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Lumière 2021 - Netflix en pleine Lumière à Lyon

Date de publication : 12/10/2021 - 08:45

Largement présente cette année au rendez-vous lyonnais, la plateforme met en avant sa politique autour du cinéma d’auteur mais aussi autour du cinéma de patrimoine, en particulier centrée sur le 7e art français. Point sur cette politique éditoriale avec Sara May, directrice des acquisitions et co-productions pour la France et l'Italie chez Netflix. 

Vous présentez cette année  en avant-première à Lumière, le nouveau Paolo Sorrentino, La main de dieu, Power or the dog de Jane Campion, récemment primé à Venise d’un Lion d’argent de la mise en scène. Mais aussi les premières réalisations de deux actrices, The lost daughter  de Maggie Gyllenhaal, repartie de la Mostra avec le Prix du meilleur scénario pour son film tiré d’une œuvre de Elena Ferrante, et Clair-obscur de Rebecca Hall ?
Nous sommes régulièrement invités à Lumière. Nous y avons présenté par exemple The Irishman de Martin Scorcese. Cette fois-ci, c’est notre plus forte participation. Avec trois films de femmes dont deux premiers films. Le Jane Campion et le Maggie Gyllenhaal ont de plus déjà été primés à Venise. Nous en sommes fiers.

Ces films ne seront pas disponibles de suite sur la plateforme ?
Non, mais ils le seront vite dans la foulée de Lyon et de Venise. Nous les lancerons au fur et à mesure en trouvant les meilleures dates, non seulement dans leurs pays d’origine, mais dans tous les pays où nous sommes présents.

Vous positionnez aussi ces films pour les Oscars avec cette période de mise en ligne ?
Ce n’est pas notre but. Notre objectif, c’est avant de trouver la meilleure date de lancement dans les 180 pays où nous sommes présents et que le maximum de nos abonnés le voient.

Des nominations aux Oscars ne sont pas négligeables promotionnellement parlant ?
Nous sommes sur une bonne voie…Depuis quelques années, nous y sommes très présents et espérons poursuivre cette tradition. Mais nous sommes avant tout dans une logique de diversification de l’offre cinéma à travers le monde, en leur proposant des films différents et de toutes les origines. C’est vraiment notre priorité.

Ces films seront-ils vus ailleurs après Venise ou Lumière ? Voir en salle ?
Il est trop tôt pour savoir si ces films seront montrés ailleurs en France ou en Europe. Pour ce qui est des sorties salle. Cela fait des années que nous en faisons aux Etats-Unis ou d’autres pays. C’est une trentaine de films par an. Pour la France, il faudrait déjà avoir une chronologie des médias. Nos abonnés financent nos films. Il est juste normal qu’ils les aient dès qu’ils sont près. Pour le futur, nous évaluerons la situation en France comme nous l’avons fait sur d’autres territoires.

Il est frappant de voir ces films d’auteur accompagnés par Netflix. Et de l’autre les performances de visionnage et la typologie des films que vos abonnés plébiscitent. Comme l’ont prouvé il y a quelques jours les chiffres que vous avez communiqué. Comment se place alors ces films d’auteur dans votre offre ?
A force de présenter de plus en plus de films d’auteur, avec des metteurs en scène qui ne sont pas forcément connus du plus grand nombre de nos abonnés, nous arrivons à forger une envie de voir un cinéma différent. De faire connaître le cinéma avce un "C" majuscule. C’est un "work in progress" et c’est excitant aussi de construire cette offre-là en paralèlle de tout le reste. La terminologie de "film d’auteur" est peut-être un peu réductrice. Je dirais plutôt qu’il s’agit d’histoires que nous avons voulu partager au plus grand nombre avec de grands réalisateurs avec qui nous avons eu l’honneur de travailler.  Les films d’action et de genre sont très populaires. Notre idée c’est de proposer aussi ce cinéma avec les meilleurs. Je noterais aussi que The Irishman de Martin Scorcese se plaçait bien dans ce top en nombre d’heures visionnées.

Avez-vous d’autres films d’auteur à venir pour le début 2022 ?
En France, il y aura le Romain Gavras. Le tournage vient de se terminer. Le nouveau Jean-Pierre Jeunet arrivera aussi bientôt. Nous sommes aussi dans une logique de diversification d’offre. En continuant de construire des franchises d’action à la française comme Balles perdues 2, tout comme accompagner Gavras ou Jeunet.

Vous avez entamé aussi une politique de collection de films de patrimoine français. Vous souhaitez la poursuivre ?
Oui, c’est une envie pérenne de notre part. C’est une façon pour nos abonnés aussi de découvrir de nouveaux auteurs français. Toute la collection des films de Belmondo était déjà sur Netflix avant sa disparition et a géneré énormément d’intérêt. Avec des collections autour de François Truffaut, de Agnès Varda (avec des accords avec MK2, ndlr), de Claude Sautet, mais aussi des collections thématiques comme « Emotions à la française », nos abonnés ont vu aussi qu’ils pouvaient avoir accès à une certaine typologie de films français. Ce sont des opérations que nous allons inscrire dans la durée.

Passez-vous d’un hommage ou d’un focus à un autre. Ou ces offres sont pérennes ?
Ce n’est jamais ponctuel car ces films sont là pour au moins un an sur le service. Notre but est de construire un réflexe et que l’on vienne aussi sur Netflix pour voir ces films. Et nous sommes en train d’y arriver. Nous sommes en train d’analyser beaucoup de classiques du catalogue Pathé que nous espérons amener sur Netflix.

Est-ce que cette politique autour du cinéma patrimonial est valable pour d’autres cinéastes américains, européens ou japonais par exemple ?
Nous avons déjà fait une collection sur Chaplin. Et nous pourrions en faire sur le cinéma arable. Mais le focus est le cinéma français d’abord. Et il y a encore beaucoup à puiser au sein de celui-ci avant d’aller sur d’autres cinémas étrangers.

Vous avez une forte politique documentaire. Parfois sur des acteurs ou des réalisateurs. Réfléchissez sur des rendez-vous autour du cinéma à la Netflix ?
Nous y réfléchissons et c’est envisageable à terme. Nous le faisons déjà sur nos réseaux sociaux comme récemment sur les films de Youssef Chahine. Plus de 50 % de nos originaux français sont des premiers films. De réalisateurs, de producteurs. Nous avons un format d’éditorialisation sur les réseaux qui s’appelle "Ma première fois" ou ces jeunes talents parlent de ces débuts. Un vrai talk-show de cinéma, plus classique, nous en parlons aussi. Le cinéma est un pilier de notre croissance. Nous avons une réelle volonté de construire autour du cinéma comme nous l’avons fait autour des séries.

Vous allez lancer un original écrit et réalisé par Dany, Boon, 8 rue de l’Humanité, le 20 octobre. Vous avez imaginé une campagne d’avant premières originale…
Ce projet a été construit ensemble entre Dany Boon et Netflix. Ce fût un honneur de le suivre dans cette aventure. Il a une popularité énorme et nous l’accompagnons dans une tournée dans des villages de France qui met à l’honneur des français qui ont illuminé la vie de leurs voisins par leur bonté et leur générosité pendant le confinement. Dany a voulu saluer ces vrais “héros du quotidien.” Et nous organisons jusqu’au 20 octobre cinq projections de 8 rue de l’Humanité dans leurs communes. Cette tournée a commencé le 24 septembre à Vitry en Artois dans les Hauts-de-France. Deux salles ont été mobilisées avec tout le casting présent. Il s’agit de salle de fête, de mariage…C’est un nouveau type d’accompagnement pour nous qui correspond bien à l’histoire du film.

Francois-Pier Pelinard-Lambert
© crédit photo : Netflix


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