Lumière MIFC 2021 - Carlotta et Arcadès se projettent
Date de publication : 14/10/2021 - 08:33
Après l’annonce de la signature d’un nouvel accord de distribution exclusif autour du catalogue DVD, BR et UHD de Carlotta, les deux dirigeants Vincent Paul-Boncour (Carlotta Films) et Patrick Belz (Arcadès) reviennent sur les enjeux de ce partenariat, tout en livrant leur regard sur les problématiques et les ambitions du marché de la vidéo physique.
Quels sont les enjeux respectifs de vos sociétés dans la signature de ce nouvel accord de distribution vidéo ?
Patrick Belz : Nous sommes ravis de cet accord chez Arcadès, qui va nous permettre d’enrichir notre ligne éditoriale. En nous appuyant sur un des plus importants catalogues de cinéma de patrimoine, mais pas seulement, car il comprend aussi beaucoup d’œuvre de genre, asiatiques et d’auteur. Cela vient compléter notre assortiment de manière crédible, en cohérence avec ce que nous faisons déjà. Tout en formant un levier de croissance significatif, qui va renforcer notre place dans ce marché.
Vincent Paul-Boncour : En ce qui concerne Carlotta, l’enjeu est également important. Nous sommes distributeur de cinéma, présents sur tous les univers du 7e art, et l’édition vidéo - DVD, BR et UHD maintenant – forme l’une de nos activités les plus importantes. Aussi, dans ce domaine, nous cherchions à avoir le meilleur partenaire possible. Ce fut, jusqu’à l’an dernier, Sony PHE, alors notre premier et seul distributeur depuis nos débuts voilà plus de 20 ans. Mais cette société arrêtant son agence vidéo, il nous fallait un autre partenaire, cohérent par rapport à notre façon de parler cinéma, et d’aborder le marché. Tout en correspondant le mieux à notre ligne éditoriale, à la fois très identifiée et très large. Arcadès, avec qui nous avions déjà tissé des relations, correspond parfaitement au profit.
Patrick Belz : Nous sommes ravis de cet accord chez Arcadès, qui va nous permettre d’enrichir notre ligne éditoriale. En nous appuyant sur un des plus importants catalogues de cinéma de patrimoine, mais pas seulement, car il comprend aussi beaucoup d’œuvre de genre, asiatiques et d’auteur. Cela vient compléter notre assortiment de manière crédible, en cohérence avec ce que nous faisons déjà. Tout en formant un levier de croissance significatif, qui va renforcer notre place dans ce marché.
Vincent Paul-Boncour : En ce qui concerne Carlotta, l’enjeu est également important. Nous sommes distributeur de cinéma, présents sur tous les univers du 7e art, et l’édition vidéo - DVD, BR et UHD maintenant – forme l’une de nos activités les plus importantes. Aussi, dans ce domaine, nous cherchions à avoir le meilleur partenaire possible. Ce fut, jusqu’à l’an dernier, Sony PHE, alors notre premier et seul distributeur depuis nos débuts voilà plus de 20 ans. Mais cette société arrêtant son agence vidéo, il nous fallait un autre partenaire, cohérent par rapport à notre façon de parler cinéma, et d’aborder le marché. Tout en correspondant le mieux à notre ligne éditoriale, à la fois très identifiée et très large. Arcadès, avec qui nous avions déjà tissé des relations, correspond parfaitement au profit.
Vincent, que représente l’édition vidéo pour un distributeur indépendant tel que Carlotta ?
VPB : C’est une activité importante à tous les niveaux. Car elle correspond à notre vision de travailler les films, qu’il soit classique ou non, sur tous les supports. Nous avons un attachement très fort à la salle, car nous avons commencé par elle – c’est notre premier métier. Aussi nous l’avons prolongée à chaque fois en investissant toutes les autres manières de parler, de transmettre et de diffuser le cinéma. La vidéo en fait évidemment partie, pour être un prolongement naturel de la salle, et compte parmi les deux secteurs clés de notre positionnement, pour représenter aujourd’hui environ 40% de notre chiffre d’affaire.
VPB : C’est une activité importante à tous les niveaux. Car elle correspond à notre vision de travailler les films, qu’il soit classique ou non, sur tous les supports. Nous avons un attachement très fort à la salle, car nous avons commencé par elle – c’est notre premier métier. Aussi nous l’avons prolongée à chaque fois en investissant toutes les autres manières de parler, de transmettre et de diffuser le cinéma. La vidéo en fait évidemment partie, pour être un prolongement naturel de la salle, et compte parmi les deux secteurs clés de notre positionnement, pour représenter aujourd’hui environ 40% de notre chiffre d’affaire.
Patrick, vous évoquiez un "levier de croissance". Cet accord avec Carlotta intervient dans une riche actualité pour Arcadès, qui a signé des accords de distribution avec Arte Vidéo et L’Atelier d’Images durant la dernière année. Que représente pour vous ce développement sur le créneau indépendant ?
PB : Avant tout, cela participe à assoir notre position de leader sur le cinéma indépendant. Pas seulement de défendre quelques catalogues significatifs, mais d’exprimer toute la cohérence d’un vaste assortiment de cinéma indépendant, pour nous permettre de mieux le défendre encore sur le marché. Plus l’offre et riche et vaste et plus nous pourrons le défendre sur le marché. Cela légitimise notre offre, tout en la rendant plus lisible et intelligible. Sur le cinéma art et essai, indépendant, en comptant également l’animation et le classique hors blockbusters, nous sommes désormais à plus de 50% de part de marché, en représentant pour chaque segment plusieurs labels leaders. Et nous enregistrons des taux de conversion vraiment importants, presqu’incomparables avec ceux des blockbusters justement, grâce à un travail en profondeur et une compréhension du client. Ce travail de mise en cohérence du catalogue renforce notre pouvoir de négociation et de conviction vis-à-vis des acheteurs.
PB : Avant tout, cela participe à assoir notre position de leader sur le cinéma indépendant. Pas seulement de défendre quelques catalogues significatifs, mais d’exprimer toute la cohérence d’un vaste assortiment de cinéma indépendant, pour nous permettre de mieux le défendre encore sur le marché. Plus l’offre et riche et vaste et plus nous pourrons le défendre sur le marché. Cela légitimise notre offre, tout en la rendant plus lisible et intelligible. Sur le cinéma art et essai, indépendant, en comptant également l’animation et le classique hors blockbusters, nous sommes désormais à plus de 50% de part de marché, en représentant pour chaque segment plusieurs labels leaders. Et nous enregistrons des taux de conversion vraiment importants, presqu’incomparables avec ceux des blockbusters justement, grâce à un travail en profondeur et une compréhension du client. Ce travail de mise en cohérence du catalogue renforce notre pouvoir de négociation et de conviction vis-à-vis des acheteurs.
Quel regard portez-vous tous les deux sur la place du cinéma classique et de patrimoine dans un marché vidéo en décroissance constante, qui a été d’autant plus impacté par la crise sanitaire avec les fermetures des points de vente ?
PB : Sans forcément parlé pour le patrimoine, sur l’ensemble de notre catalogue, nous ne sommes pas en perte de vitesse. Nous sommes à +15%, et en isopérimètre, nous sommes au même niveau que le chiffre d’affaire de l’an dernier. Le marché vidéo physique est pour sa part à -20%, mais est surtout impacté par le manque de nouveautés.
VPB : Concernant le marché du cinéma classique en vidéo physique, j’ai l’impression qu’il est stable. Mais c’est surtout dû aux efforts et à l’énergie incroyable déployés par l’ensemble des éditeurs concernés. Nous inscrivons tous, sur l’ensemble du secteur, dans une forme d’excellence, pour proposer de belles éditions et des coffrets, une éditorialisation haut-de-gamme – parce que le marché le demande, aussi, tout simplement. Il y a peut-être moins d’acheteurs, mais ils sont très demandeurs, de titres et d’offre très qualitative. Et j’ai même l’impression qu’avec le confinement, qui nous a certes pénaliser en fermant les points de vente, nous avons redonné d’une certaine manière un élan sur le cinéma de patrimoine. Par le fait d’en parler beaucoup, de voir beaucoup de diffusion en télévision et sur les plateformes VàD, surtout, afin de pallier aux fermetures des salles. Cela a redonné goût et envie, qui se sont reportés sur le support physique. C’est peut-être à la marge par rapport au marché global, mais sur le patrimoine, nous avons constamment de nouveaux clients, voire même des jeunes générations. On dit depuis 10 ans que la vidéo physique est morte, mais elle est bien là !
PB : Sans forcément parlé pour le patrimoine, sur l’ensemble de notre catalogue, nous ne sommes pas en perte de vitesse. Nous sommes à +15%, et en isopérimètre, nous sommes au même niveau que le chiffre d’affaire de l’an dernier. Le marché vidéo physique est pour sa part à -20%, mais est surtout impacté par le manque de nouveautés.
VPB : Concernant le marché du cinéma classique en vidéo physique, j’ai l’impression qu’il est stable. Mais c’est surtout dû aux efforts et à l’énergie incroyable déployés par l’ensemble des éditeurs concernés. Nous inscrivons tous, sur l’ensemble du secteur, dans une forme d’excellence, pour proposer de belles éditions et des coffrets, une éditorialisation haut-de-gamme – parce que le marché le demande, aussi, tout simplement. Il y a peut-être moins d’acheteurs, mais ils sont très demandeurs, de titres et d’offre très qualitative. Et j’ai même l’impression qu’avec le confinement, qui nous a certes pénaliser en fermant les points de vente, nous avons redonné d’une certaine manière un élan sur le cinéma de patrimoine. Par le fait d’en parler beaucoup, de voir beaucoup de diffusion en télévision et sur les plateformes VàD, surtout, afin de pallier aux fermetures des salles. Cela a redonné goût et envie, qui se sont reportés sur le support physique. C’est peut-être à la marge par rapport au marché global, mais sur le patrimoine, nous avons constamment de nouveaux clients, voire même des jeunes générations. On dit depuis 10 ans que la vidéo physique est morte, mais elle est bien là !
Dans ce marché décroissant, adoptez-vous plutôt une position de résistance ou vous inscrivez-vous dans une perspective de croissance, sur le segment classique et patrimoine ?
VPB : En tant qu’éditeur, je pense sincèrement m’inscrire dans une perspective de croissance concernant le support physique sur le segment classique. S’il y a quelque chose qui restera du support physique, c’est bien le patrimoine. L’idée demeure aussi d’aller chercher de nouveaux publics, mais avec un distributeur comme Arcadès, qui se livre à un travail de fond sur les points de ventes en profondeur, les librairies etc., nous atteignons des publics qui ne sont pas forcément des cœurs de cible, mais qui peuvent justement participer à développer le marché.
PB : A partir du moment où l’on continue à se mobiliser – ce qui demande certes beaucoup d’énergie et d’investissement -, il est possible d’aller chercher des publics différents. Par le biais d’une édition avec une grande valeur ajoutée, et pas simplement une simple "galette" comme a pu le voir auparavant. Grâce à cet effort, nous connaîtrons encore de belles années. Et nous pourront développer : nous étions sur un marché de masse, nous passons sur un marché de passionnés, et ceux-ci en veulent toujours plus. De nouveaux publics se créent, on l’a vu avec le confinement : il y a eu un report d’un nouveau public de la télévision vers la vidéo physique. Aussi, du moment que le marché se stabilisera, et que nous nous donnerons les moyens de défendre ce catalogue par la qualité, je suis convaincu que nous pourrons développer le marché.
VPB : Il faut souligner aussi le soutien précieux des institutions publiques, et notamment du CNC, dans ces temps troublés. La politique culturelle menée en soutien des salles, des distributeurs et de tout l’écosystème, fut significative. Dans l’idée de ne pas tomber dans les sirènes du tout dématérialisé, le CNC est bien présent et l’on tient à cette présence, indispensable pour encourager et porter le travail d’excellence des éditeurs.
VPB : En tant qu’éditeur, je pense sincèrement m’inscrire dans une perspective de croissance concernant le support physique sur le segment classique. S’il y a quelque chose qui restera du support physique, c’est bien le patrimoine. L’idée demeure aussi d’aller chercher de nouveaux publics, mais avec un distributeur comme Arcadès, qui se livre à un travail de fond sur les points de ventes en profondeur, les librairies etc., nous atteignons des publics qui ne sont pas forcément des cœurs de cible, mais qui peuvent justement participer à développer le marché.
PB : A partir du moment où l’on continue à se mobiliser – ce qui demande certes beaucoup d’énergie et d’investissement -, il est possible d’aller chercher des publics différents. Par le biais d’une édition avec une grande valeur ajoutée, et pas simplement une simple "galette" comme a pu le voir auparavant. Grâce à cet effort, nous connaîtrons encore de belles années. Et nous pourront développer : nous étions sur un marché de masse, nous passons sur un marché de passionnés, et ceux-ci en veulent toujours plus. De nouveaux publics se créent, on l’a vu avec le confinement : il y a eu un report d’un nouveau public de la télévision vers la vidéo physique. Aussi, du moment que le marché se stabilisera, et que nous nous donnerons les moyens de défendre ce catalogue par la qualité, je suis convaincu que nous pourrons développer le marché.
VPB : Il faut souligner aussi le soutien précieux des institutions publiques, et notamment du CNC, dans ces temps troublés. La politique culturelle menée en soutien des salles, des distributeurs et de tout l’écosystème, fut significative. Dans l’idée de ne pas tomber dans les sirènes du tout dématérialisé, le CNC est bien présent et l’on tient à cette présence, indispensable pour encourager et porter le travail d’excellence des éditeurs.
Propos recueillis par Sylvain Devarieux
© crédit photo : DR
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