Series Mania Digital Forum - Julia Schulte : "Derby Girl" et "Stalk" sont des séries qui sortent du lot à l’international
France TV Distribution présente dans le cadre du Coming Next from France, organisé par TV France International, deux séries créées pour France TV Numérique, Derby Girl (Noon) et Stalk (photo, Silex Films). Une première. Et l’occasion d’observer avec la SVP International Sales de France TV Distribution la situation actuelle pour les ventes internationales.
C’est la première année, dans le cadre du Coming Next from France, que les deux séries que vous mettez en avant, Derby Girl et Stalk, qui proviennent de l’offre numérique fiction de France Télévisions…
Ce sont des séries extrêmement bien écrites, qui sortent du lot. Elles sont de plus plutôt ciblées "ado" ou "jeune adulte". Ce qui n’est pas forcément ce que nous proposons d’habitude. Même si, pour nous, ces séries s’adressent à une cible beaucoup plus large à l’export. Nous avons beaucoup d’intérêt des plateformes internationales, mas aussi des plateformes crées par des groupes publics qui souhaitent atteindre un jeune public, mais savent aussi que ces fictions peuvent intéresser aussi une audience plus mature. Nous avons aussi de la curiosité des Pay Tv, ou des free tv, sur des cibles plus larges, mais qui cherchent également des séries qui permettent de comprendre qui sont les jeunes aujourd’hui.
Comment expliquez-vous cet intérêt que ces séries pourraient avoir justement sur ces cibles "jeune adulte"?
Je pense que le jeune public à l’international partage des valeurs, des codes, des références culturelles.
Derby Girl est une proposition peut être encore plus atypique ?
La série à une belle énergie avec des personnages très bien écrits. Elle est peut-être plus "niche". Avec un humour poussé. Mais pour nous, dans le contexte d’aujourd’hui, Derby Girl a son potentel car tout le monde cherche des pépites qui arrivent à sortir du lot.
Stalk pourrait être aussi un bon format ?
La production garde les droits de format dans un premier temps. L’idée est d’abord de faire vivre la série en "ready made" le plus loin possible. Mais il est vrai que nous avons beaucoup d’interêt aussi pour des adaptations. L’histoire, assez universelle, avec son arène autour du harcèlement sur internet, et le scénario très sophistiqué s’y prêtent bien. Le résultat de Stalk prouve qu’avec des moyens limités, mais beaucoup de créativité, on peut aller très loin…et sortir des sentiers battus.
Quel est votre regard de professionnel sur l’annulation d’événements aussi importants que Series Mania ou le Mip TV ?
Je suis extrêmement triste de ne pas pouvoir rencontrer ceux avec qui nous travaillons déjà, ou pour établir de nouveaux liens avec d’autres acteurs du secteur. La communication digitale est une solution, mais elle ne remplacera jamais le contact humain. Les acheteurs sont très attentifs à toutes ces manifestations numériques car ils doivent continuer à visionner et acquérir. La période va peut-être permettre d’expérimenter de nouvelles façons de travailler, mais il ne faudrait pas que cela dure. Quand on fait ce métier, on aime véhiculer une énergie quant aux contenus que nous proposons, partager des émotions. Rien ne remplace les relations qui se construisent avec le temps. Je ne me vois pas établir ce type de contact uniquement en virtuel. En revanche, il est vrai que les rendez-vous professionnels se multiplient, et qu’un tri j’allais dire naturel, se fera. Nous privilégions ainsi déjà les événements thématiques à ceux plus généralistes.
La particularité de France TV Distribution est d’avoir également une activité cinéma de plus en plus active. Comment voyez-vous la perspective d’un rendez-vous cannois perturbé, voir annulé…
Je pense que le ralentissement de l’activité dans l’audiovisuel sera moins fort que dans l’univers cinématographique. C’est un secteur déjà plus fragile ou l’importance d’un festival est capitale. Entre autre pour attirer l’attention des acheteurs sur un film indépendant français par exemple. Si Cannes était annulé, nous devrions changer nos calendriers de lancement, peut-être pour d’autres festivals. On sait assez bien orchestrer le lancement d’une série uniquement en digital par exemple. Ce n’est pas idéal, mais cela peut fonctionner. En revanche, pour un film, la visibilité en festival est primordiale.
Francois-Pier Pelinard-Lambert
© crédit photo : Silex FilmsVous avez déjà un compte
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