuvent avoir des conséquences délétères dans nos capacités à lever de l'investissement. Nous devons avoir des modélisations fiables en relation avec l'inflation. Nous attendons à minima une revalorisation des barèmes", déclare Sylvie Jaillet.
Comme ses consœurs et confrères, l'exploitante a également alerté l'assemblée sur les risques pesant sur l'éducation à l'image. "Si les dispositifs d'éducation à l'image disparaissent, c'est tout un renouvellement de nos spectateurs qui se meurt […] Faire une société en forgeant une culture cinématographique commune est l'essence même de ce que doivent apporter les dispositifs nationaux d'éducation à l'image."
CDAC, régulation des implantations, fonds de soutien... Les combats de la Grande exploitation
La moyenne exploitation est également revenue sur la qualité des œuvres proposées, sujet sur lequel elle se sent totalement légitime pour s'exprimer. "Qu'est-ce que les spectateurs emportent avec eux quand ils sortent d'une séance ? Rappelons-nous qu'un spectateur déçu ne revient pas, même dans le plus beau et le plus accueillant des cinémas", affirme Sylvie Jaillet.
Autre enjeu majeur pour la branche : la nécessité d'investissement dans les salles pour les prochaines années. "Dans un marché instable où le Covid a absorbé les trésoreries, où les PGE sont devenus des surcrédits, quelles sont les capacités financières pour maintenir une expérience en salle de qualité ?", souligne la rapporteure. Elle fait également état d'alerte sur les difficultés de recrutement avec un fort turnover "faisant peser sur les dirigeants une charge de travail de plus en plus dense pour pallier les carences."
"Nous devons jouer avec nos atouts (accueil, éditorialisation…), mais nous n'échapperons pas à une montée en gamme plébiscitée par le public", prévient Sylvie. A cet effet, la moyenne exploitation sera particulièrement attentive aux travaux concernant le soutien automatique. "Les effets de seuil peuvent avoir des conséquences délétères dans nos capacités à lever de l'investissement. Nous devons avoir des modélisations fiables en relation avec l'inflation. Nous attendons à minima une revalorisation des barèmes", déclare Sylvie Jaillet.
Comme ses consœurs et confrères, l'exploitante a également alerté l'assemblée sur les risques pesant sur l'éducation à l'image. "Si les dispositifs d'éducation à l'image disparaissent, c'est tout un renouvellement de nos spectateurs qui se meurt […] Faire une société en forgeant une culture cinématographique commune est l'essence même de ce que doivent apporter les dispositifs nationaux d'éducation à l'image."
CDAC, régulation des implantations, fonds de soutien... Les combats de la Grande exploitation
Tout au long du Forum, les interlocuteurs ont insisté sur les difficultés rencontrées par la grande exploitation. La prise de parole de Laurence Meunier, rapporteure de la branche, était donc particulièrement attendue. "La grande exploitation reste la plus impactée par la baisse des entrées". La fréquentation sur 2024 est en retrait de 14% par rapport à 2023 et de 27% sur le référentiel 2017-2019. "Ce recul pouvant aller jusqu'à 30% pour certains établissements", précise Laurence Meunier.
Saluant les performances d'Un p'tit truc en plus et du Comte de Monte Cristo, la grande exploitation reste attentive voire inquiète face à "ce caractère épisodique de ces phénomènes. "Le cumul des entrées de ces deux films français représente 10% des entrées nationales", souligne Laurence Meunier.
Elle relève également "un manque de plus en plus conséquent de productions américaines". "Nous constatons en effet que le nombre de films américains sortis en salles diminue, ce qui pénalise fortement les cinémas disposant du plus grand nombre d'écrans. Cela est sûrement une des causes principales de la baisse des entrées de la grande exploitation."
La grande exploitation a par ailleurs appelé à une redéfinition des critères d'évaluation des projets par les CDAC constatant que la grande majorité des projets étaient acceptés. Cette révision des critères devrait davantage prendre en compte "la densité des équipements, leur fréquentation et leur mode de gestion afin d'éviter le suréquipement et les distorsions de concurrence."
Bien que le parc de salles continue de s'accroître, cela n'entraîne pas une évolution du nombre de spectateurs sur le marché global, analyse la branche. "Moderniser la régulation des implantations devient de plus en plus urgent et ne peut se limiter à la seule question du seuil d'autorisation des CDAC, les fameux 300 fauteuils."
La Grande exploitation demande également à ce que les différentes aides à l'investissement "ne viennent pas fausser la concurrence en soutenant la création de cinéma dans des zones déjà équipées".
La branche indique également assister à une "pléthorisation des plans de sortie de films par les distributeurs, n'exigeant pas de l'ensemble des salles d'une même zone concurrentielle les mêmes conditions d'exploitation. Cette dilution des entrées n'est profitable ni à la carrière des films, ni à nos exploitations."
Laurence Meunier a ensuite fait un point sur la réactualisation du fonds de soutien. "Le fonds de soutien est un outil auquel nous sommes attachés car il contribue à renforcer l'investissement dans les salles. Ce système est basé sur la mutualisation entre les différents cinémas au bénéfice des plus petites salles. Aujourd'hui, nous ne souhaitons pas remettre en cause le principe général de ce système, mais compte tenu des difficultés de la grande exploitation, nous demandons une amélioration des taux de retour pour les plus gros cinémas. "Pour appuyer cette demande, la Grande exploitation rappelle que le barème du fonds de soutien n'a pas été réévalué depuis 2012 et "a même été dégradé en 2020."
Enfin, la Grande exploitation a indiqué vouloir conserver la même durée de fenêtre d'exclusivité des salles dans le cadre de la prochaine chronologie des médias.
Elle relève également "un manque de plus en plus conséquent de productions américaines". "Nous constatons en effet que le nombre de films américains sortis en salles diminue, ce qui pénalise fortement les cinémas disposant du plus grand nombre d'écrans. Cela est sûrement une des causes principales de la baisse des entrées de la grande exploitation."
La grande exploitation a par ailleurs appelé à une redéfinition des critères d'évaluation des projets par les CDAC constatant que la grande majorité des projets étaient acceptés. Cette révision des critères devrait davantage prendre en compte "la densité des équipements, leur fréquentation et leur mode de gestion afin d'éviter le suréquipement et les distorsions de concurrence."
Bien que le parc de salles continue de s'accroître, cela n'entraîne pas une évolution du nombre de spectateurs sur le marché global, analyse la branche. "Moderniser la régulation des implantations devient de plus en plus urgent et ne peut se limiter à la seule question du seuil d'autorisation des CDAC, les fameux 300 fauteuils."
La Grande exploitation demande également à ce que les différentes aides à l'investissement "ne viennent pas fausser la concurrence en soutenant la création de cinéma dans des zones déjà équipées".
La branche indique également assister à une "pléthorisation des plans de sortie de films par les distributeurs, n'exigeant pas de l'ensemble des salles d'une même zone concurrentielle les mêmes conditions d'exploitation. Cette dilution des entrées n'est profitable ni à la carrière des films, ni à nos exploitations."
Laurence Meunier a ensuite fait un point sur la réactualisation du fonds de soutien. "Le fonds de soutien est un outil auquel nous sommes attachés car il contribue à renforcer l'investissement dans les salles. Ce système est basé sur la mutualisation entre les différents cinémas au bénéfice des plus petites salles. Aujourd'hui, nous ne souhaitons pas remettre en cause le principe général de ce système, mais compte tenu des difficultés de la grande exploitation, nous demandons une amélioration des taux de retour pour les plus gros cinémas. "Pour appuyer cette demande, la Grande exploitation rappelle que le barème du fonds de soutien n'a pas été réévalué depuis 2012 et "a même été dégradé en 2020."
Enfin, la Grande exploitation a indiqué vouloir conserver la même durée de fenêtre d'exclusivité des salles dans le cadre de la prochaine chronologie des médias.
Sylvain Devarieux et Florian Krieg
© crédit photo : FK
L’accès à cet article est réservé aux abonnés.
Vous avez déjà un compte
Accès 24 heures
Pour lire cet article et accéder à tous les contenus du site durant 24 heures
cliquez ici